Le tombeau de Muhammad Ali Pacha, gouverneur de l'Egypte de 1805 au 1848.


Le tombeau de Mouhammad Ali Pacha
Égypte
- Mosquée de Mouhammad Ali Pacha -Citadelle de Caire

  • Muhammad Ali Pacha
    • 1769 (Cavalla, Macédoine) - 1849
    • Il Arrive en Égypte le 11/03/1801 par ordre du Sultan Ottoman pour combattre les Français de Bonaparte
    • Le 17/05/1805, Il a été nommé Wali (Gouverneur) de l'Égypte par le peuple puis par le Sultan Ottoman en juillet 1805
    • Il extermine les Mamloukes d'Égypte au cours du massacre de la citadelle du 01 mars 1811
    • Il étend son pouvoir sur la totalité de l'Égypte, la Nubie, le Soudan, Al Hijaz, la Palestine et la Syrie
    • Un coalition ottomano- européenne se forme contre lui et l'oblige à accepter l'accord de Londres (1840) ; dans cette accord, il devient le Wali (vice-roi ou gouverneur général) de l'Égypte qui demeure une partie de l'Empire Ottoman ; la transmission du Wialaya est hériditaire au plus âgé des fils et petits-fils
    • Il tombe malade en 1848 ; le Sultan Ottoman nomme son fils Ibrahim Pacha, le 02/03/1848 Gouverneur de l'Égypte
    • Il mort à Alexandrie le 02/08/1849. Son tombeau se trouve dans son mosquée au Caire.


Biographie longue
  • Muhammad Ali Pacha :
    (محمد علي باشا - Mouhammad 'Ali pasha, Mohamed Ali Pacha, Méhmét Ali pâcha) - (1769 - 1849)
    Naquit à Kavala (Cavala ou Cavalla), un petit port macédonien, son père est un Albanais engagé comme soldat dans l'armée ottomane, commandant d'un contingent local et commerçant de tabac ; son épouse est issue de la famille du gouverneur de la ville.


    • L'ascension au pouvoir en Égypte (مصر):
      En 1801, Muhammad Ali s'engage, à Kavala, dans le bataillon albanais, pour aller en Égypte combattre l'armée française.

      Arrivant en Égypte le 11 mars 1803, il profite des conflits et des luttes internes, ottomans-Mamlûks, et Mamlûks-Mamlûks pour la domination de l'Égypte, et il oraganise son ascension dans la hiérarchie administrative pour obtenir, de la part du sultan ottoman (سليم الثالث- Selim III - 1789-1807), le titre de commandant de l'unité ottomano-albanaise en 1803, et gouverneur général (wali - والي ) de l'Égypte en 1805.

    • Massacre des Mamlûks (المماليك) et le contrôle des notables :
      De 1805 à 1811, Muhammad Ali consacre l'essentil de ses actions à consolider son pouvoir en éliminant tous ses concourants politiques et militaires, en particuliers, les puissants Mamlûks, divisés et installés en Haute-Égypte. Il utilise de différents types de ruses, mais son coup final, a eu lieu le 01 mars 1811, où il invite le plus part des chefs Mamlûks à la citadelle du Caire (قلعة القاهرة), pour assister à la cérémonie de la nomination et le départ de son fils Ahmad Tosson (ou Tusun, ou encore Toussoun - أحمد طوسون بن محمد علي باشا) à la tête de l'armée Égyptienne, en campagne contre les Wahhabite (الوهابيون) en Arabie (الجزيرة العربية). Au moment où ces Mamlûks traversaient un passage couvert, Muhammad Ali donne l'ordre d'ouvrir le feu, 480 Mamlûks ont été masacrés. Ensuite il envoie son fils Ibrahim (إبراهيم) en Haute-Égypte pour poursuivre et élimier les Mamlûks qui ont réussi à échapper à ce massacre (مذبحة المماليك).

      En effet, quand il a reçu l'ordre du sultan ottoman Mahmud II (محمود الثاني), d'envoyer son armée en Arabie pour mater la révolte des Wahhâbites, il trouve irraisonnable de faire partir cette armée tant qu'il n'a pas fait disparaître ses rivaux Mamlûks qui ne cherchent qu'à l'éliminer du pouvoir en Égypte.

