Bien être fœtal
Analyse visuelle du rythme cardiaque fœtal (RCF)

 
Auteur : Dr Aly Abbara
Dernière modification : 15 Mai, 2023

  • Étude du tracé du rythme cardiaque fœtal (RCF)
    • Fréquence de base du RCF :
      • Normale entre 110 et 150 battements/minute (bpm) : consensus européen.
      • Les anomalies de la fréquence de base :
        • Ce sont les bradycardies et les tachycardies fœtales ;
          • dans la définition, la bradycardie et la tachycardie doivent avoir une durée de 10 minute au moins ce qui les différencie des décélérations et des accélérations.
            • Les bradycardies :
              • Bradycardie fœtale modérée : entre 110 et 100 bpm.
                • Entre 2 heures et 6 heures du Martin, 12 % des tracés ont une fréquence de base inférieure à 120 bpm.
              • Bradycardie fœtale sévère (ou marquée) : au dessous de 100 bpm.
                • Les principales causes des bradycardies fœtales sévères à 60 bpm sans récupération [1] :
                  • contracture utérine (excès ocytociques)
                  • rupture utérine ;
                  • hématome rétroplacentaire massif
                  • procidence du cordon et compression du cordon
                  • hémorragie massive du sang fœtal (hémorragie de Benkiser ou rupture de vaisseaux fœtaux prævia) ;
                  • difficultés d'extraction fœtale (forceps, dystocie des épaules)
                  • collapsus maternel :
                    • choc hémorragique ;
                    • hypotension artérielle maternelle lors de la mise en place de l'analgésie péridurale ou lors d'une ré-injection ;
                    • hypotension artérielle maternelle avec malaise par compression de la veine cave en cas de décubitus dorsal ;
                  • asphyxie maternelle (convulsions, embolie amniotique...)
                  • arrêt cardiaque maternel ;
            • Les tachycardies :
              • Tachycardie fœtale modérée : entre 150 et 170 bpm.
              • Tachycardie fœtale sévère (ou marquée) : au dessus de 170 bpm.
              • Les causes principales de la tachycardie fœtale sont :
                • Infection fœto-maternelle
                • Fièvre maternelle
                • L'hématome rétroplacentaire
                • Hypoxie fœtale
                • Prématurité
                • Anémie fœtale
                • Malformation cardiaque fœtale et les troubles du rythme cardiaque fœtal (tachyarythmie fœtale)
                • Traitement maternel par l'atropine, les sédatifs, l'hydroxyzine, les phénothiazines, les ß-mimétiques
                • Hyperthyroïdie maternelle
                • Anémie maternelle
                • Hypertension artérielle maternelle.

    • Oscillation du rythme de base du RCF
      • La variabilité de l'amplitude des oscillations du RCF (ou les fluctuations du rythme de base) :
        • C'est l'étude de la variabilité du RCF à long terme (VLT), elle se définit comme étant l'écart existant entre la fréquence maximale et la fréquence minimale, noté dans sur une fenêtre d'une minute étudiée du tracé du RCF.
        • La classification des RCF en fonction des variations de l'amplitude des oscillations :
          • Tracé de type T0 ou un tracés plat ou silencieux Rythme plat: l'amplitude est égale ou inférieure à 5 bpm.
            • Le pronostic est mauvais si plus de 50  % du tracés étudié présente un RCF plat..
          • Tracé de type T1 ou peu oscillant : l'amplitude comprise entre 6 et 9 bpm.
          • Tracé de type T2 ou tracé oscillant (le plus rassurant) : l'amplitude comprise entre 10 et 24 bpm.
          • Tracé de type T3 ou tracé saltatoire : l'amplitude est égale ou supérieure à 25 bpm (peut être considéré comme tolérable [6]).
        • La classification de Hammacher et coll [13] est à peu près identique à la classification précédente :
          • Tracé plat : oscillation de moins de 5 bpm ;
            Tracé de faible variabilité : oscillation de 5 à 10 bpm ;
          • Tracé de variabilité normale : oscillations de 10 à 25 bpm ;
          • Tracé de variabilité marquée : oscillations de plus de 25 bpm.

