- La
môle hydatiforme et les maladies trophoblastiques :
Classiquement
les grossesses môlaires sont classées en
- 1- MÔLE HYDATIFORME (grossesse
môlaire).
- Trois formes
- 1. Môle
complète
- 2. Môle
partielle ou (môle embryonnée),
- 3. Môle gémellaire
: les grossesses gémellaires comportant fortuitement
une môle hydatiforme complète et un fœtus
normal.
- Remarque :
- Il existe des caractéristiques cliniques et échographiques permettant la distinction entre ces trois entités, mais le diagnostic final ne peut être obtenu que par l'examen anatomopathologique des produits de la grossesse.
- 2- LA PROLIFERATION TROPHOBLASTIQUE
PERSISTANTE :
Divisée en : (elle inclut les choriocarcinomes localisés
ou avec métastases)
- 1- La prolifération
trophoblastique persistante non métastasique,
=(la maladie trophoblastique non métastatique) : histologiquement,
il s'agit dans la plupart des cas les môles invasives
= ( chorioadénome destruens)
- 2- La prolifération
trophoblastique persistante métastasique.
- Môle
complète ;
,
,
,
, , , , ,
- Macroscopiquement, le produit
de conception est constitué uniquement de :
- Microscopiquement, on note
- un état vésiculaire généralisé des villosités choriales , ,
- absence totale de villosités
choriales normales ;
- absence de tout vestige
embryonnaire ;
- absence de vaisseaux d'origine
fœtale ;
- la présence d'une
hyperplasie trophoblastique diffuse d'importance variable.
- Du point de vue cytogénétique,
les môles complètes se forment suite à une
fécondation d'un ovule anucléé
(la présence d'A.D.N. mitochondriale maternelle dans les
môles confirme leur origine maternelle).
La fécondation
de l'ovule
anucléé peut être soit par un seul spermatozoïde,
soit par deux spermatozoïdes (dispermie).
- La fécondation de
l'ovule anucléé par un seul spermatozoïde
est à l'origine de 94 % des môles complètes,
elles sont toujours de caryotype
(46,
XX), homozygote. Les 46 chromosomes sont d'origine exclusivement
paternelle ; ils se forment par parthénogenèse
(reproduction à partir d'un ovule vierge sans fécondation) paternelle, il s'agit ici de la réplication du
jeu chromosomique haploïde d'origine paternelle.
On ne peut pas trouver des môles (46, YY) car l'absence
du chromosome X est incompatible avec la vie cellulaire.
- La fécondation de
l'ovule anucléé par deux spermatozoïdes
(dispermie) est à l'origine de 6 % des môles
complètes : {4 % (46,
XY), et 2 % (46,
XX)} hétérozygotes. Dans ces môles
complètes, les deux génomes sont évidemment
d'origine paternelle.
- Aucune différences
dans l'évolution et le pronostic entre les môles
complètes hétérozygotes et homozygotes.
- Certaines môles complètes
sont aneuploïdes.
- Cliniquement,
les môles complètes se présentent :
- Soit sous la forme de grossesse
môlaire typique :
- Des métrorragies
dans 90% des cas, elles sont assez importantes et responsables
d’augmentation du volume utérin et d’anémie
;
- Exagération de
signes sympathiques de grossesse
dans 30% des cas.
- La toxémie gravidique
s’observe dans 20 % des cas.
- La toxémie
ou l’éclampsie survenant précocement
au cours de la grossesse évoquent une grossesse
môlaire.
- Par rapport à
l'âge de la grossesse, la hauteur
utérine et le volume de l’utérus
sont plus augmentés que normalement ; cette différence
est supérieure à 4 semaines dans la moitié
des cas.
Attention : ce n'est pas un signe constant, car dans 15
à 20 % des cas, le
volume de l'utérus
est plus petit que l’âge de la grossesse.
- A la palpation, l'utérus
est mou avec aucune possibilité d'identifié
d'organes fœtaux ou de mettre en évidence de
la présence d'une activité
cardiaque.
