Apollon
Le dieu de la lumière, de l'harmonie et de l'oracle
Le dieu de la Médecine et de la purification Le dieu de la musique, de la danse, de la poésie, des arts et des sciences Dieu de la jeunesse éternelle
Athénes - Apollon : statue érigée sur une colonne dans la cour de l'Académie
Apollon est une des douze grandes divinités de l'Olympe, fils de Létô et Zeus ; le frère jumeau d'Artémis. Létô (la douce) ; Latone chez les romains : fille du Titan Cœcos et la Titanide Phœbé.
Zeus séduit par Létô, pour s'unir à elle, il la change en caille après qu'il s'est métamorphosé lui-même en caille.
Quand la jalouse Héra découvre la liaison illégitime de Létô avec son époux Zeus, elle décide de la punir en la faire poursuivre par le serpent Python, et en interdisant de l'accueillir en aucun lieu éclairé par le soleil au moment où elle est au point d'accoucher.
De peur de la colère d'Héra, Létô est chassée de toutes les terres et les îles, mais voilà enfin, les ailes du vent du Sud qui la transportent à une île aride flottante, et sans racine qui accepte de l'accueillir, c'est Ortygie (ou Astéria) ou l'île aux cailles.
Héra furieuse, elle retient dans l'Olympe la déesse Ilithyie (qui aide les femmes en couches) et toutes les autres déesses qui veulent venir assister Létô, car voilà neuf jours et neufs nuits de souffrance, de déchirement et douleurs sont passés sans pouvoir mettre au monde les enfants de Zeus.
Létô désespérée, elle envoie la messagère Iris apporter à Ilithyie un très beau collier fait de fils d'or ; la déesse accoucheuse accepte le cadeau et quitte l'Olympe à l'insu d'Héra et dès qu'elle touche la terre d'Ortygie, Létô voit ses souffrances s'arrêter, alors elle entoure un palmier avec ses bras, et dans un grand effort délivrant, elle met au monde les deux jumeaux, Artémis en premier puis Apollon.
Certains mythes prétendent qu'Artémis, dès sa naissance, a aidé sa mère à enfanter Apollon, pour cela, elle est devenue par la suite la déesse que les femmes invoquent lors des accouchements comme étant la déesse protectrice des naissances. Ortygie, l'île flottante et errante, la terre qui a vu la naissance d'Artémis et Apollon, a été bien récompensée, car elle s'est trouvée, par la volonté du jeune dieu Apollon ou la faveur de Poséidon enfin fixée dans la mer par quatre piliers, au milieu des îles des cyclades ; la végétation commence à apparaître sur son sol aride et désormais l'île porte le nom de Délos, la Brillante ; c'est le plus grand centre du culte de la triade divine (Apollon-Artémis-Létô) dans la mer Méditerranée. Depuis la naissance d'Artémis et Apollon sur l'île de Délos, personne n'est plus autorisée à y naître ni à y mourir.
Héra mécontente, elle envoie à Délos, le géant Tityos, fils de Zeus et d'Élara, pour agresser et violer Létô, mais ses enfants Artémis et Apollon la défendre et tuent le géant de leurs flèches. Tityos, qui est né des entrailles de la terre, là où Zeus a caché sa mère Élara de peur de la vengeance d'Héra ; une fois tué par les enfants de Létô, il a été puni, au Tartare, la région de l'enfer, par un épouvantable supplice : couché sur le sol, deux vautours lui déchirent le foie et fouillent dans ses entrailles sans cesse reconstituées.
Héra est toujours en colère, sa poursuite de Létô et ses enfants est sans discontinuité, alors Létô se voit obligée de fuir avec ses deux enfants. En Lycie, les paysans lui refusent l'accès à un étang pour s'abreuver, la déesse, mécontente, les punit en les transformant en grenouilles vivant éternellement dans leur étang.
Apollon, l'enfant illégitime et non désiré de Héra, fait une entrée majestueuse à l'Olympe, dans la demeure de Zeus, en faisant trembler le sol de ses pas et en tenant son arc ; les dieux pris de peur se lèvent de leur siège à son approche, sa mère Létô, le désarme en débandant sa corde et en fermant son carquois puis en suspendant son arc à un clou d'or ; elle le mène prendre place sur un trône ; son père Zeus lui donne une coupe de nectar pour le hausser au rang des dieux immortels et lui offre une lyre et un char attelé de cygnes.