        • En fonction de l'état d'éveil ou du sommeil du fœtus, on peut remarquer des modifications du tracé du RCF liées à sa réactivité (accélérations) et sa variabilité (oscillations) :
          • En phase de sommeil fœtal, le tracé comporte des oscillations de faible variabilité (en général 5 à 10 bpm). Ces périodes de sommeil peuvent durer 40 minutes, rarement plus ; pour cette raison un RCF peu oscillant doit être prolongé de plus de 40 minutes.
          • Nijhuis et coll [12] ont montré l'existence de quatre phase comportementales fœtales selon sont état de veille :
            • Phase de sommeil calme (1F) : pendant laquelle le tracé du RCF présente de petites oscillations avec des accélérations sporadique liées aux mouvements fœtaux ;
            • Phase de sommeil paradoxal (2F) : pendant laquelle le tracé du RCF présente de grandes oscillations et d'accélérations ;
            • Phase d'éveil calme (3F) : pendant laquelle le tracé du RCF présente de grandes oscillations mais pas d'accélérations ;
            • Phase d'éveil actif (4F) : pendant laquelle le tracé du RCF présente des oscillations amples et des d'accélérations de forte amplitude ;
        • La variabilité à court terme (VCT) :
      • La variabilité de la fréquence des oscillations du RCF
        Sur une minute d'enregistrement du RCF on peut remarquer la présence d'un certain nombre de cycles d'oscillation du tracé du RCF, le nombre de ces cycles/minute est appelé la fréquence des oscillations.
        • La fréquence des oscillations du rythme de base du RCF est classifiée en :
          • normale : > 4 cycles/min.
          • limite : 4 cycles/min.
          • pathologique : < 4 cycles/min.

      • Rythme sinusoïdal (ou e tracé sinusoïdal) Rythme plat
          • Sur une durée d’au moins 10 min, il est défini par des oscillations très régulières donnant des ondulations arrondies (à différencier du faux rythme sinusoïdal : aspect irrégulier et ondulations pointues) dont la fréquence est stable entre 2 et 5 cycles par minute ; l’amplitude des oscillations peut varier entre 5 et 40 bpm.

          • Le tracé sinusoïdal est rare en cours du travail, il se voit dans les anémies fœtales (isoimmunisation surtout pour le groupe Rhésus, placenta prævia hémorragique, hémorragie fœtomaternelle, et hémorragie cérébrale chez le prématuré). L’injection de morphiniques ou l’analgésie paracervicale sont parfois à l’origine d’épisode de rythme sinusoïdal. Dans un tiers des cas, il existe une pré-acidose ou une acidose fœtale en particulier lorsque l’amplitude des oscillations est supérieure à 15 bpm et/ou lorsqu’il est associé à des ralentissements variables et à une disparition des microfluctuations.

    • Les accélérations et les décélérations du RCF :
      • Les accélérations :
        • des variations du RCF d'amplitude (élévation de la fréquence cardiaque fœtal) d'au moins 15 bpm et durant au moins 15 secondes, calculées à partir de la ligne de base.
        • Elles définissent la réactivité du tracé du RCF, leur présence témoigne d'une bonne vitalité fœtale (Phelan 1993). Il faut au moins 2 accélérations par 30 minutes.
        • Elles apparaissent soit spontanément, soit suite aux mouvements fœtaux ou des contractions utérines.
          • En fonction de l'âge de la grossesse on peut remarquer sur me RCF les caractéristiques suivantes :
            • avant 28 semaines, plus de 40 % des tracés normaux ne comportent pas d'accélérations ;
            • entre 28 et 32 semaines, 16 % des tracés n'en comportent pas ;
            • à terme, les tracés normaux sans accélération deviennent exceptionnels.
          • La réaction du fœtus à ses propres mouvements varie avec son âge :
            • avant 28 semaines, la réponse habituelle est une décélération brève, durant moins de 15 secondes.
            • puis les accélérations apparaissent et deviennent prépondérantes ;
            • et dès 33 semaines, la réponse par une accélération est la règle.
          • L'hypoglycémie est un facteur de bradycardie relative ;
          • L'exercice physique est un facteur de tachycardie relative.
          • La nicotine :
              • augmente la fréquence cardiaque fœtale ;
              • diminue la variabilité ;
              • diminue la réactivité ;
              • diminue le nombre de mouvements actifs ;
              • diminue les mouvements respiratoires fœtaux.
            • Théoriquement il faut attendre 50 minutes après une cigarette pour voir disparaître les modifications du RCF causées par la nicotine.

