- La constellation de la Lyre - Lyra - (Lyrae - Lyr) - Harp :
C'est une petite constellation non zodiacale ; elle se situe au nord et l'ouest de la constellation du Cygne ; au sud-ouest d la constellation du Dragon ; au sud et à l'est de la constellation d'Hercule.
Au total, elle avoisine trois constellations (en tournant dans le sens de la rotation des aiguilles de montre) : Hercule, Cygne et Dragon
La lyre est un instrument musical à cordes inventé par Hermès et utilisé par Apollon puis par Orphée.
Anciennement, la constellation de la Lyre représentait un rapace (Un Vautour - Vultura - شوحة). Cette désignation apparait parfois dans les figures
données à cet astérisme (Aigle ou Vautour tenant avec son bec un instrument musical à cordes).
Les astronomes arabes ont repris la définition de Ptolémée pour cette constellation et ils l'ont nommée (al-Sanj - الصَّنْج = Asangue - instrument musical composé des sonnailles ou clochettes métalliques qu'on fixe aux doigts dansants ou sur le bord du tambourin, alors en mouvement, le contact entre ces sonnailles produit des sons musicaux assurant la rythmicité).
Elle est appelée également par les Arabes : (al-Shaliaq ou al-Saliaq - الشَّلياق - السَّلياق - une sorte d'instrument musical) ; (al-Sulahfat - السُّلَحْفاة - la Tortue) et enfin (al-Nasr al-Waqi' - النَّسْرُ الواقِع - L'aigle Fonçant).
- Les étoiles et les objets célestes les plus remarquables de la constellation de la Lyre sont :
- La constellation de la Lyre comporte beaucoup d'étoiles double visibles et proches de l'étoile principale Vega.
- α Lyr (alpha Lyrae - Vega - Véga - Wéga) : à 25 a.l. de la Terre ; de magnitude apparente 0,1 (ou 0,03) et de luminosité 50 fois plus forte de celle du Soleil avec un diamètre 3,2 fois plus grand que celui du Soleil.
Il s'agit d'une des étoiles les plus brillantes de la Voûte céleste. Naine bleutée de classe spectrale (A 0). Le satellite à infrarouge IRAS a montré que Véga est entourée d'anneaux de débris pouvant être les prédisses de la formation d'un système planétaire.
Véga est la 5ème étoile la plus brillante du ciel. Elle sera l'étoile Polaire nord dans 12 000 ans.
Les trois étoiles : Alpha Cygni (Deneb), avec l'étoile "Véga" et l'étoile "Altaïr" (alpha Aquila) forment dans la Voûte céleste le fameux "Triangle de l'été boréal".
Véga est appelée en arabe (al-Nasr al-Waqi' - النَّسْرُ الواقِع - L'aigle Fonçant - l'Aigle se précipitant), à comparer à (al-Nasr al-Tâ'ir - النَّسْرُ الطَّائر - l'Aigle volant ou "Athair") de la constellation avoisinante (l'Aigle - Aquila).
- β Lyr (bêta Lyrae - Sheliak - Shelyak) : à 1000 a.l. de la Terre. De classe spectrale B 8. Variable, binaire à éclipse avec une durée de révolution du compagnon de 12,908 jours durant laquelle le magnitude varie 3,4 à 4,3.
Au total, bêta Lyrae possède trois compagnons, le plus visible est de magnitude 7,2 avec un écart de 46,6".
Le nom (Sheliak) vient de l'arabe (al-Shiliaq ou al-Siliaq - الشِّلْياق - السِّلْياق - une sorte d'instrument musical).
- γ Lyr (gamma Lyrae - Sulafat) : à 635 a.l. de la Terre. Sa magnitude est 3,3 ; sa luminosité est 200 fois plus forte de celle du Soleil. De classe spectrale B 9. Une étoile binaire dont le compagnon est de magnitude 12 avec un écart de 13,4".
Le (Sulafat) vient de l'arabe (al-Sulahfat - السُّلَحْفاة - la Tortue). Ce nom peut être expliqué par le fait que le dieu Hermès puis les Grecs ont utilisé la carapace de tortue pour fabriquer les premières versions de la lyre.
