L’analyse des données d’activité française
a montré entre 1998 et 2002 une efficacité globale de
l’ICSI significativement supérieure à la FIV (80,3
% versus 78,4 % pour la FIV) en termes de taux d’accouchements
par grossesse (données FIVNAT exhaustives à 71 %). L’estimation
du taux moyen de grossesses cliniques par ponction, basée sur
les données de 2002 à 2004 de l’Agence de la biomédecine
(données exhaustives à plus de 98 %), était de
23,7 % pour l’ICSI versus 22,3 % pour la FIV, sans différence
significative. L’estimation du taux moyen d’accouchement par
ponction était de 18,3 % pour l’ICSI et de 16,8 % pour la
FIV, et celle du taux moyen de naissance vivante par ponction de 22,1
% pour l’ICSI versus 20,4 % pour la FIV, sans différence
significative.
Selon les données européennes, exhaustives à 100
%, de 1998 à 2002 de l’ESHRE, le taux de grossesses cliniques
par ponction pour la FIV variait de 24,2 à 25,1 %, et pour l’ICSI
de 26,1 à 26,6 %, sans différence significative. Dans
le cadre de l’infertilité, l’analyse critique des données
de la littérature concernant l’efficacité et le rapport
coût-efficacité de l’ICSI a permis de décliner
des indications par degré d’altération des paramètres
spermatiques, après échec de FIV, et selon l’étiologie
de l’infertilité. Pour chaque indication, l’efficacité
a été renseignée principalement en taux de fécondation
ou taux de grossesses et rarement en taux de naissances (quel que soit
le dénominateur).
Les résultats de l’évaluation de l’efficacité
par indication, pour lesquels le taux de fécondation par cycle
et/ou le taux de grossesses par cycle ont été renseignés,
sont rapportés dans le tableau suivant. Bien que très
hétérogène d’une étude à l’autre,
le taux de fécondation par cycle variait en moyenne de 43 % pour
les absences bilatérales des conduits déférents,
à 62,5 % pour les azoospermies obstructives. Le taux de grossesses
par cycle variait de 21,4 % pour les échecs de FIV en cas d’infertilité
non masculine, à 49,5 % pour les absences bilatérales
des conduits déférents. Sept études économiques
de coût-efficacité et 2 modélisations ont été
identifiées dans les cas d’oligoasthénotératozoospermie
(OATS) sévère (2 études de niveau
de preuve intermédiaire) et modérée (1 modélisation),
de varicocèle (2 études de niveau de preuve intermédiaire)
et d’azoospermie obstructive acquise postvasectomie (3 études
de niveau de preuve intermédiaire et une modélisation).
La synthèse des données d’efficacité réalisée
d’après l’analyse de la littérature et d’après
l’avis des membres du groupe de travail ont permis de définir
des indications de l’ICSI de première intention et de seconde
intention :
- « indication en première
intention » lorsque l’ICSI est réalisée
d’emblée, sans alternative existante ou après
échec de FIV ;
- « indication en seconde intention
» lorsque l’ICSI est réalisée
en cas de persistance d’une mauvaise qualité spermatique,
ne permettant pas une conception naturelle, par IAC ou FIV, malgré
une prise en charge initiale (médicale, chirurgicale, recueil
de sperme, etc.).