      • Les décélérations ou les ralentissements :
        • Baisse temporaire de la fréquence cardiaque fœtal accompagnant les contractions utérines ; par définition, cette baisse de fréquence doit être d'au moins 15 bpm et durant au moins 15 secondes, calculées à partir de la ligne de base.
        • Elles sont classifiées en fonction de leur nadir (c'est-à-dire leur point le plus bas) par rapport à l'acmé de la contraction en :
          • Classification de Caldeyro-Barcia :
            • En fonction du rapport entre le nadir de la décélération et l'acmé de la contraction, on distingue deux types de ralentissement :
              • DIP de type I : le nadir de la décélération cardiaque fœtale et l'acmé de la contraction utérine sont synchrones
              • DIP de type II : le nadir de la décélération cardiaque fœtale est en retard par rapport à l'acmé de la contraction utérine, donc les deux pointes sont décalés.
          • Classification de Hon (1963 et 1974) :
            • La classification est basée sur deux éléments :
              • la corrélation dans le temps entre le début de la décélération du RCF et le début de la contraction utérine ;
              • la régularité et l'irrégularité de la forme des décélérations du RCF.
            • On distingue, selon Hon, trois types de décélérations :
              • Décélérations précoces (early deceleration) : les ralentissements du RCF commencent en même temps que le début de la contraction utérine correspondante et ils sont de forme régulière.
                • Elles sont la conséquence de la compression de la tête fœtale lors des contractions utérines, ce qui entraîne une augmentation de la pression intracrânienne et une diminution du débit sanguin cérébral.
                • La survenue fréquente de ces décélérations sur une période prolongée peut aboutir à une acidose fœtale.
              • Décélérations tardives (late deceleration) : le début des ralentissements du RCF est retardé par rapport au début de la contraction utérine correspondante et ils sont de forme régulière.
                • Elles sont la conséquence d'une insuffisance placentaire et elles peuvent s'accompagner d'une hypoxie et d'acidose fœtales.
              • Décélérations variables : le début des ralentissements du RCF est variable par rapport au début de la contraction utérine correspondante et ils sont de forme irrégulière d'une décélération à l'autre. Leur survenue est expliquée par la présence d'une compression du cordon fœtal mais les études montrent qu'elles ne sont toutes liées à cette compression du cordon.
          • La classification de (Surreau, Tournaire) :
            • La classification est basée sur deux critères :
              • chronologique : c'est la corrélation dans le temps entre la fin de la décélération du RCF et la fin de la contraction utérine ; la décélération est divisée en deux parties :
                • décélération simultanée : c'est la partie de la décélération qui est survenue avant la fin de la contraction utérine ;
                • décélération résiduelle : c'est la partie de la décélération qui est survenue après la fin de la contraction utérine.
              • Amplitude ; en fonction de l'amplitude (la profondeur) de la décélération du RCF, chaque partie est du ralentissement est subdivisée en trois niveaux :
                • pour la décélération simultanée :
                  • Niveau tolérable : de 0 à < 30 bpm ;
                  • Niveau d'alarme : entre 30 et 60 bpm ;
                  • Niveau de danger : > 60 bpm ;
                • pour la décélération résiduelle :
                  • Niveau tolérable : de 0 à < 10 bpm ;
                  • Niveau d'alarme : entre 10 et 30 bpm ;
                  • Niveau de danger : > 30 bpm ;
          • Autre classification qui regroupe les différentes notions trouvées dans les précédentes classification : [2 ; 6]
            • Décélérations homogènes :
              • Elle se répètent sous la même forme et de manière systématique à chaque contraction utérine.
              • Il existe deux types de décélérations homogènes :
                • Décélérations de type I (nommés aussi décélérations précoces, décélérations simultanés, DIP I...) :
                  • Synchrones aux contractions utérines (le début de la décélération, son nadir et sa fin synchronisent avec le début, l'acmé et la fin de la contraction utérine) ;
                  • Interprétation : le seuil d'alarme à partir de 30 bpm de profondeur et le seuil de danger à partir de 60 bpm de profondeur ; mais la survenue fréquente de ces décélérations sur une période prolongée peut aboutir à une acidose fœtale.
                • Décélérations de type II (tardives, résiduelles, DIP II...) :
                  • Le début, le nadir et la fin de de la décélération sont retardés par rapport au début, l'acmé et la fin de la contraction utérine.
                  • Elles sont la conséquence d'une insuffisance placentaire et elles peuvent s'accompagner d'une hypoxie et d'acidose fœtales, mais ce type de décélération peut apparaître lors :
                    • d'un syndrome cave (hypotension artérielle en décubitus dorsal) ;
