Islande (Iceland) orientale - Village et fjord de Fáskrúðsfjörður - Hôpital des marins pêcheurs de morue français

Village de « Fáskrúðsfjörður » - sur la rive nord du fjord « Fáskrúðsfjörður »
Islande (Iceland) orientale
Auteur : Aly ABBARA
MAJ : 28 Octobre, 2022



  • Village de « Fáskrúðsfjörður » - sur la rive nord du fjord « Fáskrúdsfjördur » - Islande orientale

    • La localité s’appelle également « Búðir », et aussi « le quartier français ».

    • Petite ville de l'Islande orientale, sur la rive nord et au fond du fjord de même nom.

    • Fáskrúðsfjörður est jumelé avec la ville de « Gravelines » qui se trouve plus au Sud-Est, à 1828 km distance, sur la Côte-Nord de la France. En effet, pendant près de 400 ans (du 16e siècle jusqu'à la première guerre mondiale), les marins français venaient depuis (Dunkerque, Paimpol, Saint-Brieuc, Binic, Gravelines, Fécamp, Calais, Saint-Malo et Lorient) afin de pêcher la morue dans les eaux poissonneuses du pays. Le village de « Fáskrúðsfjörður » est devenu, pour les Français, leur port de ravitaillement (matériel, des provisions et du sel) et leur lieu de résidence principale durant l'hiver (mais jamais comme une colonie française). Entre 4 000 et 5 000 marins-pêcheurs venaient près de « Fáskrúðsfjörður » chaque hiver.

      En 1935, la pêche dans les eaux poissonneuses de l'Islande fut définitivement interdite par le Danemark à tous les pêcheurs non islandais, alors les pêcheurs français quittèrent l'île tout en laissant à « Fáskrúðsfjörður » beaucoup de souvenirs de leurs passages :

      • En 1850, les autorités françaises demandèrent au gouvernement danois qui administrait l'Islande l'autorisation d'y construire des hôpitaux et d'autres installations.

      • En 1896 : les Français construisirent à « Fáskrúðsfjörður » un abri des malades.

      • En 1897 une Infirmerie fut érigée à Fáskrúðsfjörður par la Société des Œuvres de Mer, Organisme caritatif qui, de nos jours encore, se consacre à l'assistance des marins français loin de leur pays.
        Physiquement l'ancienne infirmerie existe toujours, située au N° 8 de la rue du port « Hafnargata », il s'agit actuellement d'une maison privée sous le nom de « Grund », puis une réplique aussi fidèle que possible de l'infirmerie telle qu'elle était à l'origine, cette reconstruction achevée en 2014, fait fonction d'hôtel.

      • En 1903 - 1904 : l’hôtel français de Fáskrúðsfjörður n'est que l'ancien Hôpital français « Faskrudsfjördur Franz Hospital », il fut édifié vers 1903 - 1904.

        Sous la direction du Docteur « Georg Georgsson » (de 1903 à 1912), cet hôpital accueillait des pêcheurs français blessés ou malades, mais quand la pêche française fut interdite en Islande, cet hôpital fut transformé en école dans le village de « Búðir  = Fáskrúðsfjörður», mais en 1939, il fut démonté planche par planche et transporté par bateau, puis reconstruit à « Hafnarnes », un village à l’autre côté du fond du fjord « Fáskrúðsfjörður ».

        A « Hafnarnes », l'hôpital français devint une maison de cinq appartements d'habitation aux pêcheurs qui s'y étaient établis et également une école ; cette nouvelle utilisation s'est prolongée jusqu'au départ des pêcheurs, vers 1965. Dans la suite, l'Hôpital des Français fut abandonné durant plusieurs décennies.

        En 2006, à l'initiative de la Société « Minjavernd », le projet de restauration et de transfert de l'Hôpital des Français fut décidé et entrepris : en 2010 on le fit revenir dans le village de « Búðir », puis sa reconstruction commença en 2011 et fut achevée en 2014 pour devenir : un hôtel moderne, restaurant et une salle d'exposition sur les pêcheurs français de la morue en Islande. Il se situe aujourd'hui presque au même emplacement de l'ancien Hôpital des Français , en bas de la rue du port « Hafnargata ».
        Le Sous-sol de cet hôtel avec la Maison du Docteur et le tunnel sous-terrain (sous la rue) qui les relie, ces trois éléments composent les différentes sections d'un musée, il s'agit de (Fransmenn á Íslandi - Musée des Français en Islande).

        Le tunnel sous-terrain (sous la rue) fut équipé et décoré afin de copier l'intérieur d'un voilier de pêche français, cela permet aux visiteurs d'imaginer et comprendre les conditions difficiles et épouvantables dans lesquelles les pêcheurs vivaient et travaillaient sur les bateaux de pêche de l'époque.

        Les campagnes de pêche françaises connaissaient un apogée entre 1880 et 1914. En 1886, la valeur marchande de la pêche des Français équivalait aux recettes de l'état islandais durant les 93 années précédentes. Les dernières goélettes françaises ont touché terre à « Fáskrúðsfjörður » vers 1930.

