Art africain - Masque de la société Gèlèdè de l'ethnie Yoruba - Negiria

Art africain
Masque complexe de la société Gèlèdè - Ethnie Yoruba
Bois semi-lourd peint -
Cimier composé de deux personnages féminins et un
serpent ; un calice placé devant la tête du serpent

Nigeria (Sud-Ouest)


  • Les masques Gèlèdè) :

    Les masques Gèlèdè se caractérisent généralement par un visage arrondi comportant des scarifications lancéolées (en forme de fer de lance) réparties sur le front et les joues (habituellement trois par site).

    Les yeux sont globuleux et saillants (exophtalmie) avec un large trou au niveau de chaque pupille ; ces trous ne sert pas à voir, en effet le danseur porte le masque sur le haut de la tête (à la manière d'un chapeau ou couvre-chef).

    Les trous percés sur les bords inférieurs des masques servent à rattacher les costumes de la danse aux masques.

    Les masques Gèlèdè sont parfois chargés de cimiers composés d'éléments sculpturaux supplémentaires : personnages, oiseau, serpent, varan, ou une représentation d'un événement religieux, historique ou politique, anciens ou contemporains.

    La société Gèlèdè est consacrée au rites de la " Grande Mère ", une puissance divine féminine protectrice de la communauté et garante de la fertilité et fécondité ; elle est l'ancêtre de toutes les femmes.

    La société Gèlèdè rend les forces négatives que possèdent les femmes mères (patronnes du monde) en forces bénéfiques pour les collectivités Yoruba.

    Durant les cérémonies dont le but est d'apaiser la colère des femmes sorcières et de les divertir, des hommes danseurs portent ces masques en les associant aux costumes féminins.
    Les cérémonies des Gèlèdè sont organisées annuellement et aux funérailles d'un de leurs membres. 40 à 50 danseurs participent à chaque cérémonie ; ils vont par paire ; durant leurs danses ils imitent la démarche des certains animaux et le vol de certains oiseaux.

  • Yoruba :

    Est une ethnie comptant neuf à dix millions d'individus habitant au Sud-Ouest du Nigeria et au Dahomey. L'un de leurs anciens royaume était celui d'Oduduwa (capitale Ile Ifè) dirigé par des rois descendant du fondateur mythique " Orisha Oduduwa ".

    Le panthéon des dieux de l'ethnie des Yorubas comporte le dieu créateur Olodumare qui règne sur à peu près quatre cents divinités : le dieu " Orisha " et esprit de la nature ; le dieu Orunmila assiste le dieu créateur à façonner le monde. Osanyin est un dieu secret, guérisseur utilisant les plantes médicinales et la force de la réflexion. Ogun est le dieu du fer et de la guerre ; protecteur de la cité. Shango est le dieu de l'éclair et du tonnerre ; les jumeaux sont ses enfants. Obatala est le dieu régnant sur les eaux ; il est le créateur des hommes et le protecteur des albinos, des infirmes et des aveugles.

    Oshun est une divinité féminine ; c'est la déesse de la fécondité des femmes et la protectrice des enfants de la variole.

    Au sein de l'ethnie Yoruba évoluent de multiples sociétés spécialisées comme les "Gèlèdè" qui assurent la culte de la fertilité et la fécondité ; la société masculine "Egbe" qui renforce les normes sociales ; la société "Aro" qui regroupe les fermiers ; la société "Esusu" regroupe les notables fortunés ; la société "Ogboni" est un groupement des anciens qui possèdent la puissance décisionnelle ; la société secrète "Oro" se charge d'exécuter les décisions et les jugements pris par les "Ogboni".

    Le Yoruba est une langue parlée par les Yorubas (20 millions de locuteurs).
    Dictionnaire Cordial des définitions.

  • Nigeria :

    État : Nigeria ; 923 000 km carrés ; 120 000 000 habitants ; état d'Afrique de l'Ouest sur le golfe de Guinée, pays le plus peuplé et premier producteur de pétrole d'Afrique.

  • Références :
    • L'art de l'Afrique. Série " Génie de l'art". Editions Place des Victoires - Paris. 2014.
    • Jacques Kerchache, Jean-Louis Paudrat, Lucien Stéphan, Germain Viatte. L'art africain. Editions Citadelles & Mazenod. 2008.
    • Boyer Alain-Michel. Les arts d'Afrique. Guides Hazan 2007.
    • Zerbini Laurick. ABCdaire des arts africains. Flammarion 2002.


Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : le 10 Février, 2018

     
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Paris / France