      Malgré son acharnement contre les Mamlûks, quelques uns ont été épargnés, et incorporés plutard à l'armée et à l'administartion sous le règne de Muhammad Ali et ses successeurs.

      Pour consolider son pouvoir, il devait aussi contrôler et réduire la puissance des Ashraf (les notables, الأشراف), et les 'Ulama' (les sommités réligieuses, العلماء), qui sont très influents dans l'administation, l'économie du pays et dans le domaine social et surtout réligieux. Un des plus influents de ces notables, est 'Umar Makram, nakib al-ashraf (عمر مكرم ـ نقيب الأشراف). En 1809, Muhammad Ali l'isole et l'exile après avoir entré en confli avec lui et les 'Ulama' (العلماء) qui protestaient contre les taxes imposées par l'administration égyptienne sur les terres de waqf (الوقف) dans certaine province.

    • La modernisation de l'Égypte et le développement des secteurs économiques et vitaux :
      Muhammad Ali, dès son ascension au pouvoir, il se met au travail pour développer et modérniser l'Égypte dans tous les domaines : économiques, sociaux, éducatifs, politiques et miliatires. Il modernise le système d'impositions pour augmenter au maximum les revenus de l'État ; il étend la superficie des terres cultivables et modernise l'agriculture et le système de prélèvements des impôts (iltizam - التزام), il inclut dans ce système d'impositions les terres des (waqf - وقف = les terrres qui sont possédées par les institutions réligieuses et leurs revenus servent à administrer et entretenir ces institutions).
      Il encourage l'extension des cultures traditionnelles comme le blé, l'orge, les haricots, le riz, la canne à sucre, le sésame, l'indigo, le coton courte soie, le chanvre, et il introduit des nouvelles cultures comme le coton longue soie ; l'Égypte devient l'un des principaux producteurs mondiaux de coton et son économie dépendait beaucoup du prix mondial de ce produit.

      Le commerce intérieur et extérieur ont connu aussi, une importante amélioration, il est contrôlé et taxé efficacement par l'État.

      L'industrie locale a été modernisée pour réduire les importations ; des manufactures et des usines utilisant des technologies modernes ont été ouvertes ; d'abord, des usines d'armement et ensuite des usines de l'industrie agroalimentaire, comme les moulins à riz et les raffineries de sucre et aussi, les manufacures d'idigo et des tanneries...

      Dès 1809, il envoie des missions d'étudiants pour apprendre dans les grandes écoles et universités en Europe. En 1816, une école de cadastre a été créée en Égypte, et plutard, des écoles militaires utilisant des programmes européens voient le jour. Muhammad Ali s'efforce de moderniser et organiser l'enseignement primaire et secondaire ; il permet d'ouvrir des écoles de l'enseigement supérieur, comme les écoles de Médecine, de pharamacie, de médecine vétérinaire, de chimie, de génie civile, des langues, des institutions de traduction...

      Il modernise aussi, le réseau routier en général et dans les villes et dans la camapgne, il construit des ponts, des canaux d'irrigation, des barrages, des établissements publics admistratifs et utiltaires, des hopitaux, puis des palais pour les membres de sa famille et les grands responsables de l'État ; ensuite, il distribue à ces privilégiés des vastes terres agricoles, ce qui fait naître en Égypte les grands et riches propriétaires qui pèsent lourdement sur la population égyptienne ; l'inégalité sociale s'accentue.


    • Pour cette campage de modernisation de l'Égypte, Muhammad 'Ali était obligé de chercher l'aide des pays industriels, en particulier les deux grandes puissances économiques et militaires rivales de l'époque, la Grande-Bretagne et la France, mais à partir de 1820, il se montre plus confiant et plus amical avec la France, ce qui lui cause la rivalité des Britanniques qui vont l'empêcher plutard, de réaliser son grand rêve d'un empire s'étendant du Soudan à l'Arabie et la Grand Syrie.

