Ménades (Mænades) - (Bassarides - Bacchantes - Bacchas = femmes de Bacchus chez les Romains) (femmes en délire ; femmes possédées et compagnonnes de Dionysos) :
Appelées également : les furieuses ; les impétueuses (qui ne savent pas se contenir) ; les éprises de Dionysos (les femmes prises de passion pour Dionysos).
À l'origine étaient les nymphes ou les femmes nourrices de Dionysos puis ses accompagnantes qui s'unissent à ses suivants, les Silènes.
Ce sont également les nymphes ou les femmes que Dionysos avait emmenées avec lui des Indes et qui l'accompagnaient au cours de ses orgies (fête dédiée à Dionysos ou Bacchus) et qui célébraient ses mystères.
Elles étaient représentés dans les œuvres d'art et décrites dans les textes comme étant des femmes vêtues de nébride (ou nebris) (un manteau fait de peau de faon ou de chevreau portée par Dionysos et les personnages de sa suite), mais parfois cette nébride est tout simplement posé sur le bras gauche ; leurs regards sont dirigés souvent vers le haut par la déflexion du cou ; leurs têtes sont habituellement couronnées d'une guirlande de feuilles de vignes ou de lierre avec des cheveux épars et flottants. Elles tiennent fréquemment le thyrse, symbole de Dionysos, dans la main droite.
Elles étaient des effrayantes femmes d'apparence parfaitement humaine, réputées pour leurs caractères de démentes, agitées de transports furieux et de leurs folies délirantes et frénétiques. Leur comportement fut nommé d'orgiasme ou ménadisme ; médicalement parlant on peut rapprocher ce ménadisme de "l'hystérie" : flexion du corps en arrière ; la déflexion de la nuque et l'agitation générale sous forme de convulsions et de mouvements spasmodiques. Cet orgiasme évoque chez le spectateur l'impression de la possession du corps de ces femmes pas une force extra-corporelle, puis l'ivresse de l'amour et le puissant désir d'être pénétrées par le dieu adoré (Dionysos).
Au cours de leurs participations aux Dionysiaques (aux orgies de Dionysos), quand elles atteignaient l'état d'hallucination, elles voyaient jaillir des fontaines de lait, de vin et de miel quand elles frappaient le sol et les rochers d'un coup de thyrse ; puis dès qu'elles entendaient les mugissements d'un troupeau, elles bondissaient sur les bêtes afin de les déchiqueter (pratique appelée diasparagmos) et mangeaient la chair crue de l'animal mis à mort (l'ômophagie).
Les Ménades mythiques sont des femmes chastes qui ne dormaient pas en état d'ivresse, et elles cachaient sous leurs vêtements un serpent afin de les protéger des hommes durant leurs sommeils et quand elles cherchaient l'amour, c'était à l'écart, dans la forêt. Les populations les protégeaient d'éventuelles agressions sexuelles de la part des soldats.
Certains auteurs décrivent les Bacchantes de libidineuses (recherchant avant tout le plaisir sexuel) et maculées de sang.
Dans le mythe de Penthée elles furent les agents de vengence de Dionysos :
« Revenant de l'Inde, Dionysos entra en Béotie, déguisé en beau jeune homme, afin d'introduire son culte à Thèbes, la ville de sa mère Sémélé et le pays du roi Penthée (Pentheus) ; ce dernier s'opposa à la volonté du dieu, refusa de reconnaître son caractère de divin, le fit jeter en prison et souilla la réputation de ses bacchantes (ménades) en les soupçonnant de se livrer à la luxure. La punition de Dionysos fut horrible : les femmes thébaines et à leur tête la reine mère Agave (ou Agavé, la sœur de sa mère Sémélé), à l'opposé du roi Penthée, elles étaient séduites par les Ménades et leur mode de vie et leurs rites secrets dionysiaques. Penthée, mécontent de cette dérive des femmes de son royaume, il demanda conseil à Dionysos, ce dernier lui suggéra de les surveiller attentivement et secrètement sur le mont Cithéron en se cachant dans un arbre, là où elles pratiquaient leurs rites, mais quand celles-ci découvrirent les faits, elles le capturèrent, puis en état de transe, et en présence de sa mère Agave qui donna, elle-même, le signale afin de le martyriser et le mettre en pièces par les Ménades qui le voyaient, pas en être humain, mais comme un animal sauvage (un lion) à abattre. Après cette boucherie, Agavé planta la tête de son fils Penthée sur son thyrse et se promena en triomphante »
Dans le mythe d'Orphée, ce sont les Ménades qui le tuent et le démembrent à la demande de Dionysos :
« Selon la version la plus répandue, Orphée, vivant dans l'isolement total et abandonnant le culte de Dionysos, il fut attaqué (suite à un ordre émis du divin) par les Ménades lors de la célébration des orgies dionysiaques ; elles le chargèrent sur la rive de l'Hèbre (en Thrace) par des jets de pierre et coups de bâton puis le tuèrent, le démembrèrent et dispersèrent ses membres découpés en lambeaux dans les champs .
Les ménades, voyant que la tête d'Orphée, malgré sa capitation, continuait à chanter "Eurydice", avec l'impossibilité de la faire taire, alors elles la jetèrent avec sa lyre dans l'Hèbre, un fleuve en Thrace (l'actuel fleuve Maritza, qui sépare la Grèce de la Turquie à Edirne). Entraînée par les courants rapides du fleuve, on entendait la tête d'Orphée, par la bouche, appelait à répétition sa bien-aimée " Eurydice ", " Ah ! malheureuse Eurydice ", et les rives, tout le long du fleuve répétaient en écho " Eurydice ! ". Endeuillées, les Naïades (les nymphes d'eau douce) et les Dryades (les nymphes des chênes) se couvraient de voiles funèbres et laissaient flotter leurs chevelures »
Thyiades :
Ce sont des femmes qui font semblant de délirer comme les Ménades ; elles faisaient les bacchantes sans de l'être réellement.
Thyrse (thyrsus):
Le thyrse est l'emblème, l'épithète et l'attribut de Dionysos.
Il était porté lors des orgies par Dionysos (Bacchus) lui-même et ses compagnons (satyres, ménades...).
Il s'agit d'un long bâton dont la tête était composée d'une pomme de pin ou une bouquet de feuilles de vigne ou d'une touffe de feuilles de lierre, il est parfois entouré de feuilles de lierre ou de vigne, de grappes de raisin et de guirlandes en forme de rubans.
A l'origine, le thyrse était une lance à tête cachée par un des éléments décrits précédemment.
Thyrsiger ; thyrsitenen = ce lui qui porte le thyrse.
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