Islande (Iceland) - Islande (Iceland) -  Plaine Skeiðarársandur - Glacier Skeiðarársjökull - Glacier Svinafellsjökull - Dans le parc national de Skaftafell


Plaine « Skeiðarársandur » - Glacier « Skeiðarársjökull » - Glacier « Svinafellsjökull »
Dans le parc national de « Skaftafell »
Islande (Iceland)
Auteur : Aly ABBARA
MAJ : 5 Septembre, 2022


  • Plaine « Skeiðarársandur » - Glacier « Skeiðarársjökull » à gauche de l'image - Glacier « Svinafellsjökull » à droite de l'image et le fleuve « Skeiðará » :

  • Sandur (un) : en géographie, plaine d'épandage provenant de la fonte d'un glacier ; zone plate où l'eau s'étale.

  • Skeiðarársandur est un sandur situé dans le sud de l'Islande, à l'est du village de « Kirkjubæjarklaustur » et au sud des deux langues glaciaires (Skeiðarársjökull et Svinafellsjökull) du plus grand glacier de l'Islande, c'est-à-dire de « Vatnajökull ». Skeidarásandur s'ouvre au sud sur l'Océan Atlantique Nord.

    Le Skeidararsandur et le glacier « Vatnajökull » font partie du Parc National de Skaftafell.

    Ce sandur est une zone de drainage des eaux de la fonte du glacier « Skeiðarársjökull », une langue méridionale du glacier « Vatnajökull ». Son nom vient du fleuve « Skeiðará » qui le parcourt du nord au sud. Le Skeidarásandur draine également les eaux provenant du lac sous glacier du volcan « Grímsvötn » lors de ses éruptions.

    Skeidarásandura a une superficie de 1 300 km² (le plus grand sandur du monde). Sa longueur du côté du littoral , d'est en ouest, est de 56 kilomètres ; sa largeur du nord au sud entre le glacier « Vatnajökull » et l'Océan Atlantique Nord est de l'ordre de 20 à 30 kilomètres.

    Cette plaine est parcourue par plusieurs cours d'eau, dont les méandres du fleuve « Skeiðará », du « Gígjukvísl », du « Núpsvötn », du « Súlá » et du « Blautakvísl ». Ces rivières et fleuves sont alimentés par les eaux de la fonte de glace du « Skeiðarárjökull ». Il existe également dans le « Skeidarásandura » d' autres cours d'eau plus petits.

    Le Skeiðarársandur est formé à travers les âges par les sédiments apportés par ces nombreux cours d'eau, puis également par les sédiments et les dépôts de matériaux volcaniques provenant des éruptions et des « jökulhlaups » provoqués par les volcans « Grímsvötn » et « l'Öræfajökull » qui se trouvent sous le glacier de « Vatnajökull ».

    Le jökulhlaup le plus récent s'est produit en 1996 lors de l'éruption combinée des deux volcans sous glaciaires « Grímsvötn » et « Bárðarbunga ». Le débit maximal de ce jökulhlaup a été estimé entre 45 000 et 50 000 m³/s (à comparer aux 200 à 400 m³/s qui correspondent au débit ordinaire du Skeiðará). On évalue à 12,8 millions de mètres cubes le volume de sédiments déposés pendant cet événement. Certaines parties du sandur sont alors recouvertes par une couche de sédiments allant jusqu'à dix mètres d'épaisseur.


    Le déroulement du jökulhlaup de 1996 :

    Le 30 septembre 1996 à 22h : après plus de 24 heures de tremblements séismiques puissants dans le volcan « Bárðarbunga » (un volcan sous le glacier du « Vatnajökull »), l'éruption a commencé. Dès le début de l'éruption dans « Bárðarbunga », une perturbation volcanique constante a été enregistrée sur « Grímsvötn ».

    La plume (le panache de fumée) du volcan « Bárðarbunga » en activité a atteint la hauteur de 3 - 3,5 km au-dessus de niveau de la mer.

    Le 9 octobre 1996 : la gorge (la fissure) volcanique de « Bárðarbunga » était longue de 3,5 kilomètres et était visible dans le glacier, mais le 12 octobre des prémisses d'une activité volcanique devinrent visibles au niveau du lac « Grímsvötn » avec la fonte lente de la glace.