    • La campagne (حملة) d'Arabie (الجزيرة العربية) :
      Saoud le grand (al-Kabîr - سعود الكبير), Émir du Nadjd (نجد) et d’Imam des Wahhâbites (الوهابيون), succède à Abdelaziz ibn Muhammad ibn Saoud (عبد العزيز بن محمد بن سعود) en 1803, il conquérit le reste de l’Arabie et se rend maître du Hedjaz (الحجاز), en prenant les villes de Médine (المدينة المنورة), Ta’if (الطائف), La Mecque (مكة), et Djedda (جدة). Pénétrant  le sanctuaire de la Ka'aba (الكعبة), il fracasse lui-même les tombeaux des saints (الأئمة) et tous les ornements, et il restaure la Ka'aba (الكعبة) dans sa simplicité primitive. Ensuite il s'empare de ’Asir (عسير) et soumet la capitale du Yémen Sanaa (صنعاء).
      En 1808, le royaume de Saoud al-Kabîr comprend Nadjd, Hedjaz, ’Asir, le Yémen, Hadramaout, le Hasa (الحسا), Bahreïn (البحرين), et Bassora (البصرة). C’est ce qu’on appelle le premier État saoudien.
      Muhammed Ali Pacha (محمد علي باشا) recevant l'ordre du sultan Ottoman, Mahmud II (محمود الثاني), il agit pour le compte de ce dernier et espère rendre l'autorité ottomane sur l'Arabie (الجزيرة العربية)et reprendre les deux villes saintes, Médine (المدينة المنورة) et La Mecque (مكة المكرمة) de la main des Wahhâbites (الوهابيون).
      Le 30 mars 1811, 30 jours après le massacre des Mamlûks (المماليك), Muhammed Ali Pacha nomme son fils Ahmad Tosson (أحمد طوسون), âgé de 17 ans (1793 - 1816), le commandant général de sa première expédition militaire en Arabie ; cette campagne quitte le port de Suez (السويس) le trois septembre 1811 ; elle s'empare de Ynbu' (ينبع), le port le plus près de Médine en 1811, de Médine en 1812 et de la Mecque en 1813.

      La deuxième expédition, de 1813 à 1815, a été conduite par Muhammad Ali Pacha, et son fils Ahmad Tosson. Durant cette expédition, Muhammad Ali Pacha accomplit le pèlerinnage, puis il aide et supervise les opérations militaires conduites par son fils, Ahmad Tosson contre les Wahhâbites. La mort de Saoud al-Kabîr sous les murs de Ta’if (décembre 1814) a eu un effet catastrophique sur les Wahhâbite car Saoud al-Kabîr laisse douze fils, mais aucun d’eux n’est de taille à le remplacer. Le pouvoir passe aux mains de son oncle Abdallah (عبد الله) qui n’arrive pas à résister à l’offensive de Muhammad Ali. Le 10 janvier 1815, les Wahhâbittes sont vaincus à Koulakh. Abdallah dépose les armes et accepte un traité humiliant, mais il conserve Nadjid (نجد), là où se trouve leur capitale Dar'yya (درعية).

      Durant la présence de Muhammad Ali en Arabie, en Égypte, un haut fonctionnaire répand la fausse nouvelle de la mort de Muhammad Ali et tente de prendre le pouvoir, mais très vite, la rumeur a été découvete et ce fonctionnaire a été tué par les fidèles du Pacha.

