- Classification des ovaires dystrophiques
polykystique :
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- Autres expressions désignant la même
pathologie ovarienne:
- Dystrophie ovarienne
- Ovaires polykystiques (OPK)
- Le syndrome des ovaires micropolykystiques
(SOMPK)
- La micropolykystose ovarienne (MPO)
- Polycystic ovaries
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Le syndrome
des ovaires polykystiques (SOPK) type I :
- Généralité :
- Trois perturbations clés [8]:
- Augmentation du rapport LH/FSH plasmatique ;
- Augmentation intra-ovarienne du
rapport : androgènes / strogènes ;
- Arrêt de la maturation folliculaire
ovarienne.
- Une de ces altérations est
primitive et elle entraîne les deux autres selon un
cycle vicieux.
- Cliniquement : Ce syndrome a été décrit par Stein
et Leventhal (1935), il associe
- D'après Goldzieher, dans une étude
regroupant 1079 cas provenant 187 publications et prouvée chirurgicalement,
la fréquence des symptômes et
signes associés aux ovaires polykystiques est de l'ordre de :
- Obésité : dans 41 %
des cas (de 16-49 %)
- à prédominance androïde. [8]
- Troubles du cycle menstruel
- Cycles ovulatoires : dans 12 %
des cas (de 7-28 %)
- Courbe
ménothermique biphasique : dans 15 % des
cas (de 12-40 %)
- Corps jaune lors de l'intervention
: dans 22 % des cas (de 0-71 %)
- Dysovulation : dans 20 % des
cas avec le syndrome prémenstruel [8] ;
- Métrorragies
fonctionnelles : dans 29 % des cas (de 6-65 %)
; ces métrorragies sont la conséquence d'une
hyperstrogénie relative qui entraîne,
au niveau de l'endomètre, des troubles de la trophicité
sous forme d'hyperplasie
de l'endomètre ;
cette hyperplasie se manifeste par une alternance de la
spanioménorrhée et des métrorragies
- Aucun élément douloureux,
spontané (métrorragies de privation indolores) ou provoqué (ovaires indolores
à la palpation)
- Spanioménorrhée (3
à 6 menstruations spontanées par an avec des
cycles anovulatoires) : dans 70 % des cas ;
- Aménorrhée : dans 51 % des cas (de 15-77 %). C'est une aménorrhée
secondaire et exceptionnellement primaire [8] ;
- Hyperandrogénie d'origine ovarien,
elle entraîne :
- Hirsutisme : 69 % (de 17-83 %)
- Il est à début
pubertaire ; peu évolutif et d'intensité
variable ; s'associe à une acné avec séborrhée
(qui peuvent exister seules). [8]
- Virilisation : dans 21 % des cas (de 0-28 %)
- Infertilité : dans 74 % (de 35-94 %). Elle est due aux troubles
de l'ovulation ; le plus souvent
primaire
- D'après TOZZlNI R.. (Argentine) : 15ème
CONGRES MONDIAL de FERTILITE et STERILITE, du 1 7 ou 22 Septembre
1995 MONTPELLIER
- La fréquence des symptômes
est variable :
- Troubles menstruels (30-92 %),
- Hirsutisme (23-85 %),
- Obésité (20-50 %).
- On admet que 1a patiente est porteuse
des ovaires polykystiques si 3 éléments sur 4 sont
présents :
- BMI : égale ou supérieur à 26
- Score
de Ferriman : égale ou supérieur à
8 (hirsutisme),
- Rapport [(testostérone + 100)
/ SHBG] égale ou supérieur à 5
- l'échographie : 12 follicules
ou plus.
- Sur le plan
biologique il existe :
- Les gonadotrophines :
- Augmentation de la LH est retrouvée dans 44 à 82 % des cas.
- c'est le signe le plus typique
du syndrome. [8]
- Un rapport LH/FSH égale
ou supérieur à 2 dans 50 à 68 %
des cas (le taux de FSH est normal)
- Dans
le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) on distingue
deux types :
- SOPK
type I : la forme typique caractérisée
par une augmentation du rapport LH/FSH
- SOPK
type II : la forme typique caractérisée
par :
- la normalité
du rapport de LH/FSH ;
- cliniquement : aucune
différence par rapport au type I en
ce qui concerne les manifestations cliniques
;
- ovaires de taille
normale ou légèrement augmenté
de volume ;
- un épaississement
de la capsule ovarienne (l'albuginée)
et parfois une lutéinisation du stroma
mais sans kyste sous corticaux car les microkystes
folliculaires sont au sein de l'ovaire.