                    • une hypertonie utérine ;
                    • suite à une hypotension artérielle après une anesthésie péridurale avec un défaut de remplissage ;
                    • une infection fœtale
                  • Les marqueurs de la gravité des décélérations de type II sont :
                    • l'amplitude du ralentissement du RCF :
                      • Le seuil d'alarme est à partir de 10 bpm de profondeur et le seuil de danger est à partir de 30 bpm de profondeur (certains auteurs préconisent l'extraction fœtale immédiate au delà de 30 bpm)
                    • la surface résiduelle du ralentissement du RCF après la fin de la contraction utérine car on peut distinguer deux sous-types de décélérations de type II :
                      • les décélérations avec ralentissement en miroir : le nadir du ralentissement est un peu tardé par rapport à l'acmé de la contraction utérine mais le retour au rythme cardiaque fœtal synchronise avec la fin de la contraction utérine (bon pronostic)
                      • les décélérations de type II avec ralentissement résiduel : le nadir du ralentissement est tardé par rapport à l'acmé de la contraction utérine avec un retour lent au rythme cardiaque fœtal de base ce qui entraîne un débordement du ralentissement sur la fin de la contraction utérine (cette partie résiduelle représente un facteur de gravité)
            • Décélérations variables (type III ou irrégulières) :
              • Elles peuvent être expliquées par une compression du cordon fœtal.
              • On peut distinguer deux types de décélérations variables :
                • Décélérations variables typiques :
                  • Les caractéristiques de ces décélérations variables sont (d'après Krebs [10]) :
                    • précédés et suivis d'une courte accélération du RCF (15 bpm/15 sec) ;
                    • la descente du RCF est rapide ;
                    • la variabilité du RCF persiste au fond de la décélération ;
                    • la remontée est rapide.
                    • pas de retentissement sur le pH fœtal
                  • On distingue (d'après Schaal, Martin [6]) trois types de décélérations variables typiques :
                    • les décélérations variables typiques minimes :
                      • si sa durée est inférieure à 30 sec (quelle que soit l’amplitude du ralentissement)
                      • si le RCF ne descend pas en dessous du niveau 100 bpm (quelque soit la durée du ralentissement).
                      • si le RCF descend entre les niveaux 100 et 70 bpm (du tracé cardiotocographique) et si le ralentissement dure moins de 60 sec.
                    • les décélérations variables typiques modérées :
                      • si le RCF descend en dessous du niveau 70 bpm et si le ralentissement dure 30 à 60 sec
                      • si le RCF descend entre les niveaux 100 et 70 bpm et si le ralentissement dure 60 à 90 sec.
                    • les décélérations variables typiques sévères :
                      • si le RCF descend en dessous du niveau 70 bpm et si le ralentissement dure 60 à 90 sec
                      • si le RCF descend en dessous du niveau 100 bpm et si le ralentissement dure plus de 90 sec
                      • en cas de tachycardie, le RV doit être considéré comme sévère si son amplitude est supérieure à 50 bpm et s’il dure plus de 60 sec.
                      • Pour Goodlin [10] la décélération variable est sévère si sa durée est > 60 secondes et son nadir est en dessus de 60 bpm ou son amplitude est > 60 bpm (règles de 60).
                • Décélérations variables atypiques :
                  • Elles comportent un degré d’hypoxie, les signes de gravité croissante sont (d'après Krebs [10]) :
                    • décélérations variables atypiques type 1 :
                      • la perte de l’accélération préalable et/ou secondaire
                    • décélérations variables atypiques type 2 :
                      • le prolongement de l’accélération secondaire
                    • décélérations variables atypiques type 3 :
                      • le retour lent au rythme de base
                    • décélérations variables atypiques type 4 :
                      • le ralentissement biphasique
                    • décélérations variables atypiques type 5 :
                      • le retour à un rythme de base inférieur
                    • décélérations variables atypiques type 6 :
                      • la perte des oscillations pendant le ralentissement (perte de variabilité).
                  • Les décélérations atypiques 3, 4 et 5 s'accompagnent en général de décélération résiduelle avec une augmentation du risque d’acidose. 50 % des tracés atypiques ont un pH inférieur à 7,25.
              • Les décélérations variables dangereuses sont :
                • les décélérations variables typiques sévères :
                • les décélérations variables atypiques type (4, 5, 6)
                • si l'amplitude de la décélération résiduelle > 30 bpm
                • Anomalies associées (tracé plat, tachycardie)