      le 28 septembre 1816, suite à la mort, au Caire, d'Ahmad Tosson (أحمد طوسون), une troisième expédition égyptienne a été envoyée, en Arabie, en 1816, par Muhammad Ali ; avec à la tête du commandement, son fils Ibrahim Pacha (إبراهيم باشا) ; cette campagne, après une guerre très difficile, va anéantir, en 1818, ce qui reste du pouvoir saoudien wahhabite, Nadjid a été libéré, Dar’yya (درعية), la capitale wahhabite, a été rasée, et Abdallah ibn Saoud (عبد الله بن سعود)a été cédé au Sultan Mahmoud II (محمود الثاني), qui le décapite et expose son corps au public d'Istamboul (إسطنبول أو الأستانة).
      Ibrahim Pacha (إبراهيم باشا) quitte l'Arabie et fait sa rentrée triomphale au Caire (القاهرة) en décembre 1819.
    • La campagne en Nubie (النوبة) et au Soudan (السودان) :
      Après la campage réussie en Arabie, Muhammad Ali, se dirige vers la Haute-Égypte et le Soudan en envoyant, en octobre 1820, son fils Ismâ'il (إسماعيل), qui quitte Wadi Halfa à la tête d'une armée de six mille hommes, disposant de douze pièces d'artillerie, pour s'emparer entre 1820 et 1822, de la Nubie, et du Soudan : 4 novembre et 2 décembre 1820, la bataille de Shayqiya à Korti et au mont Dager avec l'écrasement des indigènes ; le 11 juin 1821, la reddition de Sennar (sur le Nil bleu) ; le 16 août 1822, une autre armée égyptienne, commandée par un gendre du Muhammad Ali, prend la ville de Kordofan et s’empare du Soudan.
      L'armée égyptienne arrêt sa pénétration au Soudan et Darfour (دارفور) non occupé. Quatre gouverneurs égyptiens sont installés au Soudan ( à Dongola, à Berber, à Sennar et au Kordofan).
      La politique répressive et les prélèvements exagérés des impôts poussent la population à la révolte, comme la révolte du prince de Shendi en octobre 1822, et la révolte de
      Makdur en septembre 1823.
      En septembre  1824, Jarkas Bey (جركس باي) le nouveau commandement de l'armée égyptienne s’installe à l’emplacement de la future Khartoum (الخرطوم), au confluent du Nil blanc et le Nil bleu.
      En 1825, Mahu Bey est nommé commandant de l'armée égyptienne au Soudan ; il abadonne la répression de la population et met en œuvre une politique conciliatrice et fait baisser les impôts.
      En
      mars 1826 : Muhammad Ali nomme Ali Khurchid Agha (علي خورشيد آغا) gouverneur de Sennar et puis progrssivement, il administre l’ensemble du Soudan, jusqu'à 1835, depuis de la ville nouvellement fondée, Khartoum (الخرطوم). Il s'agissait d'une administration décrite par certains historiens comme étant caractèrisée par énormes défauts : incompétence, corruption, féodalisme, instabilité. Son objectif était d’abord de prélever l’impôt et de développer le commerce des esclaves. La culture de l’indigo, de la canne à sucre et du coton ont été développées, avec le maintien des productions locales comme que l’ivoire, le bétail, les peaux, la gomme arabique, les plumes d’autruche… et les esclaves.

    • Donc, comme on l'a vu, le but de cette camapage était, dès le début, d'éliminer les derniers Mamlûks, et de mettre la main sur les mines de la région et enfin pour recruter des esclaves dans le but de les intégrer dans la nouvelle armée égyptienne. C'est Ibrahim Pacha, et le colonel français Joseph Anthelme Sèves (Sulayman Pacha al-Françawi - سليمان باشا الفرنساوي) qui prenaient en charge la formation de cette armée d'esclaves (عبيد) et de fellahs (paysans - فلاحون) égyptiens (par conscription) et qui va réussir la majorité de ses campagnes militaires.

    • La campagne militaire en Europe :
      Cette nouvelle armée sera vite mise à l'épreuve. Dans le cadre de la guerre de l'indépence de la Grèce (اليونان) de l'Empire ottoman (الإمبرطورية العثمانية), et suite à la demande du sultan Ottoman à Muhammad Ali, de contribuer militairement à la lutte contre les Grecs (اليونانيون), Ibrahim Pacha (إبراهيم باشا) conduit cette armée et il s'empare de la Crète (كريت), de Chypre (قبرص), de la Morée, et prend Athènes (أثينا) en juin 1827 ; mais la destruction de la flotte turco-égyptienne à Navarin, le 20 octobre 1827, par les flottes européennes, française, britannique et russe et la menace de la flotte britannique sur Alexandrie (الإسكندرية), oblige Ibrahim Pacha à termeiner son expédition européenne et de retourner en Égypte en 1828.


