Chef-d’Œuvre d'Antoine - 1776 - Opéra-Comédie de Montpellier - France
Voir : la copie de cette sculpture sur la Place de la Comédie - Montpellier |
- L’histoire de la sculpture des Trois Grâce de Montpellier :
- Le 30 juin 1770 :
La décision d'élever une fontaine sur la place de la canourgue par les Consuls afin d'amener l'eau à l'intérieur de la ville depuis le Peyrou et l'aqueduc, suite à un incendie ravageant une partie de la rue de l'Aiguillerie.
- Le 6 septembre 1773 :
Le sculpteur Marseillais d'Antoine dut choisi pour l'exécution de cette fontaine. D’Antoine devait se rendre à Carrare, en Italie pour choisir ses marbres.
- Septembre 1774 :
D’Antoine revint d’Italie sans ramener les blocs de marbre nécessaire à l'exécution de la fontaine. La ville de Montpellier lui fit un procès.
- 1776 :
D’Antoine acheva le groupe sculptural des Trois Grâces, mais l’installation de la fontaine fut différée. En attendant, la sculpture de Trois Grâces est entreposée à l'Hôtel de ville, en bordure de l'actuelle place de Jean Jaurès.
- An V :
La fontaine des Trois Grâces fut installée sur la place dite de la Comédie après l'agrandissement de cette place par la démolition de la porte de Lattes.
- 1894 :
Après des grands aménagements de la place de la Comédie, la Fontaine des Trois Grâces fut déplacée vers son centre.
- 1984 - 1986 :
La place de la Comédie fut rendue piétonne, La Fontaine des Trois Grâces est déplacée de quelques dizaines de mètres vers la l'Opéra-Comédie.
- 21 juin 1989 :
Les trois Grâces furent enlevées de la place de la Comédie afin d'être copiées à l'identique par moulage, en utilisant de la résine et des matériaux résistant aux intempéries et aux graffitis.
La copie des Trois Grâces fut installée au centre de la fontaine.
La version originale des Trois Grâces fut restaurée pour être installée ensuite, en décembre 1991 dans le foyer de l'Opéra-Comédie de Montpellier.
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- Les Grâces ou les Charites
Les Grâces sont trois divinités aimables, riantes nommées : Aglaé ou Aglaia (brillante), - Thalie (Abondante, Verdoyante, celle qui fait fleurir des plantes) - Euphrosyne (Joyeuse, celle qui réjouit le cœur ; la joie de l'âme résultant des bienfaits du soleil).
Charis = grâce. Les Trois Charites des Grecs furent appelées les Trois Grâces par les Romains.
Homère parle de deux Charites, Pasithéa et Calé, c'est un fractionnement de trois mots : "pasi thea cale" qui signifie " la déesse que tous les hommes trouvent belle ".
Hésiode transforma les deux Charites en trois personnages et les nomma Aglaé, Thalie et Euphrosyne (Théogonie 945).
Les Athéniens honoraient deux Charites, Auxô (accroissement) et Hégémoné (domination).
Selon les versions, elles étaient soit les filles de Zeus (Jupiter) et la plus belles des Océanides Eurynomé (Eunomie, la Créatrice, fille de d'Océanos et de Téthys) ; soit les filles de Dionysos (Bacchus) et Aphrodite (Vénus) ; soit les fille de Hélios (le Soleil) et d'Eglé (Æglé) ; les filles de Zeus (Jupiter) et Héra (Junon) ou Zeus et Aphrodite.
Dans certaines version on leur donnait pour mère Léthé (l'oubli) comme étant des déesses de la reconnaissance qui s'oublie vite.
Les Trois Grâces étaient les compagnes d’Aphrodite, veillant à sa toilette. Dans l'Iliade, les Charites font une robe pour Aphrodite et dans l'Odyssée, elles baignent et habillent la déesse après son emprisonnement dans le filet d'Héphaïstos. Dans l'Hymne homérique à Aphrodite, les Trois Charites baignent et habillent la déesse avant son départ pour rencontrer Anchise.
Lorsque Aphrodite et les Trois Charites (nommées Pasithéa, Calé et Euphrosyne) se disputèrent pour savoir laquelle était la plus belle, le jugement de Tirésias de Thèbes fut en faveur de Calé. Aphrodite, mécontente de Tirésias (l'homme), le changea en vieille femme. Par pitié pour lui, Calé l'emmena avec elle en Crète et lui donna une magnifique chevelure.
Cadmos, fils d'Agénor et de Téléphassa et frère d'Europe, une fois installé sur le site de Thèbes, il reçoit de Zeus pour épouse, Harmonie, la fille d'Aphrodite et Arès. Lors de la grandiose noce au-quelle ont étaient invités les dieux de l'Olympe, la jeune mariée reçoit une splendide tunique brodée et tissée par les Trois Charites et un collier d'or forgé par Héphaïstos.
Les Charites étaient également en relations étroites avec Apollon, elles faisaient partie de son cortège, et également le cortège de Dionysos.
Les Charites, grâce à leur charme, elles contribuent par leur présence à la beauté du monde.
Elles donnaient le joie aux divinités de l'Olympe par leurs chants et danses. Dans les grands banquets auxquels les divinités de l'Olympe étaient invitées, les Grâces et les Heures dansaient et chantaient, invitant les dieux à se joindre à leurs danses.
Dans la Théogonie, Héphaïstos épouse
Aglaé (Aglaia), la plus jeune des Charites. Dans l'Iliade, Héra promet à Hypnos comme épouse Pasithéa, la plus jeunes des Trois Charites.
Elles étaient des divinités aimables, riantes, dispensant aux humains la grâce, la gaieté, la stabilité d'humeur et la douceur de la vie, la sagesse, la facilité des manières de dire, l'art du discours, la capacité à convaincre un auditoire et l'éloquence de geste. Elles étaient décrites comme étant capables de donner la beauté et de patronner le chant et parfois accorder la victoire. Elles étaient également liées à la poésie et danse comme les Horai ou les Muses.
Elles personnifiaient le don de plaire, présidaient aux bienfaits et étaient considérées comme étant les déesses de la reconnaissance, auxiliaires dans les activités artisanales ou intellectuelles.
Elles concentrent sur la terre les rayons solaires afin de réchauffer le cœur des hommes et embellir leur vie.
Comme étant à l'origine, des déesses de la nature, elles présidaient à l'éclosion des plantes et à la maturité de leurs fruits.
D'abord les Charites étaient représentées vêtues d'un long chiton et coiffées d'une couronne, mais à partir de la fin du IV° siècles av. J.-C.,
elles sont représentées comme étant des jeunes femmes vierges, élancées, se tenant par la main ou par l'épaule ou également par la taille ; une des trois Charites regarde le sens inverse des deux autres, dans une attitude dansante ; souvent nues, ou vêtues de légères étoffes sans agrafes ni ceintures et parfois d'un voile flottant.
Dans certaines représentations elles tiennent à la main, une ou des roses, un dé à jouer et une branche de myrte (groupe de statues à Élis).
Elles partageaient les honneurs rendus par les adorateurs, dans les temples d'autres divinités comme Aphrodite (Vénus), Eros (l'Amour), Hermès (Mercure) et les Muses.
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