          • Les autres formes de décélérations du FCF :
            • Décélérations prolongés
              • Ce sont des décélérations prolongées est isolées, leur amplitude dépasse 30 bpm pendant plus de 2 minutes et la récupération est en principe rapide en moins de 10 minutes (ce qui permet de les différencier des bradycardies).
              • On peut alors les situer entre les décélérations et les bradycardies
              • Elles surviennent en général chez un foetus sain soumis à une hypoxie par chute brutale du flux utéro-placentaire.
              • Les Causes des ralentissements prolongés (d'après Schaal, Martin [6]) :
                • Hypoxie fœtale sévère
                • Hyperstimulation utérine (spontanée ou provoquée par les ocytociques) ;
                • Procidence du cordon ;
                • Analgésie péridurale ou paracervicale
                • TV, compression de la veine cave ou de l’aorte maternelle ;
                • DPPNI (sang)
                • Hypotension, convulsions, vomissements, arrêt respiratoire maternels
                • Mise en place d'une électrode sur scalp fœtal pour ERCF ou micro-prise de sang au scalp
                • Compression prolongée du cordon ombilical pendant une descente fœtale rapide dans l'excavation.

            • Onde lambda : (d'après Brubaker 1988 [9] ; extrait de Schaal, Martin [6])
              • Il s'agit d'une onde du RCF composée :
                • d'une accélération suivie immédiatement d’une décélération .
              • Il faut la différencier d’une décélération variable.
              • Pendant le travail on peut distinguer trois types d’onde lambda :
                • L'onde lambda précoce si le nadir de la décélération coïncide avec l’acmé de la contraction utérine
                • L'onde lambda tardive si le nadir de la décélération survient après la contraction utérine
                • L'onde lambda variable si le nadir de la décélération est sans relation avec la contraction utérine
              • Une autre classification des ondes lambda :
                • L’onde lambda symétrique : l'accélération et la décélération sont égaux (durée et amplitude).
                • L’onde lambda profonde : l’amplitude de la décélération excède 20 bpm.
              • L’onde lambda prise isolément n’est pas pathologique (compression de la veine ombilicale) par contre elle prend de la valeur en cas d’association avec un tracé plat, des décélérations variables et des décélérations tardives.
              • La réponse de type onde lambda (comme par ailleurs la décélération d’amplitude > 60 bpm pendant > 60 secondes) est considérée anormale au cours du test de stimulation acoustique fœtale (TSAF)
                • Il s'agit d'utiliser un stimulus acoustique de fréquence 80 Hz délivrant 82 db (à 1 mètre dans l’air). Après une enregistrement du RCF et des CU de 10 min, on applique le stimulus sur l’abdomen maternel en regard de la tête fœtale ou du siège fœtal. L'impulsion dure au maximum 3 secondes et peut être répétée 2 fois, 1 min puis 2 min plus tard en l'absence de réponse. Le TSAF est positif (normal) si une accélération du RCF d’au moins 15 bpm pendant 15 sec apparaît dans les 30 secondes qui suivent.