Apollon passe la première période de sa vie en voyageant dans le monde et en se rendant, à l'aide de son char, tiré par des cygnes, chez les Hyperboréens, le peuple de l'au-delà du pays de Borée, le vent du Nord (Russie méridionale).
Apollon à Delphes, dieu de l'oracle :
Après un séjour (un an) chez les Hyperboréens, Apollon se dirige vers Pytho, une région près de la source Castilie (dans une caverne du Mont Parnasse) ; là, il vivait le dragon Python, fils de la terre (Gaia) ; il s'agit d'un monstrueux et terrifiant serpent symbolisant les puissances ténébreuses de la Terre, il massacrait les hommes et les animaux. Il a été déjà envoyé par Héra pour poursuivre sa mère Létô et l'empêcher de trouver une terre tranquille pour accoucher. Apollon tue à l'aide de ses flèches Python et s'empare d'un vieux sanctuaire oraculaire détenu par Thémis et auparavant défendu par Python. Pytho prend le nom de Delphes en souvenir de la métamorphose d'Apollon en dauphin pour dérouter un navire crétois et affecter ses passagers comme prêtres au service de son culte .
Delphes est désormais le centre universel du culte d'Apollon qui devient le dieu de l'oracle, maître des prophéties et de la divinisation après s'être rendu en Thessalie, dans la vallée de Tempé pour se purifier de la souillure du meurtre de Python.
, Un magnifique et riche temple dédié au culte d'Apollon a été bâti à Delphes ; le dieu donnait ses oracles ambigus par l'intermédiaire d'une prêtresse (prophétesse) connue sous le nom de Pythie (Pythonisse) assise sur un trépied recouvert par la peau du serpent Python.
« La Pythie, après avoir accompli des rites destinés à la mettre dans une disposition favorable pour recevoir le dieu, rend des oracles en vers ou en prose, et le dieu dit « je » par sa bouche ».
Les consultants des oracles ou les arrêts d'Apollon venaient de toute la Grèce, de l'Europe et de l'Asie.
Les oracles de Delphes ont permis d'organiser la vie politique de la Grèce antique et répandre la paix entre ses différents états, car en vérité, ces oracles étaient des réponses ambiguës à des questions bien précises, ces réponses sont les résultats des réflexions et des analyses faites par les prêtres du temple et transmis par l'intermédiaire de la Pythie aux consultants ; ces prêtres avaient l'avantage de connaître tous les détails des actualités politiques, militaires, économiques et sociales des différents cités états de la Grèce et de pays avoisinants, donc ils pouvaient donner des solutions permettant de trouver une bonne harmonie entre les différents antagonistes. Œdipe fait partie des personnages célèbres de la Grèce antique qui ont consulté l'oracle de Delphes ; c'est par l'oracle qu'Œdipe a appris qu'il tuera son père et qu'il épousera sa mère. Cette prédiction confirmait un premier oracle donné à son père le roi Laïos de Thèbes et qui l'avertit que l’enfant dont il attend la naissance le tuera et il épousera sa mère. Laïos alors abandonne, dès sa naissance, le nouveau-né sur le mont Cithéron en pensant qu'il mourra sans doute, mais l’enfant a été recueilli par un berger puis confié à Polybos, roi de Corinthe, qui lui donne pour nom Œdipe, « celui qui a les pieds enflés », car ses parents, avant de l'abandonner, ils lui ayant transpercé les talons pour les lier ensemble.
Apollon fonde aussi à Delphes, les jeux pythiques qui commémorent tous les quatre ans la victoire du dieu sur le monstre Python ; un théâtre de 5000 places et un stade sont consacrés à ces jeux sportifs et culturels.
Apollon le dieu des oracles, il n'inspire pas ses oracles seulement aux prêtresses de Delphes, les Pythies, mais aussi, à ses prêtresses à Délos, Ténédos, Claros, Patare et à Cumes en Italie.
