- Il s'agit d'un lac artificiel sur l'Oronte (al-'assi ou le rebelle - نهر العاصي) à 12 km au sud-ouest de la ville de Homs ; il fut créé sur le fleuve grâce à ce barrage artificiel moderne, mais ses premiers éléments architecturaux remontent loin dans l'histoire, probablement au XIVe siècle av. J.-C. par les Égyptiens installés à proxiumité, à Qadech (قادش), l'actuel Tal al-Nabi Man (تل النبي من) ; où à l 'époque romaine, durant la période d'expansion du royaume d'Émèse ; mais ce qui est sûr c'est cet ouvrage possède de nombreuses traces de réfections à des périodes historiques multiples ; en effet cette immense réserve d'eau, à l'origine était un lac naturel grâce à un affleurement rocheux de coulées basaltiques et il est évident que les habitants de la région ont cherché toujours à profiter de cette eau pour leurs cultures, leurs industries et le leurs besoin en eau potable..
- l'Oronte est issu de plusieurs sources karstiques (plateaux calcaires où prédomine l'érosion chimique) jaillissant au pied du Mont de Liban, dans la région de la plaine de Beqaa (سهل البقاع), à hauteur de Baalbek (بعلبك), à une centaine de kilomètres en amont du lac de Homs, et à 'ayn Zarqa (عين زرقا), près de Hermel (الهرمل), à 30 km du lac, il coule rapidement avant d'atteindre cette retenue. Il s'agit d'un fleuve à un débit moyen, avec un régime régulier, une absence de crues dévastatrices et enfin une fixité du lit.
- Le barrage originel est invisible, dissimulé entièrement par l'ouvrage moderne achevé en 1938 (1934 - 1938), durant le mandat français en Syrie, mais il persiste un petit ouvrage défensif, de 5,5 mètre de hauteur, à l'extrémité ouest du barrage, remontant à l'époque islamique. Les traditions locales orales appellent cette tour "château" et "tour" de l'impératrice Hélène, et aussi, "château de Balqis, la reine de Saba - قصر ابلقيس ملكة سبأ ", "château de Zénobie - قصر زنوبيا " la fameuse reine de Palmyre (تدمر) ; ouvrage d'Alexandre le Grand...
- Le nom du barrage vient du nom d'un petit village situé à proximité et qui s'appelle Qatinah (قطينة).
- Le barrage actuel est long de 850 m, avec un tracé sinueux; son épaisseur passe de 0,68 m de large à l'est, à 7 mètre à l'ouest, et au centre, dans le secteur ou l'Oronte échappe du lac ; à ce niveau le barrage atteignait la hauteur de 4 m avec une largeur de base de 15 à 20 mètres (avant la reconstruction de 1934-1938).
- Le lac de retenue s'étendait sur 12 km du sud-ouest au nord-est avec un largeur maximale de 5 km ; la surface d'eau se trouve à une altitude de 497 mètre ; le volume de retenue est d'environ 90 millions de mètres cubes, mais après la reconstruction de 1934-1938, la hauteur du barrage a été portée à 7 mètres afin de surélever le niveau du lac de 3 mètres sur une étendue de de 6000 hectares et une capacité de 200 millions de mètres cubes.
- Grâce à ce lac de retenue, il est devenu possible de contrôler le débit de l'Oronte (نهر العاصي), et aussi le débit du canal d'irrigation (ساقية الري) qui prend naissance de ce lac et fournit l'eau d'irrigation aux fermes et Jardins à cultures maraîchères situés dans la zone de la rive droite du fleuve et qui s'étend entre le lac et la ville d'al-Rastan (الرستن), aux frontières Nord de la région de Homs .
- Ce barrage est utilisé aussi pour produire de l'électricité par énergie hydraulique, et enfin sur le barrage il a été édifié le plus important complexe industriel de production d'engrais chimique en Syrie.
- Il est facile de remarquer sur cette image les arbres penchés vers l'Est en raison du vent de l'Ouest venant de la mer méditerranéenne et pénétrant à travers de l'ouverture de Homs (فتحة حمص - ouverture montagneuse située en la chaîne montagneuse de Liban au Sud et la chaîne montagneuse syrienne au Nord) et soufflant presque en permanence dans la région de Homs.
- Un grand parc fut créé près de la zone d'échappement du canal d'irrigation de ce barrage ; il est le lieu favori de détente, de promenade et de pique-nique pour les familles de la ville de Homs.
- Auteur : Dr Aly Abbara
- Mise à jour :
31 Décembre, 2011
- Références :
- Yves Calvet, Bernard Geyer : Barrages antiques de Syrie. Collection de la maison de l'orient méditerranéen. 1992 p;27-39.
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