Art africain - Masque Kongo polychrome - Répuplique Démocratique du Congo - exemple 03

Art africain
Masque Kongo polychrome
République Démocratique du Congo
Sculpture en bois


  • Caractéristiques des masques produits par les peuples Kongo :

    Le masque représente un visage humain avec la tête souvent surmontée d'un bonnet royal ou d'une calotte (petite coiffure ronde couvrant le crâne ou le sommet du crâne). Les paupières sont ouvertes, laissant apparaître des yeux en verre dirigés vers le spectateur. Le nez est bien apparent, de taille et forme relativement réelles. Les lèvres sont bien charnues avec la bouche un peu ouverte et laissant dévoiler les dents de devant des deux mâchoires et et parfois donnant l'impression de parler ou chanter. Le menton est souvent pointu. Les oreilles de taille et position normales et surtout bien ourlées ; souvent peintes par une patine rouge.

  • Parmi les sculptures les plus significatives de l'art Kongo, on retrouve les sculptures de maternité et des fétiches à clous ou les nkisi, puis les sculptures de personnages (hommes et femmes) en positions variées, assises , à genou ou en position debout ; elles représentent des épouses royales, des musiciens, des chasseurs, des guérisseurs... Parfois les sculptures représentent des objets comme les bâtons de commencement, des sceptres, des bracelets, des chasses-mouches, des appuie-nuques, les instruments de musiques, des armes... Parfois les sculptures Kongo sont en ivoire ou en métal, des épines et des arêtes de poisson ; des stèles funéraires (ntadi) en pierre (stéatite) représentant des personnages masculins assis sur un socle.

  • Parmi les objets particuliers confectionnés par les sculptures Kongo on cite les olifants ou les cors en ivoire sculpté (instrument de musique en forme de trompe) utilisés dans les cérémonies royales, comme un instrument sonore durant les batailles afin d’appeler les guerriers au combat et ils sont également posés sur les tombes royales comme des objets funéraires.

    On retrouve également des crucifix en bronze sur bois et des représentation de la Vierge Marie chez les peuples Kongo, suite à l'expansion portugaise en Afrique, entreprise en 1512 par le roi portugais Manuel I° et encouragé à cette époque par la papoté du Vatican ; cette expansion portugaise a eu une influence importante chez l'ancien royaume Kongo : Nzinga le premier souverain Kongo qui fut convertit au christianisme ensuite plusieurs rois se sont convertis au christianisme favorisant son implantation dans cette région de l'Afrique.

    Le crucifix Kongo était utilisé comme élément figuratif chrétien, mais également comme un fétiche à usage apotropaïque (servant à détourner vers quelqu'un d'autre les influences maléfiques) et thérapeutique.
    La croix chez les Kongo faisait partie des objets traditionnels avant l'introduction du christianisme : il symbolisait le mouvement cyclique, céleste du soleil dans les quatre directions cardinales.

  • Les peuples Kongo regroupent de multiples ethnies et de royaumes de différentes importances : les Yombe, les Vili, les Sundi, les Cabindais, les Woyo, les Beembé, les Dondo... Ils se sont unifiés dès le XIV° siècle pour fonder l'ancien royaume de Kongo dans la région de l’estuaire de Cabinda et le nord-ouest de l'Angola. Le fondateur de ce royaume fut le chef de guerre Nimi, vers 1400 ; sa capitale était Mbanza (en Angola aujourd'hui). Le royaume des Kongo s'affaiblit sous la domination des Portugais puis les guerres régionales et enfin par la division du royaume à ses différentes ethnies qui ne reconnaissaient plus le pouvoir central.
 
  • Références :
    • Herbert M. COLE. Maternité - mères et enfants dans les arts d'Afrique. Fonds MERCATOR. 2017.
      L'art de l'Afrique. Série " Génie de l'art". Editions Place des Victoires - Paris. 2014.
    • Jacques Kerchache, Jean-Louis Paudrat, Lucien Stéphan, Germain Viatte. L'art africain. Editions Citadelles & Mazenod. 2008.
    • Boyer Alain-Michel. Les arts d'Afrique. Guides Hazan 2007.
    • Zerbini Laurick. ABCdaire des arts africains. Flammarion 2002.


Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : le 18 Janvier, 2019

     
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Paris / France