Les exils et les retraites d'Apollon :
Apollon a connu plusieurs exils hors de l'Olympe, le demeure des dieux ; il s'agit toujours d'exils de purification de « pour être vraiment Phoibos, c'est-à-dire Pur » :
Après être reconnu par son père Zeus comme une divinité de l'Olympe, Apollon passe la première période de sa vie en voyageant dans le monde puis il se rend, à l'aide de son char, tiré par des cygnes, chez les Hyperboréens, le peuple de l'au-delà du pays de Borée, le vent du Nord (Russie méridionale).
Ensuite tous les ans, à la saison d'hiver, le dieu se retire de ses sanctuaires grecs. Pendant ces « retraites » (apodêmiai), il réside, dans le paradis, situé « au-delà du Vent du Nord », chez les Hyperboréens parfaitement purs. Le dieu connaît un éloignement encore plus radical lorsqu'il fait retraite dans son paradis hyperboréen, loin des dieux et des hommes.
L'exil en Thessalie, au val Tempé après avoir tué qui tue à Pytho (future Delphes) le serpent Python pour se laver, se purifier de la souillure provoquée par le sang de la Bête,
Apollon sous l'ordre Zeus, a été exilé de l'Olympe, est condamné à une servitude (latreia) temporaire à deux reprises :
À la demande d'Héra et d'Athéna, Poséidon et Apollon enchaînent Zeus, alors ce dernier les condamne à construire les murailles de Troie, la ville du roi Laomédon fils d'Ilus et père de Priam. Les deux dieux condamnés exécutent l'ordre, Poséidon entasse les pierres des remparts et Apollon l'aide tout en gardant les troupeaux du roi sur le mont Ida. Une fois les travaux terminés, le Laomédon refuse de payer le salaire convenu à Apollon et à Poséidon, alors la vengeance des deux divinités ne tarde pas, Poséidon envoie un monstre marin pour attaquer la ville et Apollon frappe les Troyens d'une épidémie de peste mortelle.
Apollon tue les cyclopes qui ont forgé la foudre qui a permis à Zeus de tuer son fils Asclépios avec Coronis , car Asclépios le grand médecin soigneur et guérisseur a usé des secrets de son art pour ressusciter les morts. Pour punir Apollon de meurtre des cyclopes, Zeus le condamne à se mettre en esclavage hors de l'Olympe, sur la terre, parmi les humains ; donc pendant un an, il se met au service du roi de Thessalie Admète, qui lui demande de garder ses troupeaux de bétails.
Pendant cet exil, Apollon le berger, chantait et jouait de lalyre ; Pan, le dieu joueur de la flûte voulait rivaliser avec lui devant Midas, le roi de Phrygie, mais quand ce dernier se prononça en faveur de son ami Pan, Apollon mécontent de ce stupide jugement, il fit pousser à Midas des oreilles d'âne.
Le satyre Marsyas, joueur de flûte, ayant voulu rivaliser avec Apollon, une fois vaincu, il finit par être écorché vif par le dieu.
Durant cet exil d'Apollon, son demi-frère Hermès, le jour de sa naissance, lui dérobe son troupeau. L'intervention de Zeus, à l'Olympe était nécessaire pour que le dieu puisse récupérer ses bétails.
Encore, durant ces exils parmi les humains, Apollon vit plusieurs relations amoureuses :
Il tombe amoureux de la nymphe Daphné, fille du fleuve Pénée, mais la jeune fille qui refusa cet amour et repoussa les avances d'Apollon, elle fut métamorphosée en laurier quand elle demanda l'aide de son père Pénée. Le laurier est devenu l'arbre préféré et sacré d'Apollon.
D'autres mythologues rapportent que la nymphe Daphné demanda l’aide de Gaia (la Terre), qui l’engloutit dans ses entrailles pour réapparaître sous d’un laurier.
Il établit une relation amoureuse avec la nymphe Clydie (Clytia), fille de l'Océan, mais quand il l'abandonne pour sa sœur Leucothéo, après une difficile souffrance, elle se change en Héliotrope (ou Apollon la change en Héliotrope quand elle révèle au père de Leucothéo, sa rivale, les nouvelles amours de son amant divin).
Avec Clymène, Apollon a eu de nombreux enfants dont le célèbre Phaéton. Aristée est son fils avec la nymphe Cyrène, Orphée est son fils avec la muse Calliope.