- Le
test au LHRH est positif dans 63 % des cas, ce
qui n'en fait pas un outil de diagnostic en pratique clinique.
- [8] ce test doit être pratiqué entre 2e et
5e jour du cycle, il peut montrer une réponse
explosive de LH (pic > 60 UI/l) avec, dans la majorité
des cas, une réponse normale de FSH.
- [8] L'étude de la pulsatilité : augmentation
de la fréquence et l'amplitude des pulses de LH.
- Les androgènes :
- Parmi les androgènes,
l'élément le plus caractéristique
est l'élévation de la testostérone
libre (plus que la testostérone totale du fait
d'une chute de [TeBG "Testosteroen-Estrogen Binding Globulin"ou SHBG "Sex Hormone Binding
Globulin"] [8]).
- La delta
4 androstènedione est proportionnellement plus
élevée que la testostérone sans dépasser
le 5 ng/ml ; mais dans certains cas les taux de delta
4 androstènedione et la testostérone peuvent être normaux ou élevés de
type tumoral [8].
- Le SDHA (Sulfate de Déhydroépiandrostérone)
est élevé dans 40 à 60 % des
cas.
- Les strogènes[8] :
- Estradiol (E2) : souvent normal
- Estrone (E1) : fréquemment
augmenté avec un rapport (E1/E2 > 1). L'estrone
provient de la conversion périphérique de
la delta 4 androstènedione. Le taux de l'estrone
peut être multiplier par (X 3 la normale)
- Hyperstrogénie : la
conversion d'une grande partie de l'estrone, et de la testostérone
en estradiol avec l'insuffisance lutéale associée
aboutissent à une imprégnation strogénique
importante expliquant l'apparition des anomalies trophiques
et dysplasiques de l'endomètre (hyperplasies endométriales
simples ou compliquées...), même chez les jeunes
femmes.
- Autre hormones
:
- La prolactinémie : modérément
élevée dans 25 % des cas.
- 17
OH progestérone : parfois élevée
- L'hyperinsulinisme (> 20 UI/ml) n'est retrouvé que chez les patientes
obèses.
- D'après
M. Schachter et al. Hum. Reprod. 2003 ; 18 : 721-727.
"Lien entre le taux d'homocystéine et le syndrome
des ovaires polykystiques (SOPK)'
- Le taux d'homocystéine
est significativement plus élevé chez
les femmes porteuses d'un SOPK ; cette élévation
est plus significative si ces patientes présentent
une résistance à l'insuline par rapport
à celles qui n'avaient pas d'insulino-résistance. Il s'avère
donc que l'insulino-résistance est le facteur
essentiel influençant le taux d'homocystéine.
- L'apport de
l'échographie ;
- Augmentation des dimensions des ovaires
:
- Grand axe de l'ovaire supérieur
à 5 cm [8];
- Augmentation de la surface ovarienne : la somme des deux surfaces ovariennes est supérieure
à 12 cm² (un ovaire normal mesure 2 à
6 cm²)
- Augmentation du volume ovarien : supérieur à 8 centimètres
cube
- Modification de l'index de sphéricité (largeur/longueur) : il est anormal quand il est supérieur
à (0,7). Cette modification peut être constatée
quand l'ovaire prend un aspect globuleux ou sphérique
; mais dans certains cas l'ovaire peut garder sa forme ovulaire
par l'augmentation harmonieuse des trois dimensions (longueur,
largeur et profondeur)
- Hypertrophie du stroma ovarien :
- Augmentation de la partie stromale
centrale de l'ovaire ; la surface du stroma est pathologique
lorsqu'elle est supérieure à 4 cm²
- Hyperéchogénicité
du stroma
- La présence d'un nombre important
de microkystes folliculaires ovariens :
- Sur les deux ovaires
- 2 à 8 mm (en moyenne 5 mm)
- Ces microkystes folliculaires prédominent
à la périphérie de l'ovaire.
- Leur nombre est supérieur à
10 par ovaire.
- D'après : Jonard
S et coll. : Ultrasound examination of polycystic
ovaries: is it worth counting the follicles? Hum Reprod
2003 Mar;18(3):598-603 :
- S Jonard de léquipe
de Dewailly de lhôpital Jeanne de Flandre
de Lille propose de modifier la définition du
syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) en y ajoutant
la présence de plus de 11 follicules de 2 à
9 mm de diamètre (moyenne des deux ovaires).
