LA NEVRALGIE PUDENDALE
Auteur : Agnès JULIEN, Présidente de l'Association des malades de névralgie pudendale "amap.asso.fr"
Publié sur le site de Dr Aly Abbara après l'autorisation de l'auteur.

  • Définition :
    • Il s'agit d'une affection neurologique qui touche la région profonde de la fesse dont le nerf pudendal (nerf honteux) qui innerve les zones les plus intimes du corps : ses ramifications touchent l'anus, le rectum, le périnée, les voies urinaires basses et les organes génitaux.
      L'appui brutal en certaines zones du trajet du nerf peut déclencher la douleur. Toutes les structures
      anatomiques voisines du nerf pudendal et de ses rameaux (os, ligaments, muscles, graisses) peuvent constituer une source de compression qui est, dans la majorité des cas, à l'origine de la maladie.

    • Le syndrome peut s'accompagner :
      • d'incontinences :
        • par impériosité suite à l'atteinte des fibres végétatives ou d'effort,
        • par atteinte du plancher pelvien (qui n'est pas due au nerf pudendal),
      • de dysfonctionnements sympathiques (syncopes, poussées vasomotrices…).

  • Les types de douleurs :
      • sensations de brûlures dans le territoire innervé par le nerf, pouvant se propager en avant des cuisses, dans les fesses, trouble de la sensibilité,
      • décharges électriques fulgurantes,
      • pincements profonds, torsions, tiraillements,
      • douleurs musculaires (fesses, cuisses),
      • sensation de corps étranger (zone rectale/vaginale).
    • Toutes ces douleurs sont la plupart du temps permanentes, aggravées en position assise, soulagées en position allongée. Elles prennent souvent une forme chronique et leur intensité peut s'avérer intolérable.
      Le retentissement psychologique est majeur : vies intime, familiale, sociale et professionnelle sont souvent affectées. Le maintien d'une vie professionnelle normale est souvent compromis.

  • Les origines de la maladie :
    Elles sont multiples :
    • la névralgie pudendale peut s'installer insidieusement au fil des années, sans cause clairement identifiable, elle peut avoir une origine connue et identifiée :
      • post-opératoire : consécutive à une intervention chirurgicale de nature gynécologique, urologique ou proctologique,
      • post-traumatique : chute, sport intensif de type vélo ou équitation…
      • post-accouchement : il s'agit dans ce cas d'un étirement du nerf.
    • Cette pathologie est évolutive. Elle concerne les hommes et les femmes, indifféremment et tout âge confondu. Si toutefois les femmes sont majoritairement affectées, au fil du temps, de plus en plus d'hommes sont touchés.

  • Le diagnostic :
    Selon les directives de l'Assurance Maladie, le malade doit au préalable consulter son médecin traitant qui, le cas échéant, adressera le patient à un gynécologue ou un urologue, en fonction des manifestations cliniques. Si les symptômes formulés par le malade sont semblables aux critères de la névralgie pudendale, il convient de l'adresser vers un médecin électrophysiologiste qui pratique un électromyogramme, complété d'un écho Doppler pelvi-périnéal, pratiqué par un angiologue ayant de bonnes connaissances en anatomie périnéologique. La pathologie du nerf pudendal fait donc l'objet d'explorations spécifiques et particulières dans le but d'affirmer l'existence de la souffrance pudendale, puis de localiser la zone de conflit du nerf.

  • Les traitements proposés :
    Les traitements proposés répondent à des protocoles de soins spécifiques à la pathologie, néanmoins adaptés à chaque malade.
    • Médicaments : les antalgiques classiques sont inefficaces sur les douleurs. Les morphiniques sont peu ou pas efficaces. Seuls les antiépileptiques et certains antidépresseurs permettent de soulager la douleur. Ils aident à la supporter, mais n'ont pas d'action sur son origine.

    • Infiltrations : elles visent à anesthésier le nerf et à le traiter par corticoïdes, au niveau de la compression. Indiquées par les bilans cliniques et électrophysiologiques, elles doivent impérativement être effectuées par un praticien expérimenté. En effet, la technique nécessite une connaissance particulière des voies du nerf pudendal. Une bonne partie des patients est améliorée, mais il faut savoir que la répétition des infiltrations présente un effet néfaste sur les structures du nerf et des tissus mous.

    • Kinésithérapie/ostéopathie : pratiquées par des professionnels spécialisés, les séances contribuent
      à réduire les douleurs, notamment musculo-squelettiques associées à la pathologie.

    • Intervention chirurgicale : le but est de lever la compression sur le trajet du nerf, par la méthode
      méthode trans-glutéale, trans-ischio-rectale, trans-vaginale ou par voie périnéale (ouverture du
      canal d'Alcock par une voie para-anale) et par voie périnéale à l'aide d'une sonde à ballonnet.

  • En savoir plus :
    • L’Association des Malades d'Algies Pudendales est une association Loi 1901, reconnue d'intérêt général, fondée en 2004 par quelques malades et leurs proches. Elle est animée uniquement par des bénévoles atteints par cette pathologie, les syndromes associés, les vulvodynies et la prostatite chronique.
    • Elle a pour objectifs de :
      • faire connaître et reconnaître cette pathologie lourde et invalidante ;
      • informer, orienter, conseiller, soutenir et accompagner les malades ;
      • organiser et animer un réseau d'entraide et d'actions locales grâce aux délégations régionales ;
      • assurer une mission de veille et de coopération avec les équipes de spécialistes.

  • Pour plus de détails :

aly-abbara.com Gynécologie Obstétrique