Apollon aimait aussi un jeune adolescent, c'est Hyacinthe (ou Hyakinthos), fils d'Amyclose (ou Amyclas) roi de Sparte et de Dioméda (ou Diomèdé). Certains auteurs rapportent que ses parents pourraient être Piéros et la muse Clio. Un jour, les deux jouaient ensemble au palet (disque), maisZéphyr, le Vent d’Ouest (ou Borée le vent du Nord) qui aimait aussi le jeune adolescent, par jalousie et par vengeance devant la préférence qu’Hyacinthe affichait pour Apollon, il détourna le palet lancé par Apollon pour atteindre le front du jeune adolescent qui tomba mort. Apollon, le médecin guérisseur, essaya de ressusciter Hyacinthe et devant l'échec il le changea (ou le sang de sa blessure) en une fleur, l'hyacinthe (jacinthe) et il inscrivit sur ses feuilles les deux premières lettres de son nom (ai, ai) qui exprime la douleur humaine. Hyacinthe sera vénéré à Sparte. Apollon immortalisa plus tard et de la même manière Ajax, le fils de Télamon.
Apollon change le jeune homme Cyparissos en cyprès pour l’apaiser, car il était inconsolable après avoir abattu par accident un cerf auquel il vouait une profonde affection.
Apollon qui était amoureux de Cassandre (Alexandra), la fille de Priam, roi de Troie, elle faisait semblant de céder à ses avances à condition de lui apprendre l'art divinatoire et lui offrir le don de prophétie, mais une fois ses souhaits sont obtenus et elle fut devenue une prophétesse accomplie, elle refusa de tenir ses promesses et laisser Apollon partager son lit. Le dieu indigné et mal mené par Cassandre, regretta de lui avoir donné ces pouvoirs, mais incapable de lui ôter ses capacités de deviner l'avenir, il décrédita et ridiculisa ses prophéties et prédictions afin qu’elle apparaît aux yeux de ses interlocuteurs comme une folle et délirante qu'il ne faut pas prendre au sérieux bien que ses prédictions et ses oracles seront vrais comme ce fut le cas, quand Pâris naquit à Troie, quand Pâris partit à Sparte et quand il enleva Hélène, l'épouse du roi de Sparte Ménélas, et enfin, quand elle annonça l'approche de la destruction de Troie si les Troyens font entrer à l'intérieur de la ville le cheval en bois que les Grecs ont abandonné sur ses plages.
Les attributions d'Apollon :
Apollon est le dieu le plus complexe quand on le compare autres divinités de la Grèce et monde romain antiques ; en vérité, il assimile beaucoup de fonctions appartenant à d'autres divinités archaïques disparues.
Dieu solaire et lumineux : Apollon est Phoibos (Phoebus), Phébus : le brillant, assimilé à Hélios, lumière et vie. Il est Phoibos au ciel et Apollon sur la terre et aux enfers.
Assimilé au soleil, il est chargé par Zeus de répandre la lumière dans l'univers ; l'arc et les flèches qu'il porte symbolisent les rayons solaires bienfaisants.
Apollon, le dieu solaire, est parfois représenté conduisant un char en or, tiré par des chevaux à travers le ciel, pour amener la lumière du jour dans les différentes contrées de l'univers.
Mais comme l'ardeur du soleil peut engendrer des malheurs aux humains et à la nature, ses flèches peuvent êtres malfaisants, disséminant les maladies et la mort.
Dieu de la Médecine : Apollon est un dieu médecin guérisseur et purificateur, de lui Phoibos (la lumière et la vie) les médecins tiennent la science de retarder la mort.
Comme étant le dieu solaire, ses rayons sont purificateurs et en réchauffant la nature ils permettent à la vie de se répandre dans tous ses aspects, humain, animalier et végétal. Les plantes qui poussent, grâce au soleil, possèdent des vertus nutritionnelles et thérapeutiques qui sont nécessaires à nourrir les humains et leurs bétails et aussi à traiter leurs maladies.
Apollon est l'Hekaergos, qui repousse au loin, l'Alexikakos, qui écarte le mal. L'arc qui tue le Python malfaisant de Delphes purifie la région.
Apollon Archer c'est Apollon qui repousse les maladies. Pour combattre une peste ou une épidémie, des oracles conseillent de dresser une effigie d'Apollon Archer devant les portes d'une cité.