- Les kystes
lutéiniques ovariens sont souvent bilatéraux
et parfois très volumineux ;
ils se voient dans 4 à 50 % des cas.
- L'hyperthyroïdie
clinique survient chez 10 % des patientes : peau moite,
tachycardie, tremblements, diarrhée, et augmentation
du volume du corps thyroïde et parfois des crises
thyrotoxicosiques avec cardiothyrcose (insuffisance
cardiaque à haut débit). Parfois l'hyperthyroïdie
est seulement biologique (diagnostic par dosages hormonaux).
- Embolie trophoblastique
dans 2 à 3 % des cas. Elle survient surtout au
cours du déclenchement des contractions utérines
dans le cadre de l'évacuation de la môle.
L'embolie trophoblastique se manifeste par des troubles
respiratoires aigus : toux, polypnée et cyanose...
- Soit sous la forme d'avortement
et de rétention ovulaire d'apparence banale
; dans cette forme, le diagnostic ne peut pas être
rapporté que par l'examen anatomo-pathologique des
débris de la grossesse, pour cela, l’examen
anatomo-pathologique de tous les débris de curetage
doit être obligatoire après tout avortement
spontané.
- Enfin, la grossesse molaire peut être dans certains cas, complètement asymptomatique, et c'est l'échographie réalisée précocement, en début de la grossesse qui révèle fortuitement sa présence.
- La surveillance clinique, échographique
et par les dosages répétés de hCG
plasmatique sont nécessaires car 5 à 19 % de ces môles
complètes nécessitent de chimiothérapie.
- d’après Dodson,
1983, en cas de môle complète, le risque d'évoluer
vers un choriocarcinome est de l'ordre de 1/30 (1/6000 pour
un avortement
spontané et 1/40 000 pour une grossesse
normale).
- Môle
partielle :
- il s'agit le plus souvent d'une
grossesse composée :
- d'une formation placentaire
normale
- d'une cavité amniotique
- de structures fœtales reconnaissables d'où le nom de môle embryonnée.
- microscopiquement :
- gonflement hydropique
du chorion villositaire, aboutissant à la formation
de citernes et de méandres, l'aspect festonné
des contours villositaires avec formation de pseudo-kystes
trophoblastiques intra-choriaux. La distinction formelle
avec les môles complètes repose sur :
- la coexistence
de villosités choriales normales ;
- la présence
de structures fœtales ;
- avec, éventuellement
des vaisseaux villositaires comportant des érythroblastes
d'origine fœtaux ;
- le caractère
discret et focal de l'hyperplasie trophoblastique.
- Cytogénétiquement :
- La môle partielle
est habituellement triploïde ; elle survient suite
à une dispermie ou de la fécondation d'un
ovule normal (nucléé) par deux spermatozoïdes
donnant ce différents types de caryotype :
(69, XXY), (69, XXX) ou (69, XYY) ; parfois des trisomies
des chromosomes 16, 2, 13 et 18, mais certaines môles
partielle ont des caryotypes normaux.
- Les fœtus triploïdes présentent des anomalies
morphologiques multiples du système nerveux central,
du cœur et du système circulatoire, de l'appareil
urinaire, digestif avec souvent des retards de croissance
in utero sévère.
- Cliniquement :
- Il s'agit le plus souvent
d'un avortement
ou une rétention
ovulaire .
- Lorsqu'il existe, le syndrome
vasculo-rénal est plus tardif.
- Le volume utérin
est habituellement inférieur à la normal par
rapport à l'âge de la grossesse ;
- Des taux initiaux de hCG
plus bas comparés à la môle complète
; ils sont suivis d'un retour plus rapide à la normale
mais la surveillance du taux de hCG
est nécessaire car le recours à la chimiothérapie
n'est pas nul, il est de l'ordre de 2 %.
- Apparemment pas de dégénérescence
vers le choriocarcinome.
|