    • L'affaire de Syrie (سوريا) :
      Muhammad Ali ne s'arrête pas là, ses ambitions de créer un Empire égypto-syrien commence à voir le jour ; car pour le prix de ses interventions militaires pour le sultan ottoman en Arabie (الجزيرة العربية) et en Europe (أُروبا), ce dernier lui cède l'île de Crète (سومطرة ـ كريت) en 1830, mais Muhammad Ali pacha exige qu'on lui donne le pouvoir sur la Syrie (سورية), ce que le sultan refuse, la rupture avec la Porte à Istamboul (إسطنبول) commence.

      En octobre 1831, sous le commandement de son fils Ibrahim Pacha, aidé par Sulayman Pacha al-Françawi (سليمان باشا الفرنساوي), il envoie sa puissante armée conquérir la Palestine (فلسطين), la Syrie (سورية)et pourquoi pas l'Anatolie (الأنضول).
      Le pretexte tronvé pour justifier cette campagne, c'est de punir le gouverneur de 'Akka (Saint-Jean d'Acre - عكا), 'Abd Allah Pacha, le boucher (عبد الله باشا الجزار), suite à son refus de payer sa part pour l'effort de guerre de l'armée égyptienne et pour son hébergement de milliers d'égyptiens fuyant l'Égypte (مصر) pour soustraire au service militaire.


      L'armée égyptienne s'empare de la Palestine (فلسطين) et de la Syrie (سوريا) entre 1831 et 1832. Elle pénètre en Anatolie, s'empare de Konya (قونية) le 20 décembre 1832, et emprisonne le Grand-Vizir ottoman puis elle marche sur Kutahya et Istamboul (إسطنبول).

      Les grandes puissances s'engagent auprès des deux adversaires, la Russie (روسيا) auprès du sultan ottoman Mahmud II (محمود الثاني), et la France (فرنسا) et la Grande-Bretagne (بريطانيا العظمى) auprès de Muhammad Ali, pour arrêter cette campagne expansionniste qui ne peut que modifier, voir altérer l'équilibre militaire et politique régionale et internationale.

      En acceptant la paix de Koutayeh du 14 mai 1833, l'arrêt des hostilités fut signé ; Muhammad Ali obtient la fonction du gouverneur général (wali - والي) de la Grande-Syrie (سورية الكبرى), de la Crète et Adana qui deviennent partie intégrante de son empire qui s'étant déjà sur l'Égypte, la Nubie (النوبة) et le Soudan (السودان), mais bien sûr, cet empire reste sous la domination de l'empire Ottoman et Muhammad Ali le gouverne au nom du sultan Ottoman, donc il n'est pas totalement libre.

      Le maintien de l'armée égyptienne en Syrie (سوريا), pèse lourdement sur l'économie égyptienne ; l'hostilité des populations syriennes à l'égard d'Ibrahim Pacha (إبراهيم باشا), commence à s'accentuer, surtout quand ce dernier a voulu appliquer la poltique administrative et économique égyptienne sur la Syrie (سورية), et quand il a voulu contrôler la possession des armes et quand il s'est mis à favoriser certaines régions et certaines populations par rapport au reste habitants du pays.

      En 1838, les déclarations des intentions de Muhammad Ali d'obtenir son indépendence de l'empire ottoman, excitent le Sultan à Istamboul, Mahmud II (محمود الثاني) qui le déclare comme traitre (خائن), et il envoie des troupes militaires pour l'expulser de la Syrie (سورية).

      Les deux armées s'affrontent à Nezib, au Nord-Est d'Alep (حلب), le 24 juin 1839, mais c'est l'armée d'Ibrahim pacha qui met en déroute l'armée turque. Le sultan Mahmud II, meurt avant de recevoir la nouvelle de la défaite de son armée, et c'est le sultan 'Abd al-Madjid (عبد المجيد) qui le remplace et qui négocie avec Muhammad Ali, de rester gouverneur général de l'Égypte (مصر), et que cette fonction devient hériditaire (وراثية), transmise au plus âgé de ses fils et petits-fils.