Apollon connaît tout (même le nombre des grains de sable et les dimensions de la mer) sans jamais se tromper, il connaît la cause du mal et les rites précis et le remède qui permettront d'effacer la souillure et la maladie ; c'est pour cela que les hommes l'interrogent et consultent ses oracles.
Donc Apollon est le rayon solaire qui est nécessaire à maintenir la vie il est aussi le purificateur, le médecin Archer (Alexikakos) qui écarte le mal ; il est l'oracle qui en connaît la cause et le remède ; il est Péan, le Sauveur
Apollon est aussi le père d'Asklépios, le Dieu de la Médecine, éduqué par le centaure Chiron qui a appris la Médecine d'Apollon lui-même.
L'action médicale d'Apollon est différente de l'action de son fils Asklépios, car ce dernier est plus soigneur que son père qui a une action plutôt préventive en écartant les maladies et la mort.
Apollon comme étant le dieu de la Médecine, il est représenté avec un serpent à ses pieds .
Dieu de la jeunesse éternelle , , : Car il est à l'image du soleil qui ne vieillit jamais, il est le dieu à la jeunesse éternellement renouvelée ; il est le kouros (jeune homme) divin, modèle et protecteur des kouros humains ; il est la juvénilité dans ses aspects positifs et dans ses immaturités et de temps en temps dans sa violence.
On le représente toujours jeune robuste et fort, aux premières années de la jeunesse, sans barbe, aucun duvet ne recouvre ses joues tendres, sa chevelure flottante et couvre ses larges épaules. Couper la chevelure, traditionnellement est le rite qui marque le passage des garçons à l'âge adulte, pour cela, les jeunes gens arrivés à puberté lui offraient leur chevelure dans son temple.
Dans l'Odyssée, c'est sous son patronage que Télémaque atteint l'âge d'homme, et c'est lui qui protège les Argonautes, ces jeunes fils de rois en quête d'exploits qualifiants. C'est à lui, concurremment avec Héraclès, autre héros juvénile.
Dieu nocturne, ténébreux aux aspects terrifiants : Apollon nocturne est le maître des épidémies, c'est par ce titre que le prêtre l'invoque sous au début de l'Iliade.
C'est Apollon qui frappe la ville de Troie par l'épidémie de la peste mortelle quand son roi Laomédon refuse de payer le salaire convenu à Apollon et à Poséidon, qui ont bâti les remparts de la ville.
Apollon est un dieu de la mort, il envoie la peste pour décimer l'armée des Grecs assiégeant Troie, et les Argiens qui ont provoqué la mort de son fils Linos
Il est le dieu « au Rat » (Apollon Smintheus) qui est, à la fois, celui qui sauve d'une invasion de rats, et l'ami des rats (ou souris), qui entourent, vivants ou figurés, sa statue de culte ; les rats eux-mêmes, appelés gêgeneis, apparaissent tantôt comme destructeurs, tantôt comme sauveurs : ils rongent les cordes des arcs ennemis.
Apollon entretient aussi des rapports privilégiés avec les rampants, les chthoniens, les gêgeneis (nés de la terre) ; il porte le titre de tueur de lézards.
Ses fils médecins, Asklépios le médecin, Aristée médecin purificateur et pourfendeur de serpents et Trophonios sont marqués par leurs complicités avec la terre, ces produits, ses animaux (serpents, lézards, rats, souris, taupes…) et ses puissances mantiques, font dans Apollon lumineux et céleste, la part du noir et ténébreux.
Enfin, Apollon en qualité de médecin, on le représente avec un serpent à ses pieds.
Dieu violent et dieu de la Mort subite : Apollon est le dieu « qui frappe de loin » (hekêbolos)
Il peut se montrer impitoyable, intransigeant et cruel comme sa sœur Artémis, capable d’une grande violence ; il est aussi le dieu de la Mort subite.
C'est lui qui transperce de ses flèches le serpent Python à Delphes et il tue le géant Tityos pour défendre sa mère Létô.
Avec sa sœur Artémis il se venge de Niobé en tuant douze de ces enfants, car la dernière a osé de dire qu'elle est plus fertile que leur mère Létô.