- Cet aspect échographique est
discuté puisque il peut être retrouvé chez
22 % des femmes jeunes et chez 16 % des femmes ayant
des cycles réguliers.
- Selon la conférence de consensus de Rotterdam (2003), les critères échographiques du syndrome des ovaires polymicrokystiques sont :
- plus de 12 follicules de 2 à 9 mm / ovaire ;
- à distribution périphérique en raison de lhypertrophie stromale ;
- augmentation de la surface de lovaire : > 6 cm² / ovaire
- Surface calculée selon la formule :
- (longueur de l'ovaire) x (largeur de l'ovaire) x (0,8)
- augmentation du volume des ovaires : > 11 cm3 pour les deux ovaires
- volume calculé selon la formule :
(longueur de l'ovaire) x (largeur de l'ovaire) x (profondeur de l'ovaire) x (0,523)
- ovaires sphériques (rapport l/L > 0,7)
- La définition
anatomopathologique du syndrome des ovaires polykystiques
implique
- Macroscopiquement [8] :
- Histologiquement :
- Un épaississement de l'albuginée
(égale ou supérieur à 500 µm [7])
- Une hyperplasie du stroma ovarien
et
- La présence de nombreux follicules
kystiques ou atrésiques de 1 à 15 mm de diamètre
sans corps jaunes. De nombreux auteurs appellent ovaire polykystique
(OPK) un ovaire qui contient dans une coupe au moins 10 follicules
(habituellement entre 2 et 8 mm de diamètre), et une
quantité accrue de stroma.
- Critères
du diagnostic du syndrome des ovaires micropolykystiques (SOPK) chez
les adolescentes
d'après le Pr Charles Sultan (Gyn-info
; mars 2002 ; n° 52 ; page : 9)
- Arbre décisionnel
pour le diagnostic de l'étiologie d'un hirsutisme ou virilisme
- Traitements :
- D'après
- HOMBURG R..Israël : 15ème CONGRES MONDIAL de FERTILITE
et STERILITE, du 1 7 ou 22 Septembre 1995 En direct de MONTPELLIER
- B. Charhonnel, D.
de Ziegler. Contraception - Stérilité - Ménopause.
Éd. B. Hédon, John Libbey Eurotext, Paris, 1993,
PP. 1-19
- Jean
Lubetzki. Le livre de l'interne "Endocrinologie et maladies
métaboliques". Médecine-Sciences
Flammarion. 1991, 185-189
- Il faut envisager du traiter
les symptômes associés au syndrome des ovaires
polykystiques :
- Hirsutisme,
l'acné... par
- les stroprogestatifs
qui permettent de mettre les ovaires au repos ce qui
entraîne une réduction de l'hyperandrogénie
- les anti-androgènes
: acétate de cyprotérone en association
avec les strogènes (plus efficace)
- Les
troubles de l'ovulation et l'infertilité.
- L'obésité.
- Les modalités du
traitement des troubles de l'ovulation et l'infertilité sont
:
- 1 - L'amaigrissement
des patientes obèses :
- Un tel amaigrissement (de l'ordre
de 15 % et d'au moins 5 %) diminue le taux des
androgènes, et en particulier la testostérone
libre du fait de l'augmentation de la SHBG, et il suffit
à entraîner des cycles ovulatoires dans plus
de la moitié des cas.
- Cet amaigrissement facilite l'efficacité
des traitements inducteurs de l'ovulation quels qu'ils soient,
car ces traitements sont souvent moins efficaces en cas
d'obésité persistante.
- 2 - Induction
de l'ovulation
- L'induction de l'ovulation dans
les ovaires polykystiques est difficile car ces ovaires
sont hypersensibles aux inducteurs de l'ovulation, pour
cette raison ce traitement doit éviter deux risques
importants :
- l'hyperstimulation
- les grossesses multiples.
- Citrate de
clomifène :
- Il existe un consensus pour
utilisé en première intention le citrate
de clomifène ; il doit être utiliser en
une posologie progressive, de deux mois en deux mois
tant que l'ovulation n'est pas obtenue, en commençant
à 50 mg par jour pendant cinq jours pour arriver
le cas échéant à 200 mg par jour
pendant cinq jours. Dans ces conditions on obtient :
- 70 % d'ovulation ;
- 33 % de grossesse
- 20 à 30 %
des patientes résistent (la résistance
au citrate de clomifène se définit
par une anovulation ou une dysovulation persistantes
sous traitement).