      Au départ, Muhammad Ali réfuse cette proposition et exige d'annexer la Syrie (سورية) à son Empire, mais les révoltes locales et sporadiques en Syrie (سورية), et la pression des grandes puissances européennes qui concluent à Londres (لندن), en 1840, une convention imposant le retrait de l'armée égyptienne de la Syrie (سورية) et offrant à Muhammad Ali le trône de l'Égypte (مصر) à titre hériditaire et la province de 'Akka (عكا) à titre viager.

      Pour Appliquer cette convention que Muhammad Ali refuse, à la fin de 1840, les alliés européens forment un blocus matime sur les côtes syriennes et égyptiennes, et l'armée de la Grande-Bretagne bombarde et s'empare de Beyrouth (بيروت) en septembre 1840, d'Acre en novembre 1840, et ensuite de plusieurs villes côtières syriennes, puis elle menace Alexandrie (الإسكندرية).

      Muhammad ne trouve qu'une seule solution à cette crise internationale, alors il donne l'ordre à Ibrahim Pacha qui quitte la Syrie (سوريا) avec son armée et rentre en Égypte (مصر)et les Égyptiens (المصريون) évacuent la Crète (كريت) et l'Arabie (الجزيرة العربية).

      Le sultan 'Abd al-Madjid (عبد المجيد), par un firaman (فرمان), datant de juin 1841, accorde à Muhammad Ali la qualité de gouverneur hériditaire (Wali ou vice-roi - والي) sur l'Égypte (مصر) et le Soudan (السودان) qui demeurent une partie de l'Empire Ottoman. La Dynastie (الأُسرة المالكة) naissante de Muhammad Ali le grand règnera sur l'Égypte jusqu'à l'an 1952.
      Dans son firaman (فرمان), le sultan ottoman exige de réduire l'effectif de l'armée égyptienne à moins de 18 000 hommes, et d'obtenir le consentement des Ottomans avant de conclure des accords internationaux avec l'Égypte.


    • Les dernières années de Muhammad Ali
      Muhammad Ali reste à la tête de l'Etat d'Égypte jusqu' au 2 mars 1848, à cette date, du fait de son âge, et de son incapacité mentale, c'est son fils Ibrahim Pacha (إبراهيم باشا) qui le remplace sous l'ordre du sultan ottoman (السلطان العثماني).

      Ibrahim Pacha (إبراهيم باشا) meurt, avant son père, le 10 novembre 1848 et c'est 'Abbas Helmy I (عبَّاس حلمي الأول), le fils d'Ahmad Tosson (fils de Muhammad Aly Pacha - أحمد طوسون بن محمد علي باشا الكبير) qui devient wali (vice-roi - نائب الملك) d'Égypte (مصر).

      Après avoir vu son fils et son petit-fils gouverner l'Égypte, le fondateur de la dynastie, Muhammad Ali meurt le 2 auôt 1849, à Alexandrie (الإسكندرية), il a été enterré dans la mosquée qui porte son nom (جامع محمد علي باشا ) , à la citadelle du Caire (قلعة القاهرة). La construction de cette mosquée a été commencée durant le règne de Muhammad Ali, mais c'est le vice-roi d'Égypte, 'Abbas Helmy I (عبّاس حلمي الأول) (1848 - 1854) qui l'a achevé.

      Les historiens donnent à Muhammad Ali le titre de "fondateur de l'Égypte moderne et le précurseur du réveil du monde arabe" (مؤسس مصر الحديثة ـ ممهدٌ لليقظة العربية) ; il est pour les Arabes l'exemple le plus parlant d'un dirigeant, d'origine albanais, donc ne parlant pas l'arabe, qui a consacré une grande partie de sa vie à reconstruire l'Égypte, puis en profitant des progès économiques, politiques, sociaux et militaires obtenus en Égypte, il a tenté, avec beaucoup de conviction, de libérer l'Égypte et sa jumelle la Syrie, de la domination ottomane.

Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : 29 décembre, 2006

Égypte
Sommaire  voyages
Monuments



Site du Dr Aly Abbara

aly-abbara.com
avicenne.info
mille-et-une-nuits.com