Aux hommes et aux animaux, ses flèches apportent la maladie et la mort.
Apollon tue sans pitié avec ses flèches les Cyclopes qui ont forgé la foudre que Zeus utilise pour foudroyer son fils Asclépios, pour avoir ressuscité des morts.
Il tue par ses flèches la mortelle Coronis et pourtant, il portait dans son ventre son fils Asklépios (un autre mythe attribue cette vengeance à Artémis).
Apollon suspend le satyre Marsyas à un arbre et l’écorche vif car il a osé de rivaliser avec lui dans un jeu musical
Pour punir Cassiopée, reine d’Éthiopie, de s’être vantée de surpasser en beauté les néréides, il envoie un monstre marin ravager son pays.
Dieu des arts, dieu de la musique et du chant et de la danse : Dieu musicien et protecteur des musiciens. Il préside aux concerts des neuf muses puis il est couramment accompagné des Muses ; on l’appelle alors Apollon Musagète. Dieu de la lyre (ou cithare) qui symbolise l'harmonie mais ce n'est pas lui qu'il l'a inventé, il l'a reçu d'Hermès :
« Hermès le jour de sa naissance vole le troupeau de vaches d'Apollon mais après des longues tractations et l'intervention de Zeus, les deux demi-frères (Apollon et Hermès) se consolent, ils quittent l'Olympe et retournent à
la caverne, là où hermès a caché les vaches volées. Hermès présente à Apollon la lyre (qui l'a déjà fabriqué en se servant d'une carapace d'une tortue et de boyaux de vache) et il se
met à jouer à cet instrument, Apollon, saisit par
le son de la lyre, il demande à Hermès de lui donner
l'objet musical en échange avec le troupeau de vaches, Hermès
accepte l'échange puis il fabrique une flûte de berger
(la syrinx ou flûte de Pan) et il l'échange avec Apollon contre de leçons de magie divinatoire et de sa houlette en
or (son bâton de berger à pouvoirs magiques, en particulier
celui d'endormir les gens). Hermès, en utilisant ce bâton
un jour pour séparer deux serpents qui se battent, les deux
reptiles s'enroulent autour d'elle de façon symétrique
pour former un ensemble connu sous le nom du caducée
d'Hermès.»
« Ce qui est sauvage, plein de désordre et de querelle, la lyre d'Apollon l'adoucit et l'apaise. Avec les troupeaux d'Admète, gardés par Apollon, paissent les lynx, les lions et les biches, et ils dansent, charmés, au son de sa cithare (Euripide, Alceste) ».
Même la foudre de Zeus, même le bouillant Ares, la lyre les « endort », les « possède » ou les « charme ».
Apollon est celui qui fait danser les dieux ; sa danse n'est pas fougue et désordre, mais au contraire, mise en ordre, ajustement, harmonie.
Le sens du rythme et de l'harmonie, qui s'oppose aux mouvements naturels des hommes et des animaux est le don des Muses et d'Apollon (Platon).
Un jour, dans une compétition musicale, Apollon n'a pas accepté de perdre devant le dieu berger Pan, le joueur de flûte, alors fait pousser à son complice, le roi Midas, des oreilles d'âne. Dans une autre compétition, il écorche à vif la peau du satyre Marsyas, car il a osé de rivaliser avec lui.
Apollon et aussi le dieu de la poésie et de l'éloquence (l'art, talent de bien parler, de convaincre, d'émouvoir par la parole).
Dieu des sciences : Le dieu qui sait tout, « le nombre des grains de sable et les dimensions de la mer » (Hérodote).
Dieu de l'harmonie universel, maître de l'harmonie céleste et terrestre : Apollon est le maître du sens du rythme et de l'harmonie
Apollon comme un musicien est « celui qui fait mouvoir (polonn) ensemble (a-) » (Platon) et en bonne harmonie les corps célestes et cela grâce sa lyre et ses rayons solaires.
Constructeur de cités et le garant des bonnes législations : « C'est sur les pas de Phoibos qu'on trace l'enceinte des cités ; Phoibos se plaît à leur établissement, et sa main en bâtit les fondements. » (Callimaque, Hymne à Apollon, v. 40-55.).
Il patronne l'établissement des cités, et il leur fournit les assises immatérielles d'une constitution harmonieuse.