- δ Lyr (delta Lyrae) : double visible ; supergéante rouge (M 4 à 900 al de la Terre et de magnitude 5,6) et naine blanche (B 2 ; à 1080 al de la Terre et de magnitude 4,2). Période orbitale de 300 ans.
- ε Lyr (epsilon Lyrae - la Double-double de la Lyre ) : à 161 al de la Terre. Un système stellaire de 4 étoiles (quadruple) ; à l’œil nu on peut observer deux étoiles écartées de 207" et de magnitude 5,0 et 5,2 ; avec un télescope, chaque étoile est dédoublée ; les doublons sont de magnitude (6,1 et 5,5) avec un écart de 2-3" et une période de révolution de 1166 et 585 ans. Les classes spectrales sont (A2, A4, A3 et A5).
- ζ Lyr (zêta Lyrae) : à 152 al de la Terre. Double visible de magnitude entre 4,4 et 5,7 et de classes spectrales A0 et F0.
- η Lyr (êta Lyrae - Aladfar) : de magnitude 4,4.
Le nom
(Aladfar) vient de l'arabe (al-Azhfar - الأظْفار - les Griffes ou les Serres de l'aigle). Ce même nom est donné parfois à l'étoile (μ Lyrae), voire (εζ Lyrae).
- Le groupe (αεζ Lyrae) qui forme un triangle équilatéral est nommé par certains astronomes arabes (al-Athafi - الأثافي - les trois pierres sur lesquelles on pose le chaudron dans le four).
- RR Lyr : de magnitude fluctuant entre 7,1 et 8. Prototype d'étoiles variables ayant des périodes régulières de variation inférieure à un jour.
- M 56 : à 33000 al de la Terre. Un amas globulaire de magnitude 8,2 sans cœur brillant.
- M 57 (la Nébuleuse annulaire planétaire de la Lyre - la Nébuleuse de l'Anneau) : à 1100 al de la Terre. Formée il y a environ 20 000 ans. De magnitude globale de 8,8. Sous télescope elle apparait comme un anneau avec une étoile centrale de magnitude 14,7. Cette nébuleuse est formée d'un nuage circulaire de gaz rejetés par l'étoile centrale mourante. Elle est l'image de notre Soleil dans environ 5 milliards d'années.
- Les Lyrides : étoiles filantes dont le radiant se situe dans la constellation de la Lyre. Le pic de ces pluies de météores survient durant la nuit du 21 au 22 avril de chaque année.
- Mythologie :
- Dans la mythologie grecque :
- La Lyre fait partie des légendes de trois personnages de la mythologie greco-romaine : Hermès (l'inventeur) ; Apollon le premier utilisateur puis son disciple Orphée.
- « Hermès, le jour de sa naissance vole le troupeau de vaches d'Apollon, mais après de longues tractations et de l'intervention de Zeus, les deux demi-frères (Apollon et Hermès) se consolent, ils quittent l'Olympe et retournent à la caverne, là où hermès a caché les vaches volées.
Hermès présente à Apollon la lyre qui l'a déjà fabriqué en se servant d'une carapace d'une tortue et de boyaux de vache, et il se met à jouer à cet instrument, Apollon saisit par le son de la lyre, il demande à Hermès de la lui donner en échange avec le troupeau de vaches, Hermès accepte l'échange puis il fabrique une flûte de berger (la syrinx ou flûte de Pan) et il l'échange avec Apollon contre de leçons de magie divinatoire et de sa houlette en or (son bâton de berger à pouvoirs magiques, en particulier celui d'endormir les gens). Hermès, en utilisant un jour ce bâton pour séparer deux serpents qui se battent, les deux reptiles s'enroulent autour d'elle de façon symétrique pour former un ensemble connu sous le nom du caducée d'Hermès.»
« Ce qui est sauvage, plein de désordre et de querelle, la lyre d'Apollon l'adoucit et l'apaise. Avec les troupeaux d'Admète, gardés par Apollon, paissent les lynx, les lions et les biches, et ils dansent, charmés, au son de sa cithare (Euripide, Alceste) ».
Même la foudre de Zeus, même le bouillant Arès, la lyre les « endort », les « possède » ou les « charme ».
