Description des mutilations sexuelles féminines (MSF)
Female genital mutilation (FGM)
Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour :
10 Mai, 2023
Type de la mutilation de la vulve
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Description et commentaires
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- Terme général
englobant les mutilations vulvaires suivantes : circoncision
féminine sunnite, clitoridectomie
simple et élargie
- Les exciseuses (ou les forgeronnes) : ce sont les femmes qui effectuent
ces mutilations sexuelles sur les filles, les adolescentes et les jeunes
femmes, bien sûr sans aucune qualification médicale.
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- Circoncision féminine (dite sunnite ou à minima)
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- Uniquement
l'ablation du prépuce
clitoridien tout en conservant le clitoris.
- La circoncision féminine sunnite ne perturbe pas la fonction
sexuelle et reproductive de la femme, mais en raison de l'âge
très bas des fillette qui subissent cette mutilation, les lésions
de clitoris sont difficilement évitables.
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- Incision des
petites lèvres (les nymphes)
- On peut ajouter à cette catégorie l'étirement
des lèvres et la cautérisation par brûlure.
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- Nymphectomie partielle ou totale , ,
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- Clitoridotomie
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- Incision
de clitoris
- On peut ajouter à cette catégorie :
- les piqûres, les perforations et l'étirement
du clitoris et/ou des lèvres ;
- la cautérisation par brûlure du clitoris et du tissu
avoisinant;
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- Clitoridectomie simple
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- Amputation partielle ou totale
du clitoris.
- N’empêche pas les relations sexuelles ni l’accouchement.
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- Clitoridectomie élargie , ,
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- La clitoridectomie est accompagnée
d’une excision partielle ou totale des petites lèvres.
- N’empêche pas les relations sexuelles ni l’accouchement.
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- Infibulation (de fibule) partielle
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- Association
de :
- clitoridectomie ;
- excision des petites lèvres ;
- infibulation limitée aux 2/3 supérieurs des
grandes lèvres.
- Nécessite une désinfibulation pour l’accouchement
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- **Infibulation large appelée
aussi l'infibulation pharaonique (ou soudanaise)
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- Association
de :
- clitoridectomie ;
- ablation des petites lèvres ;
- incision presque totale des grandes lèvres, puis leur
suture l’une à l’autre, couvrant l’urètre et l’entrée
du vagin et ne laissant qu’un minime pertuis très postérieur
pour le passage de l’urine et des règles.
- L'infibulation nécessite une désinfibulation avant
tout rapport sexuel
- La désinfibulation consiste à sectionner la
cloison (formée par l'accolement des grandes lèvres sur
la ligne médiane) pour permettre l'accès à l'orifice
externe du vagin et par conséquence pour permettre la pratique
des rapports sexuels vaginaux et l'accouchement.
La désinfibulation permet aussi de libérer le méat
urinaire et retrouver une miction urinaire normale.
- Cette désinfibulation doit être réaliser par
un chirurgien, mais dans certains pays, ce sont les exciseuses qui effectuent l'infibulation puis elles réalisent plus tard
la désinfibulation dans des conditions atroces, avec les risques
de l'hémorragie sévère et de l'infection.
- Suite à la désinfibulation, il est habituelle de demander
au couple d'avoir des relations sexuelles fréquentes pour éviter
l'accolement et ré-infibulation secondaire.
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- Nouvelle
suture des grandes lèvres après séparation du conjoint
(par décès, divorce...) ou dans certains cas après
l'accouchement sous le prétexte que les relations sexuelles
sont plus agréables pour l’homme si ces femmes ont été
«opérées», et qu’il n’est pas concevable d’avoir
« la vulve exposée ».
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- Consiste à
élargir l'entrée du vagin par une ou plusieurs incisions
de l'hymen et l'orifice vaginal, mais parfois ces incisions dépassent
ces limites pour atteindre la vulve voire le périnée.
- Les victimes sont souvent des filles-femmes qui ne peuvent pas être
pénétrées par leurs maris adultes sans cette mutilation.
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- Grattage de
l'orifice vaginal
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- Introduction de substances corrosives ou de plantes dans le vagin.
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- Pour provoquer des saignements ou pour resserrer ou rétrécir
le vagin
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- Les mutilations sexuelles féminines (MSF), recouvrent toutes
les interventions incluant l'ablation partielle ou totale des organes
génitaux externes de la femme ou la lésion des organes
génitaux féminins pratiquée pour des raisons culturelles
ou religieuses ou pour toute autre raison non thérapeutique.
- Les pratiques qui visent à allonger le clitoris et les petites
lèvres dans le but d'accentuer le plaisir sexuel sont considérées
comme des mutilations sexuelles par l'O.M.S.
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La forme la plus courante de mutilation sexuelle féminine est
l'excision du clitoris et des petites lèvres, pratiquée dans presque
tous les cas (jusqu'à 80 %) ; la forme la plus extrême est
l'infibulation, pratiquée dans 15 % environ des cas.
- Infibulation
:
- Opération faite dans le but d'empêcher les rapports sexuels
et consiste à passer un anneau (fibule )
- chez l'homme, à travers le prépuce ramené
sur le gland,
- chez la femme, à travers les petites et grandes lèvres.
- Mais chez la femme, l'infibulation est aussi l'ablation totale ou partielle
du clitoris, des grandes lèvres et des petites lèvres.
- La cicatrisation naturelle ou la suture des parties restantes des
grandes lèvres, l'une à l'autre entraîne la fermeture
de la vulve en ne laissant qu'un petit trou permettant l'écoulement
des urines et du sang menstruel.
