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Cette stèle est conservée au musée du Louvre à Paris et restaurée en 1992. Elle a été trouvée à Suse en Iran ; elle fut importée à cette ville comme un butin de guerre, mais originellement était destinée au temple du dieu Shamash (le dieu-soleil) à Sippar (l'actuel Tell d'Abu Habbah, à 30 km au sud-ouest de Baghdad). La stèle représente le roi Narâm-Sin piétinant ses ennemis " les Lullubu " avec un texte indiquant que : " Jamais depuis la fondation de l'humanité aucun roi n'avait pris Armanum et Ebla ; [...] Nergal ouvrit la route à Narâm-Sin le fort et lui donna Armanum et Ebla ; il lui offrit l'Amanus, la montagne des cèdres et la Mer Supérieure."
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Le roi Narâm-Sin est représenté portant la longue barbe est armé d'un arc et de flèches ; le décalage entre le niveau de ses deux pieds et son regarde fixé vers le haut, vers la montagne dressée devant lui, expriment ses ambitions de vaincre et de dominer le monde de son temps. Narâm-Sin porte aussi la tiare à cornes, couvre-chef exclusivement réservé aux divinités. En effet, ce souverain fut le premier à s'autoproclamer de nature divine et d'instaurer une tradition religio-idéologique dans laquelle le roi substitue au dieu ; une tradition reprise par son fils et successeur, Sharkalisharri.
Historiquement on attribue à Narâm-Sîin :
- la soumission d'une grande région de l'Iran, qui s'étendait du sud-ouest au sud est de ce pays, c'est-à-dire, d'Elam à Barakhshi ;
- des actions militaires contre le pays de Magan (l'actuel Oman) ;
- la domination du pays de Subartu (la haute Mésopotamie) ;
- la domination du Pays Supérieur (zone située du Habur "Khabur" et du moyen de l'Euphrate, jusqu'à la forêt des Cèdres qui s'étend sur la région montagneuse comprenant la chaîne des montagnes syro-libanaises, puis l'Amanus, Taurus-Zagros ) ; bien sûr, Ebla et Armanum font partie de cette expansion ;
- expansion de l'empire akkadien de la Mer inférieure (le golfe Arabo-Persique) à la Mer Supérieure (la Mer Méditerranéenne).
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Références :
Enrico Ascalone "La Mésopotamie" ; Guide des Arts ; Éditions HAZAN, Paris 2006.
Paolo MATTHIAE : " Aux origine de la Syrie, Ebla retrouvée" 276/ découvertes Gallimard - Édition Gallimard - 1995.
Horst KLENGEL : " Les tablettes révèlent l'Histoire de la Syrie "- Les dossiers Histoire et archéologie/ En Syrie Ebla retrouvée - N° 83/mai 1984.
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