- Les gonadotrophines
:
- Les gonadotrophines sont efficaces
dans les cas des ovaires polykystiques, parce qu'elles
modifient le rapport LH/FSH en apportant de la FSH ;
- Leur emploi se heurte à
un risque important :
- d'hyperstimulation ;
- de grossesses multiples.
- Un assez large consensus s'accorde
donc actuellement à administrer ces molécules
selon un protocole dit " lent " ou "
à faibles doses lentement progressives ".
Dans ces conditions une étude multicentrique
portant sur 218 femmes / 619 cycles montre que l'on
peut obtenir :
- 69 % de monovulation
;
- 38 % de grossesses,
soit 18% de grossesses par cycles,
- 0,2 % d'hyperstimulation
;
- 5 % de grossesses
multiples.
- Avortements
spontanés : 40 % avortements spontanés
si le un taux de LH précédant l'ovulation
est supérieur à 10 UI/l versus
12 % si le taux est inférieur à
10 UI/l.
- 3 - Les méthodes
chirurgicales :
le Drill
ovarien :
- Ce procédé ne peut
pas être envisagé en 1ère intention.
- En cas de résistance au
citrate de clomiphène, le drill ovarien offre une
alternative aux gonadotrophines.
- 4 - La
FIV :
- Elle représente un des procédés
envisageables pour le traitement de l'infertilité
dans les ovaires polykystiques.
- Le taux cumulatif de grossesse est
de 70 % (22,6 % grossesses /transfert) comparable
aux résultats obtenus dans les infertilités
tubaires.
Ovaires polykystique type III ou la dystrophie
ovarienne polykystique :
- Ovaire augmenté de volume et douloureux;
- Surface ovarienne irrégulière,
bosselée et déformée par des kystes aisément
visibles
- aspect et volume ovarien variable d'un
jour à l'autre (ovaire accordéon) avec la possibilité
de rupture de certains kystes et la formation de nouveaux kystes
et enfin on peut parfois constater la présence des traces
d'ovulation.
- LH est normale ou faiblement diminuée
avec une réponse normale ou faible au test de LHRH.
- Souvent il existe des symptômes
de dysovulation et d'insuffisance lutéale : tension mammaire,
rétention hydrique et douleurs pelviennes ;
- Secondaire à une cause locale (infection
pelvienne ; inflammation ; endométriose et interventions pelviennes répétées).
- Références :
- 1 - M. Schachter et
al. Hum. Reprod. 2003 ; 18 : 721-727. "Lien entre le taux
d'homocystéine et le syndrome des ovaires polykystiques
(SOPK)'
- 2 - Dr Jean Cohen. Lettre Mensuelle
n° 104 - avril 2003 Schering Gynécologie
- Jonard S et coll. :
Ultrasound examination of polycystic ovaries: is it worth
counting the follicles? Hum Reprod 2003 Mar;18(3):598-603
- 3 - Cohen Jean : "The
place and role of laparoscopic surgical treatement of infertility
- related to PCOS in current knowledgee in Reproductive Medecine".
A.M. Coutinhoand P. Spinola editors 2000 Elsevier Science :
49-63
- 4 - Cohen Jean : Apport de la laparoscopie chirurgicale dans le
traitement des infertilités par PCO. 15ème CONGRES
MONDIAL de FERTILITE et STERILITE, du 1 7 ou 22 Septembre 1995
En direct de MONTPELLIER
- 5 - Pathologie fonctionnelle
de l'ovaire et dystrophie ovarienne : Y. ROBERT Hôpital
Claude Huriez - Lille
http://www.med.univ-rennes1.fr/cerf/edicerf/UG/UG22.html
- 6 - Contraception - Stérilité
- Ménopause. Éd. B. Hédon, B. Charhonnel,
D. de Ziegler.
John Libbey Eurotext, Paris 1993, PP. 1-19
- 7 -
E. Philippe, C. Charpin "Pathologie gynécologique
et obstétricale". Masson 1992. Pages : 184-185
- 8 - Jean Lubetzki. Le livre de l'interne
"Endocrinologie et maladies métaboliques". Médecine-Sciences Flammarion. 1991, 185-189
- 9 - P. Lecompte. P. Mauvais-Jarvis.
Médecine de la reproduction "Gynécologie
endocrinienne", Médecine-Sciences Flammarion. 2e
édition, 1986, pages : 347-357
Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : le
5 Mai, 2023
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