- Parmi les complications de l'infibulation et les
autres mutilations sexuelles :
- Les complications immédiates et à court terme après
la réalisation de l'acte mutilant :
- en premier lieu la douleur...
- l'hémorragie qui peut être très grave en raison
de la riche vascularisation de la vulve, le choc hémorragique
et le décès sont possibles, puis l'anémie plus
ou moins sévère chez les survivantes ;
- l'infection localisée au niveau des organes sexuels externes,
organes sexuels profonds, organes avoisinants et l'infection généralisée
puis le choc septique et le décès.
Vu le type d'instruments utilisés (couteaux, lames de rasoir
et ciseaux) et vu les conditions hygiéniques, les abcès,
les cellulites, les gangrènes gazeuses et la tétanos
sont possibles.
- Les lésions traumatiques des organes avoisinants (vagin,
rectum, méat urinaire, urètre, vessie...) peuvent se
voir aussi.
- Les complications à long terme :
- la fermeture totale de l'orifice vaginal externe empêche
l'écoulement du sang des règles qui s'accumule dans
le vagin et forme une collection appelée (un
hématocolpos) contenant du sang liquide, épais
d'aspect chocolaté.
- Les kystes vulvaires :
- les kystes épidermoïdes par
inclusion de l'épiderme : dans la région clitoridienne ou d'autre zone vulvaire
;
- les kystes des glandes vulvaires par
l'inflammation des glandes et l'obturation de leurs canaux évacuateurs
; c'est le cas au niveau de la glande de Skéne et de la
glande de Bartholin où on peut voir
des skénites chroniques et des bartholinites chroniques, des kystes et des abcès de la glande
de Skéne et de Bartholin. Enfin les kystes
de la glande de Skéne peuvent être à l'origine
de dysurie (difficulté à uriner) et de rétention
urinaire par compression et obstruction de l'urètre et
le méat urétral.
- Des cicatrices épaisses chéloïdes
et des névromes entraînant des :
- douleurs vulvaires chroniques
- sclérose, rétraction vulvo-vaginales et inesthétisme
de la région vulvo-périnéale ;
- dyspareunie vulvaire ;
- dysménorrhée
- dystocies obstétricales lors du dégagement ftal
à l'accouchement (voire de la rétention de la tête
dernière lors de l'accouchement par le siège) puis
le risque de déchirures importantes, vulvaires, périnéales,
vaginales sans oublier les fistules de toutes sortes (recto-vaginales, recto-périnéales,
vésico-vaginales et complexes dites africaines) puis les
incontinences urinaires et les incontinences fécales. Ces
complications peuvent être aussi la suite immédiate
de l'acte mutilant comme c'est le cas dans les introcisions qui
ne connaissent pas de limites.
- Les infections :
- Dans les infibulation, la miction urinaire
est le drainage vaginal sont perturbés et l'hygiène
vulvaire quotidienne correcte est impossible à réalisée
; ces éléments favorisent les infections urinaires
(urétrite, cystite, pyélonéphrite...), les
infections génitales basse (vulvite, bartholinite, skénite,
vaginite, cervicite) et les infections génitales hautes
(endométrite, salpingite, annexite...) ;
L'utilisation des instruments (ciseaux, couteaux, lames de rasoir...)
à multiples reprises et chez plusieurs personnes favorise
la transmission de certaines maladie grave comme le sida, l'hépatite
virale B et C...
- Les troubles d'ordre sexuel
- Elles sont évidents, dus au précédents
complications et aussi ils sont le résultat immédiat
de la perte d'organes nobles jouant un rôle capital dans
la sexualité (clitoris, nymphes = petites lèvres,
grandes - lèvres, vestibule vulvaires...)
- Les
troubles psychologiques
- Elles sont fréquentes et inévitables
après de telles mutilations.
- Certaines auteurs ont décris des
interventions chirurgicales réparatrices visant à
restaurer le clitoris chez les femmes ayant subi une excision rituelle. Cette
chirurgie réparatrice vise à remettre en évidence les
parties enfuies du clitoris et qui n'ont pas été sectionnées
lors de l'acte mutilant, puis avec ces éléments restant reconstituer
un massif clitoridien normalement innervé et en position anatomique
habituelle. Ce type d'interventions, soutenue par une prise en charge psychologique
et sexuelle, permet chez ces femmes de redonner à la zone clitoridienne
de la vulve une certaine sensibilité sexuelle, puis un certain aspect
se rapprochant de la normale et par conséquence une certaine confiance
en soi.
- Bibliographie :
- Pierre Foldes, BJ, Paniel. Réparation après
mutilation sexuelle. Huitième journées parisiennes d'endoscopie,
de Chirurgie et de Gynécologie (26-27 janvier 2005). Livre des
résumés, p: 57.
- Philippe HJ, et Safaï K. Mutlilation génitales
féminines. Encycl Méd Chir (Editions scientifiques et Médicales,
Elsevier SAS, Paris, tous droits résérvés), Gynécologie,
195-A-10, 2003, 6p.
- La communication du Dr Toubia (Soudan; Professeur Associé
à Columbia University NY, USA)
- GynForm, Numéro 5, Novembre 1994. Page 55-56.
- Pathologie de la vulve et du vagin. Bernard BLANC. Vigot
(1992) ; (157)
- Dictionnaire Larousse.
- Site
de l'O.M.S..
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