Masque polychrome représentant une face déformée par une paralysie faciale périphérique droite - Sculpture du peuple Pendé - RD du Congo

Art africain
Masque Pende Mbangu (ou Mpangu) l'ensorcelé - Masque de maladie
Masque polychrome montrant un visage déformé chez un épileptique
suite à une paralysie faciale périphérique
L'art de sculpture du peuple Pendé - Région du Kwilu
RD du Congo
Sculpture sur bois

  • La paralysie faciale périphérique est connue sous plusieurs noms : (2) paralysie faciale à frigore ; (2) paralysie de Bell (Charles Bell 1774 - 1842, anatomiste et chirurgien écossais, fut le premier à décrire cette pathologie) ; (3) paralysie faciale de Bell ; (4) maladie de Bell ; (5) paralysie faciale idiopathique.

  • La paralysie complète périphérique du nerf facial gauche entraîne, comme on peut le voir sur ce masque, une rétraction et déviation des éléments anatomiques de l'hémi-face controlatérale vers le côté sain, c'est-à-dire le côté droit, très bien visible au niveau de la bouche.

  • Le peuple Pende :

    Les Pende, Environ trois cents mille individus, originaire de l'ouest d'Angola, il s'installèrent au Congo, vers la fin du XVIII, en particulier, dans les régions de Kwilu et Kasaï au Congo.

    • Le masque "mbuya" est le l'objet représentatif du style de Kwilu (de l'Ouest) : masque au front bombé, bouche tournée vers le bas, paupières lourdes, sourcilles se touchant sur l'axe médiane du front avec une expression générale de tristesse. Il s'agit d'un masque très expressif et réaliste attirant les spectateurs lors des fêtes et des rites religieux.

    • Le style Kasaï (de l'Est) est plus coloré (fond de terre de Sienne dans cet exemple), avec des lignes plus géométriques ; le front n'est plus bombant, mais décoré de formes géométriques (triangles), rouge, noir ou blanc (comme cet exemple) ; la fente palpébrale est étroitement ouverte devant des yeux globuleux ; le nez est inséré par un angle perpendiculaire sur la face, la bouche est apparente et ouverte, laissant apparaître les dents de la mâchoire supérieure.

    • On retrouve également chez les Pende le fameux masque de malade Mbangu (ou Mpangu, l'ensorcelé) , c'est-à-dire le masque de l’épileptique paralytique au visage tordu (paralysie unilatérale du nerf facial post crise d’épilepsie), l'homme en transe, l'homme fou ou d'autre expression de la faciès humaine. Il est porté lors des danses rituelles ; sa fonction est se chasser les démons du corps d'un possédé ou souffrant de certaines graves maladies comme la lèpre mutilante, le pian... Afin d'accentuer le symbolisme du rite, le danseur porte des accessoires permettant de simuler une bosse dorsale ou une flèche pénétrante le dos, symbole de la sorcellerie...

    • Les Pende sculptent d'autres masques : le masque heaume "gipbog" représentant le chef ; des masques miniatures.

    • Les Pende confectionnent également d 'autres objets rituels ou utilitaires : des coupes, de la poterie, des instruments de musique (comme les flûtes, les tambours, les cors "instrument à vent" et les sifflets), de l'immobilier (comme les chaises, les tabourets, les portes et les piliers et les poteaux, décorés et sculptés), des instruments de divinations, des armes, des pendentifs en ivoire (les ikboko), des amulettes...


  • Références :
    • L'art de l'Afrique. Série " Génie de l'art". Editions Place des Victoires - Paris. 2014.
    • Jacques Kerchache, Jean-Louis Paudrat, Lucien Stéphan, Germain Viatte. L'art africain. Editions Citadelles & Mazenod. 2008.
    • Boyer Alain-Michel. Les arts d'Afrique. Guides Hazan 2007.
    • Zerbini Laurick. ABCdaire des arts africains. Flammarion 2002.


Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : le 26 Août, 2019

     
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