    L'éruption du volcan « Bárðarbunga » se termina le 13 octobre 1996.

    Le 5 novembre 1996 : soudainement un énorme jökulhlaup (torrent d'origine volcanique) se produisit au niveau des lacs sous glaciaires de « Grímsvötn » ; la vitesse de l'inondation du sandur « Skeiðarársandur » était surprenante ; la première vague d'inondation descendit par le bassin de la rivière « Súlá » ; elle avança à une vitesse de plus de 9 km/h. Le débit maximum prévu pour ce torrent était de 20,000 m³/sec, mais finalement ce débit atteignit la valeur effective de 50 000 m³/sec.

    36 heures plus tard un deuxième torrent provenant des lacs de « Grímsvötn » est apparu, il était encore plus violent, il emprunta le bassin de la rivière « Skeiðará » et inonda largement la plaine de « Skeiðarársandur ». Des dégâts très importants ont été signalés dans ce sandur, surtout au niveau de la route (N°1), ainsi les ponts qui enjambent les rivières « Skeiðará » et « Gígjukvísl ».

    Déroulement de l'éruption volcanique dans le Le Skeidararsandur en 1996


  • L'activité volcanique en Islande :

    Elle résulte de deux processus géologiques se déroulant profondément dans la terre :

    Premièrement, l'Islande est traversée, du nord-est au sud- ouest, par le rift mi-atlantique (grand fossé d'effondrement le long d'une fracture de l'écorce terrestre), il est du à l'écartement des deux plus grandes plaques tectoniques de la terre, c'est-à-dire la plaque eurasiatique et la plaque américaine. Ces deux plaques s'éloignent l'un de l'autre ; cela provoque une intense activité volcanique sur niveau de ce rift (au fond de l'Océan Atlantique et en Islande).

    Deuxièmement, l'Islande est connue comme étant un « point chaud », c'est-à-dire, une région à la surface terrestre, d'étendue limitée et dont l'activité volcanique intense est due à des remontées du magma vers la surface. Le point chaud est fixe, mais les plaques tectoniques est en mouvement, ce processus est à l'origine de la formation d'une série de volcans alignés sur un axe correspondant à l'axe du déplacement de l'écorce terrestre ; généralement, seulement le plus récent volcan qui se trouve au-dessus du point chaud est en activité, les autres sont éteints.

  • Le volcanisme le plus intense en Islande se situe sous le glacier « Vatnajökull », dont au centre se trouve le lit des lacs « Grímsvötn », qui sont couverts par une dalle épaisse de glace. Les lacs sont alimentés par un approvisionnement constant en eau produite par l'action de la chaleur géothermique sur la glace et par l'inondation à partir du bord du glacier « Bárðarbunga » qui se trouve à 5 - 7 kilomètres et au nord des lacs Grímsvötn.

    Quand l'éruption du glacier « Bárðarbunga » entre en scène, l'élévation de la température produit un important d'apport d'eau résultant de la fonte de glace. Cet approvisionnement hydrodynamique se déverse dans les lacs de « Grímsvötn ». Ce phénomène peut avoir comme conséquence une hausse rapide du niveau d'eau sous pression dans les lacs sous glaciaires de « Grímsvötn », puis en deuxième temps, le déversement de cette eau vers Skeidararsandur se produit sous forme « jökulhlaup - inondation et torrents ».
    Après la survenue du « jökulhlaup » et le soulagement des lacs de « Grímsvötn », les canaux de sortie de l'eau se ferment, alors un autre cycle commence.


  • Le Grímsvötn :

    Un des volcans les plus actifs du sud de l'Islande. Il est situé sous la calotte glaciaire du « Vatnajökull ». Ce volcan est associé à un ensemble de fissures volcaniques proches dont celles des « Lakagígar », siège de l'éruption historique qui a eu lieu entre 1783 et 1784, puis à celles de « Bárðarbunga », un autre volcan actif situé également sous la calotte glaciaire du « Vatnajökull ».

