- Cette formation kystique annexielle droite a été mise en évidence chez une adolescente de 16 ans souffrant d'une douleur chronique qui s'accentue nettement lors des efforts physiques (sport, marche, port des charges lourdes...).
Les dosages des marqueurs tumoraux ovariens sont normaux.
Les kystes wolffiens (ou mésonéphrotiques ou encore, gartnériens) :
- Au niveau du vagin, de l'utérus et du mésosalpinx :
Les kystes wolffiens constituent la lésion kystique
la plus fréquente (une fréquence étonnante lors d'autopsies
systématiques) ; ils se développent aux dépens des reliquats
des canaux de Wolff, et plus précisément du conduit déférent vestigial (canal de Malpighi-Gartner) ; ils
siègent tout au long des bords antéro-latéraux du vagin depuis
la paroi antéro-latérale du col utérin, jusqu'au vestibule
vulvaire, à la hauteur de la partie moyenne de la grande lèvre,
mais les kystes wolffiens les plus fréquents se développent dans
la partie haute du vagin, près de son dôme ; parfois ils siègent
dans la région profonde et latérale de l'endocol utérin,
en dehors des cryptes glandulaires aux dépens des vestiges tubulaires du
canal de Wolff.
Les vestiges du conduit déférent vestigial peuvent aussi persister dans la paroi
latérale de l'utérus pour former parfois, des kystes latéro-utérins
évoluant dans les paramètres, puis plus haute, au niveau du mésosalpinx,
ces vestiges wolffiens sont responsables de la plupart des kystes paratubaires (para-ovariens ; ; ).
Les kystes wolffiens sont généralement de petite taille (la taille d'un pois ou d'une noisette) et isolés,
mais parfois multiples et disposés en chapelet ; plus rare sont les volumineux kystes.
Ils peuvent survenir à
tout âge, et cliniquement peuvent rester asymptomatiques, même volumineux et
le diagnostic se fait souvent fortuitement, au cours d'un examen gynécologique,
mais rarement, ils peuvent être à l'origine de douleurs pelviennes,
de dyspareunie et de dystocie par obstacle praevia lors de l'accouchement.
Le contenu de kystes wolffiens est séreux ou visqueux (mucineux), opalescent ; ils
sont entourés d'une paroi formée d'une assise externe musculaire
lisse et d'un revêtement kystique interne tapissé par un épithélium
unistratifié et disposé sur une membrane basale bien visible ; les cellules
qui constituent cet épithélium sont cubiques ou cylindriques et
parfois ciliées et renfermant un noyau vésiculeux entouré
d'un cytoplasme clair ou sombre ; des plages de métaplasie malpighienne
épithéliale sont parfois mises en évidence. Ce n'est pas
un épithélium muqueux, car la coloration par le muci-carmin est
négative.
- Du point de vue embryologique, le canal de Wolff gauche régresse plus vite que
ce de droite d'où la fréquence deux fois plus élevée
des kystes wolffiens vaginaux droits ; puis leur origine wolffienne explique
leurs relations anatomiques intimes et dangereuses avec l'appareil urinaire et
en particulier avec l'uretère qui peut parfois s'ouvrir au niveau de ces
kystes wolffiens ou dans le canal de Gartner ; généralement les
anomalies urétérales siègent le plus souvent à gauche.
L'association de ces kystes avec une agénésie ou une dysplasie du
rein homolatéral est possible mais rare.
- Cette origine embryologique explique
l'absence de véritable plan de clivage chirurgical permettant de séparer
ces kystes des organes avoisinants et en particulier l'uretère et la vessie.
Pour cela, l'exérèse des kystes wolffiens de la partie haute du
vagin, pour beaucoup d'auteurs, n'est justifiée que dans certaines indications
:
- Une dyspareunie existante avant la découverte fortuite du kyste wolffien,
parce que le fait mettre en évidence fortuite de ces kystes, peut faire
apparaître une dyspareunie inexistante auparavant.
- Les kystes wolffiens associés à des troubles urinaires et de compression
de la vessie.
- La prise en charge chirurgicale doit être précédée
d'un bilan permettant de préciser les rapports anatomiques de ces kystes
avec les organes avoisinants (échographie pelvienne, scanner pelvien,
IRM, UIV, cystoscopie...).
Certains auteurs préconisent, dans certains cas, la prise en charge de
ces kystes par :
- La simple marsupialisation ;
- La ponction dans les rares cas où le kyste wolffien forme un obstacle prævia
lors de l'accouchement.
|