Apollon est le garant des bonnes législations, des cités fondées sur des constitutions bien ajustées.
C'est que l'eurythmie, l'harmonie, qui apportent la concorde et la paix entre les citoyens ; une société de paix et de progrès c'est société qui ressemble à une musique bien réglée car elle possède la constitution bien ajustée et c'est Apollon qui permet ce succès car il est le dieu de l'harmonie et de la musique bien réglée.
Dieu de l'arc, dieu Archer (toxophore) : Avec son arc il écarte le mal (Alexikakos), qui repousse au loin (Hekaergos), mais il peut aussi apporter la mort
Son arc et ses flèches symbolisent le soleil et ses rayons lumineux.
Le Berger, le Gardien de troupeaux, le Pasteur (Nomios) :
Durant son premier exil terrestre, il garde les troupeaux de Laomédon et durant, son deuxième exil il se met au service du roi de Thessalie Admète, et garde ses troupeaux de bétails.
Les troupeaux d'Admète, au son de sa cithare (lyre) les animaux étaient charmés, ils dansaient et se reproduisaient deux plus que les autres troupeaux.
Son bâton de berger possède des pouvoirs magiques, en particulier
celui d'endormir les gens, il l'échange avec Hermès contre une flûte. Hermès, en utilisant ce bâton
un jour pour séparer deux serpents qui se battent, les deux
reptiles s'enroulent autour d'elle de façon symétrique
pour former un ensemble connu sous le nom du caducée
d'Hermès.»
Apollon est un dieu chasseur : Comme sa sœur jumelle Artémis, dans cette fonction, on le représente comme un jeune homme armé d'un arc et portant une chlamyde légère laissant le flanc nu.
Lykeios : (en relation avec le loup) Karneios : dieu bélier à Sparte Delphinios : dieu dauphin à Delphes Paian (Poean, Péan) : le guérisseur Loxias : l'Oblique, qui donne des oracles ambigus Sitalkas : protecteur du blé Musagète : Conducteur des Muses
Parmi les animaux consacrés à Apollon :
Loup, dauphin, chevreuil, vautour, cygne, corbeau, coq, griffon, cigale et parmi les plantes : laurier, l'olivier, le palmier, le lotus, le myrte, le genévrier, la jacinthe, le tournesol, l'héliotrope : Tous ces éléments sont liés à des mythes relatifs à Apollon.
Le colosse de Rhodes :
Il fait partie de sept merveilles du monde antique (Sixième Merveille du monde), est une des plus grandes statues d'Apollon (Phoibos, solaire). Il s'agissait d'une statue haute de plus de 31 m (70 coudées), de bronze et de fer (plus de 13 t de bronze et près de 7 t de fer, selon Philon - v. 20 av. J.-C.-50 apr. J.-C.), réalisée entre 303 av. J.-C. et 291 av. J.-C. par le sculpteur grec Charès de Lindos et érigée à l’entrée du port de Rhodes pour commémorer la levée du siège de la ville (305 av. J.-C.-304 av. J.-C.) et la victoire des Rhodiens contre le chef macédonien Démétrios Poliorcète. Elle était détruite partiellement en 225 av. J.-C. à la suite d’un tremblement de terre. En 653 apr. J.-C., elle a été saisie par une expédition arabe et vendu à un marchand syrien.
Auteur : Dr Aly Abbara Mise à jour : le
9 Mai, 2020
Bibliographie :
Robert Graves. "Les mythes grecs"
traduction intégrale du livre de langue anglais "Greek
Myths Cassell & C° LTD. Londres" . Edition 2,
Livre de poche La Pochothéque, FAYARD. 2005.
Catherine Salles " La Mythologie grecque
et romaine " Hachette littérature. Tallandier
Éditions, 2003.
Commelin " Mythologie grecque et romaine
" Edition Pocket 1994.
Jean Chevalier, Alain Gheerbrant."Dictionnaire
des symboles" Edition Robert Laffont 1989.
Jeannie CARLIER . Dictionnaire des mythologies
(Sous la direction de Yves BONNEFOY). Flammarion, Paris -
1981 ; tome I.
Pierre Grimal, La Mythologie grecque (collection
Que sais-je ?) 1972.