    La caldeira du « Grímsvötn » apparait très partiellement à la surface du glacier « Vatnajökull » sous la forme d'abruptes falaises rocheuses dispersées et dessinant un arc à concavité dirigée vers le nord-est.

    Ce volcan abrite des lacs sous-glaciaires appelés également « Grímsvötn ». Sous l'effet de la chaleur produite par l'activité volcanique du volcan lui-même, ou de son voisin « Bárðarbunga », la fonte de glace s'accélère entraînant le débordement de ses lacs et provoquant régulièrement des jökulhlaups (des torrents d'origine glaciaire et des 'inondations brutales et dévastatrices). Un de ces jökulhlaups est celui de novembre 1996, il est survenu suite à l'éruption de son volcan voisin « Bárðarbunga » (entre le 30 septembre et le 13 octobre 1996).

    Au cours du XXe siècle, le « Grímsvötn » s'est distingué par son activité volcanique éruptive réplétive de l'ordre d'une éruption tous les dix ans ; la dernière s'est déroulée du 21 au 28 mai 2011, elle fut la plus puissante depuis cent ans.

  • Les Lakagígar ou « Laki » :

    En français « Lakagígar » signifie « les cratères du Laki », il s'agit d'un ensemble de plus de cent cratères volcaniques alignés sur une distance de 27 kilomètres le long d'une fissure volcanique ouverte de part et d'autre du Laki, un volcan antérieur à la formation des cratères1. Cette fissure volcanique est associée au même système du volcan « Grímsvötn » situé plus au nord-est sous la vaste calotte glaciaire « Vatnajökull ».

    Les cratères volcaniques « Lakagígar » se sont formés au cours de l'historique éruption volcanique de 1783-1784, appelée « Skaftáreldar » = « Feux de la Skaftá » ; il est à l'origine de la formation de l'« Eldhraun » ou le « Désert de lave du feu » suite aux coulées de lave qui ont eu lieu entre 8 juin 1783 et 7 février 1784.

    Pendant cette longue période d'activité volcanique intense, la faille du volcan « Laki » a libéré une énorme quantité de lave qui fut estimée à environ 15 km³ ; il s'agit du plus important volume lavique volcanique éruptive enregistré par l'homme. La zone couverte par cette impressionnante coulée de lave fut nommée « Eldhraun », elle couvrit une surface de 565 km² sur une épaisseur de 12 mètres.

    L'éruption historique de « Laki » de 1783-1784 eut de tragiques conséquences climatiques, économiques et humaines à l'échelle de l'Islande et en Europe, surtout la survenue d'une grave « Móðuharðindin » ou « Famine ».

  • Le Bárðarbunga :

    En français « Bosse de Bárður », aussi appelé « Bárðarbunga-Veiðivötn » ou « Bárðarbunga-Holuhraun », car ce volcan est associé à d'autres fissures volcaniques voisines. Bárðarbunga est situé au sein et sous le glacier « Vatnajökull » ; il peut interagir avec le célèbre volcan sous glaciaire « Grímsvötn » qui se trouve à proximité.
     
    Il s'agit d'un volcan actif : une de ses éruptions récentes est celle de 1996, puis la plus récente qui a eu lieu entre le 29 août 2014 et le 27 février 2015. Durant ces six mois, le volcan a libéré environ (1,6 km³) de volume lavique qui a couvert un champ de lave d'environ 85 km² de superficie avec une épaisseur moyenne de 10 à 14 m (un maximum de 40 m).

  • Le Holuhraun :

    En français « Désert de lave troué », est un désert et un sandur situé à proximité de la marge nord-est du glacier « Vatnajökull ». Son sol est principalement formé de coulées de lave et d'alluvions  issues du volcan « Bárðarbunga ».

    Durant les éruptions du « Bárðarbunga » du 29 août 2014 au et le 27 février 2015, il y a eu l'ouverture d'une fissure volcanique dans l'« Holuhraun ». La coulée de lave de cette fissure se dirigea vers le nord-est entre les deux bras du fleuve « Jökulsá á Fjöllum », la « Rivière glaciaire des montagnes », il s'agit du  fleuve le plus long du Nord de l'Islande. Il prend sa source de la fonte du glacier « Dyngjujökull », une des langues du « Vatnajökull ».

 

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