Un jour, dans une compétition musicale, Apollon n'a pas accepté de perdre devant Pan, le dieu berger et joueur de flûte, alors il fait pousser à son complice, le roi Midas, des oreilles d'âne. Dans une autre compétition, il écorche à vif la peau du satyre Marsyas, car il a osé de rivaliser avec lui.
- Apollon peut être seulement le père spirituel d'Orphée et son maître qui lui enseigne la musique ; lui offre la lyre à sept cordes et le confie aux neuf Muses qui lui apprennent à manier, avec enchantement, cet instrument musical.
Afin de rendre hommage aux neuf Muses dont sa mère Calliope, Orphée modifie la lyre d'Apollon (ou la cithare) en ajoutant deux cordes aux sept qu'elle avait auparavant.
- Orphée fut un poète et un grand musicien inégalé jouant de la lyre. La musique qui produisit était tellement belle, mélodieuse, et enchantante qu’elle charmait les dieux et tous les êtres vivants y compris les hommes, les monstres mythiques (Cerbère, les Sirènes, le dragon de Colchide...), les animaux sauvages, et les oiseaux qui venaient l'entourer et l'écouter, puis les poissons qui bondissaient hors de l'eau pour l'entendre ; ce fut également le cas des plantes qui inclinaient vers lui leurs feuillages et dansaient en chœur au rythme des ses notes musicales, puis les éléments de la nature comme les rochers le suivaient, les vents tournaient leurs douceurs vers lui, les tempêtes s'interrompaient et les cours d'eau suspendaient leurs flux, puis les vagues agitées se calmaient et encore les querelles entre des humains s'apaisaient. Sa musique et son art étaient des éléments civilisateurs permettant d'adoucir les mœurs et de passer de la vie sauvage à la vie civilisée.
- La mort d'Orphée et le devenir de sa lyre :
Après avoir perdu par la mort, sa bien-aimée Eurydice, Orphée pleura en continu ; ni Aphrodite, ni autre créature ne pouvaient le consoler. Il se retira en Thrace, renonça à tout amour de femme et cessa d'adorer les dieux sauf Apollon qui l'adorait chaque matin, au lever du soleil ; il erra dans les montagnes et les forêts en pleurant, durant sept mois entiers, la perte d'Eurydice tout en évitant le contact avec les humains ; il était accompagné par des oiseaux et des animaux sauvages attirés et charmés par la musique enchantée qui produisait en jouant de sa lyre.
Selon la version la plus répandue, Orphée, vivant dans l'isolement total et abandonnant le culte de Dionysos, il fut attaqué (suite à un ordre émis du divin) par les Ménades lors de la célébration des orgies dionysiaques ; elles le chargèrent sur la rive de l'Hèbre (en Thrace) par des jets de pierre et coups de bâton puis le tuèrent, le démembrèrent et dispersèrent ses membres découpés en lambeaux dans les champs .
Les ménades, voyant que la tête d'Orphée, malgré sa capitation, continuait à chanter "Eurydice", avec l'impossibilité de la faire taire, elles la jetèrent avec sa lyre dans l'Hèbre, un fleuve en Thrace (l'actuel fleuve Maritza, qui sépare la Grèce de la Turquie à Edirne). Entraînée par les courants rapides du fleuve, on entendait la tête d'Orphée, par la bouche, appelait à répétition sa bien-aimée " Eurydice ", " Ah ! malheureuse Eurydice ", et les rives, tout le long du fleuve répétaient en écho " Eurydice ! ". Endeuillées, les Naïades (les nymphes d'eau douce) et les Dryades (les nymphes des chênes) se couvraient de voiles funèbres et laissaient flotter leurs chevelures.
Dans la version d'Ovide, les eaux du fleuve d'Hèbre emportèrent la tête d'Orphée et sa lyre jusqu'à la mer puis en flottant elles atteignirent Méthymne, sur les rivages de l'île de Lesbos. Sur l'île, un serpent s'approcha de la tête d'Orphée, lécha ses cheveux et au moment ou il ouvrit sa gueule pour mordre sa bouche, Apollon intervint en le pétrifiant dans cette attitude d'attaque.
Les Muses rassemblèrent le corps épars d'Orphée puis avec Apollon, elles lui accordèrent une sépulture au pied de l'Olympe. Sa lyre fut emportée par les Muses au ciel et Zeus la plaça, dans le ciel, parmi les constellations.
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