            • Spikes ou les DIP 0 ou les décélérations transitoires (ou épisodiques) :
              • Ce sont des décélérations d'amplitude de 10 à 15 bpm, et d'une durée inférieure à 15 secondes ; mais d'après (Schaal [6])
                • Leur amplitude n’excède pas 30 bpm et leur durée ne dépasse pas les 30 secondes
                • Elles sont sans relation avec les contractions utérines.
                • Elles n’ont pas de valeur pathologique.

      • La classification des RCF de l'expulsion au cours d'un accouchement normal
La classification suédoise des tracés du RCF (rythme cardiaque fœtal) per-partum
adaptée de celle de la FIGO, 1987
Classification
de RCF
Fréquence cardiaque de départ
Variabilité et Réactivité
Décélérations
RCF
normal
RCF
intermédiaire
La combinaison de plusieurs observations intermédiaires entraînera un RCF anormal.
RCF
anorma
l
RCF
préterminal
Absence totale de variabilité et de réactivité avec ou sans décélérations ou bradycardie.
Tableau extrait de : J.M. THOULON, S. BRETONES. "L'analyse du sagement ST : Méthode de référence". Réalités en Gynécologie-Obstétrique - 2002 ; 75 : 18-27.
  
Classification des tracés de rythme cardiaque fœtal selon Dellinger et al [5].
  • Tracés normaux
  • Tracés de stress fœtal
  • Tracés typiques de souffrance fœtale
Tableau extrait de : G. BOOG. "Souffrances fœtales aiguës : souffrances médico-légales potentielles" - Génésis - 2004 ; 93 : 10.
  
Durée des anomalies du RCF traditionnel per-partum et nécessité
d'une conduite active d'après Murphy et al
[8]

Anomalies du RCF

Durée maximale tolérable
  • Tachycardie isolée (160 à 180 bpm).
  • 120 minutes.
  • Tachycardie isolée > 180 bpm.
  • 60 minutes.
  • Bradycardie < 100 bpm.
  • 20 minutes.
  • Décélérations variables modérées :
    • amplitude < 50 bpm
    • durée > 30.sec < 60.sec.
  • 40 minutes.
  • Décélérations variables graves :
    • amplitude > 50 bpm
    • durée > 60.sec.
  • 40 minutes.
  • Tracés plats isolés (variabilité < 5 bpm).
  • 60 minutes.
  • Tachycardie > 160 bpm + décélérations tardives ou variables graves + tracé plat.
  • 40 minutes.
  • Décélérations tardifs :
    décalage > 20 secondes par rapport à la contraction utérine.
  • 40 minutes.
Tableau extrait de : G. BOOG. "Souffrances fœtales aiguës : souffrances médico-légales potentielles" - Génésis - 2004 ; 93 : 14
 