        Il faut se rappeler que les pêcheurs du nord de la France ont payé un lourd tribut : pendant les derniers 100 ans de pêche en Islande, de 1828 jusqu'à 1930, 5000 marins français moururent, et plus de 400 goélettes (voiliers à deux-mâts adapté à la pêche aux latitudes nord) sombrèrent dans les eaux islandaises.

        L'hôpital de « Fáskrúðsfjörður » qui fut le premier hôpital construit en Islande, était équipé, lors de sa construction et durant son fonctionnement, par des nouveautés peu connues dans l'île : 20 lits de malades, une pharmacie, une salle d'attente pour les malades, un bloc opératoire, un ensemble d'instruments et de dispositifs médicaux à technologie très avancée pour l'époque, de l'eau courante distribuée par plomberie et robinets, des égouts, des toilettes à chasse d'eau et fosse septique, un générateur d'électricité au diesel, puis d'autres commodités totalement inconnues des Islandais à cette époque.

        A la même époque, la Société des Hôpitaux Français d'Islande a construit trois hôpitaux en Islande : à « Reykjavik » qui se dresse encore dans « Frakkastigur », aux îles « Vestmann » qui fut rasé en 1989, puis l'Hôpital en question dans cet article à « Fáskrúðsfjörður ».

        Ces hôpitaux français furent les premiers à être construits comme tels en Islande. Ils étaient destinés à soigner les pêcheurs français, mais ils étaient également à la disposition de la population islandaise.
        Vu le manque de bois en Islande, ce matériau de construction fut importé de la Norvège, puis découpé sur les sites de construction.

      • En 1904 : les Français construisirent à « Fáskrúðsfjörður » une morgue, démolie plus tard, puis reconstruite récemment, comme c'est le cas de l'abri des malades et l'infirmerie.

      • En 1907 : une maison connue sous le nom de « La Maison du Docteur - Læknishúsið » fut construite par la Société des Hôpitaux Français d'Islande devant l'ancien l'Hôpital des Français. Le médecin et le Directeur de l'hôpital, le Docteur « Georg Georgsson » qui fut également le consul de France, y habita d'abord avec sa famille. Après avoir accueilli d'autres médecins et d'autres services, elle fut laissée un certain temps à l'abandon.
        C'était une maison dite (de catalogue), dont on assemblait les éléments commandés de Norvège.

        Elle est devenue, après quelques réparations, le siège de la mairie de « Búðir », mais elle perdit à nouveau son rôle lors de la fusion intercommunale dans la région.

        La Société « Minjavernd » entreprit en 2010 sa reconstruction comme hôtel et espace d'exposition consacré aux pécheurs français. Les travaux furent achevés en 2014. Ce bâti se trouve actuellement devant (L’Hôtel des Français en Islande, soit l'ancien hôpital), sur l'autre côté de la rue du port « Hafnargata ». Elle est reliée à cet hôtel par un tunnel traversant le sous-sol de la rue qui les sépare.

        La maison du Docteur fait actuellement l'office de l'entrée au musée « Fransmenn á Íslandi - Musée des Français en Islande » et son bureau d'information ; elle abrite les principaux secteurs du musée qui nous rappellent le contenu de l'ancien hôpital, comme la salle d'attente de l'hôpital avec des malades et blessés en cire, en taille réelle, habillés avec des vêtements de l'époque, puis une chambre de malade occupée par un patient allongé sur un lit et une religieuse assise à gauche de son lit. Ils sont exposés également dans cette partie du musée de multiples instruments et d'appareils médicaux utilisés auparavant pour soigner les malades. On trouve également des documents écrits et imprimés en rapport avec l'ancien hôpital, puis des photographies de l'époque et enfin, quelques maquettes miniatures des voiliers de pêche français.

      • La chapelle catholique française : construite en 1899 par la Société des Œuvres de Mer, puis désacralisée en 1923 pour devenir une maison d'habitation, et ensuite un atelier électrique et un cagibi. La décision de restaurer cette chapelle a eu lieu en 2006, et actuellement est utilisée comme un lieu de culte chrétien par toutes les communautés religieuses du village de « Fáskrúðsfjörður ».

        Au voisinage de cette petite chapelle, il est exposé un mât de voilier français trouvé au fond du fjord « Seyðisfjördur » , elle est exposée également une ancre de goélette française trouvée au fond du fjord « Fáskrúðsfjörður ».

      • Le cimetière de Krossar (cimetière français) : il se situe à la sortie est du village de « Fáskrúðsfjörður », et à proximité du fjord du même nom, il s'agit d'une nécropole occupée par les 49 tombes de marins pêcheurs Français et Belges morts dont 30 ont été identifiés, et 19 sont restés inconnus.

        De nombreux autres cimetières de marins pêcheurs Français ont été observés sur les côtes islandaises ; ils témoignent du lourd tribut exigé lors de ces campagnes de pêche de morue dans des contrées lointaines de la France.


Accueil Musée virtuel Islande Photographie

aly-abbara.com
Paris / France