- Il s'agit d'une lutéose polyantrale ou une lutéose polykystique avec des ovaires comportant un nombre important de follicules suite à une stimulation ovarienne par les inducteurs de l'ovulation (hMG, FSH pure, citrate de clomifène), ces follicules sont lutéinisés par l'hCG.
- L'hCG peut être d'origine
exogène administrée :
- 34 à 36 heures avant la ponction ovarienne en cas de FIV ;
- ou pour le déclenchement de l'ovulation en cas d'induction de l'ovulation hors FIV ;
- ou pour soutenir la phase lutéinique
après l'ovulation ou le transfert des embryons.
- Dans le cadre de la procréation médicalement assistée et l'utilisation des inducteurs de l'ovulation, l'hyperstimulation ovarienne est la complication iatrogène la plus grave sur le plan médical et médico-légal.
- L'hCG peut être aussi d'origine endogène (sécrétée par le trophoblaste) en cas de la survenue d'une grossesse après stimulation ovarienne.
L'
hyperstimulation peut se voir aussi dans certains cas, en dehors des protocoles de la procréation médicalement assistée (PMA) ; c'est le cas dans les grossesses môlaires (il s'agit de kystes lutéiniques souvent bilatéraux, inconstante et parfois très volumineux ; ils se voient dans 4 à 50 % des cas), et parfois dans les grossesses multiples ; ces situations sont caractérisées par un excès d'hCG produit par cellules trophoblastiques de la conception en cours.
- Les ovaires hyperstimulés prennent un aspect pseudotumoral de volume variable selon le degré de l'hyperstimulation, de moins de 5 cm à plus de 12 cm, parfois elles peuvent atteindre les 25 cm au niveau du grand axe.
- La surface des ovaires hyperstimulés est bombée par des follicules lutéinisés de taille allant de 20 - 30 mm à plus de 60 mm ; leur contenu est formé d'un liquide citrin et mais parfois hémorragique.
- Histologiquement, la lutéinisation prédomine dans la thèque interne mais n'épargne pas la granulosa et parfois les cellules stromales. Le stroma ovarien peut être œdématié.
- Les différents tableaux cliniques :
Depuis 1973, l'OMS a classifié les hyperstimulations ovariennes en trois degrés de sévérité :
- L'hyperstimulation mineure (degré I) :
il s'agit d'une augmentation mineure du volume ovarien (ovaires de taille inférieure ou égale à 5 cm) par l'apparition de kystes lutéiniques ovariens entraînant la sensation d'inconfort abdominopelvien ;
- L'hyperstimulation modérée (degré II) :
La taille de l'ovaire est comprise entre 5 et 12 cm, associée à des kystes ovariens plus volumineux. Cliniquement il existe une distension abdominale et des troubles digestifs (nausées, vomissements, troubles du transit de type de diarrhée) ;
- L'hyperstimulation sévère (degré III) :
Les ovaires polykystiques de taille dépassant les 12 cm de diamètre) avec des épanchement au niveau des séreuses :
- ascite ;
- parfois hydrothorax (épanchement pleural) et épanchement péricardique.
Les formes plus sévères peuvent associer des troubles hydro-électriques, des troubles de la coagulation et des accidents thromboemboliques ayant pu exceptionnellement entraîner la mort.
- Pour les formes très sévères, Navot a ajouté une 4e degré nommée " syndrome d'hyperstimulation ovarienne critique " qui réunit les situations extrêmes avec atteinte vitale.
- GOLAN a classé les accidents généraux qui peuvent survenir au cours d'une hyperstimulation en 5 stades :
- distension abdominale et inconfort,
- nausées, vomissements et/ou diarrhée, ovaires de 5 à 12 cm,
- ascite à l'échographie,
- ascite et/ou hydrothorax évidents cliniquement (difficultés respiratoires)
- anomalies de la coagulation et de la fonction rénale.
- En dehors des manifestations cliniques décrites et classées par l'OMS en 1973, il peut survenir des complications ovariennes locales comme :
- les hémorragies intrakystiques ;
- les ruptures hémorragiques des kystes lutéiniques avec hémopéritoine ;
- la torsion avec le risque de nécrose (infarcissement) annexielle
- Les ruptures kystiques avec important hémopéritoine et les torsions ovariennes nécessitent d'intervenir chirurgicalement avec le risque d'ovariectomie partielle ou totale, voire annexectomie uni ou parfois bilatérale.
|