Les principales causes des souffrance fœtales aiguës d'installation
progressive pendant le travail selon le modèle de Hon
  • Causes
    maternelles
  • Cardiopathies ou pneumopathies chroniques ;
  • Acido-cétose diabétique ;
  • compression de l'aorte par les contractions utérines (effet Poseiro) ;
  • Hypotension liée au décubitus dorsal, à un surdosage en hypotenseurs (toxémie gravidique) ou à l'analgésie péridurale ;
  • Hypercinésie utérine spontanée ou induite par l'oxytocine.
  • Causes
    fœtales
  • Aggravation de la compression du cordon en cas d'oligoamnios, de nœuds ou de circulaires ;
  • Décompensation d'une anémie sévère ;
  • infection materno-fœtale ;
  • décompensation d'une souffrance fœtale chronique.
Tableau extrait de : G. BOOG. "Souffrances fœtales aiguës : souffrances médico-légales potentielles" - Génésis - 2004 ; 93 :10.
 
Mise à jour : 15 Mai, 2023
  • Références :
    • [1] G. BOOG. "Souffrances fœtales aiguës : souffrances médico-légales potentielles" - Génésis - 2004 ; 93 : 8
    • [2] B. Carbonne, A. Grossetti, D. Subtil "Rythme cardiaque fœtal". In D. Cabrol, J-C Pons, François Goffinet "Traité d'obstétrique" Édition Médecine- Sciences Flammarion 2003; 107-113.
    • [3] J.M. THOULON, S. BRETONES. "L'analyse du segment ST : Méthode de référence". Réalités en Gynécologie-Obstétrique - 2002 ; 75 : 18-27
    • [4] J. Lansac, G. Body, F. Perrotin, H. Marret "Pratique de l'accouchement" Masson 2001.
    • [5] Dellinger E.H., Boehm F.H., Crane M.M. "Electronic fetal heart rate monitoring : early neonatal outcomes associated with normal rate, fetal stress, and fetal distress". Am. J. Obstet. Gynecol., 2000 ; 182 : 214-20.
    • [6] Schaal Jean Partick, Martin Alain "Surveillance fœtale (Guide de l'enregistrement cardiotocographique et autres moyens de surveillance du fœtus)
      Sauramps 1999
    • [7] J.M. Thoulon, F. Puech, G. Boog. "Obstétrique"- A. FOURIER. F. LESSOURD-PONTONNIER "La souffrance fœtale chronique et les retards de croissance intra-utérins". Edition Marketing / Ellipses 1995.
    • [8] Murphy K.W., Johnson P., Moorcrft J., Pattinson R., Russell V., Turnbull A., "Birth asphyxia and the interpartum cardiotocograph". Br. J. Obstet. Gynaecol., 1990 ; 97 : 470-9.
    • [9] Brubaker K, Garite T.J "The lambda fetal heart rate pattern : ain assessement of its signifiacance in the interpretation period. Obstet. Gynecol, 1988, 72 (6): 881-5.
    • [10] Goodlin RC, "Basic patterns their classification and in utero traitment" In Parer J "Handbook of fetal heart rate monitoring" WB Saubders Ed, 1983; 133-323.
    • [11] Krebs. H "atypical variables decelerations" Am.J. Obstet. Gynecol, 1983, 145; 297-305.
    • [12] Nijhuis JG, Pretchl HFR, Martin JR CB, Are there behavioural states in the fetus ? Early Hum Dev. 1982, 6 : 177-195.
    • [13] Hammcher K, Huter KA, Bokelmann J, Werners PH. Fetal heart frequency and perinatal condition of the fetus and newborn. Gynaecologica, 1968, 166 : 349-360.
Auteur : Dr Aly Abbara.               

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