Hyperpilosité féminine

" Hypertrichose - hirsutisme - virilisme "


 
  • Classification des poils corporels
    • On distingue trois ordres de poils corporels :
      • Les poils constitutionnels :
        • Ce sont les cheveux, cils, sourcils, les poils des membres (jambes et avant-bras) ;
          • Ils sont pratiquement hormono­indépendants (sont très peu sensibles aux androgènes) , donc ils ne peuvent être influencés que par des anomalies androgéniques relativement très importantes.

      • Les poils ambo­sexuels :
        • ils siègent aux régions :
          • axillaires (aisselles) :
          • pubiennes (triangle pubien inférieur à base supérieure horizontale).
        • ils sont extrêmement sensibles aux androgènes et sont sollicités par des taux hormonaux très bas ; c'est pourquoi ils apparaissent dans les deux sexes à la puberté.

      • Les poils sexuels dits masculins, testoïdes (Virils) :
        • Poils durs, fermes, épais ;
        • Ne se développant que sous des sollicitations androgéniques plus puissantes ; pour cette raison, ils se développent normalement que chez les hommes et à partir de la de l'âge de la puberté ;
        • Ils siègent dans des zones électives :
          • Au visage :
            • Moustache, Barbe, Favoris, Nez
            • Par ailleurs, des poils testoïdes apparaissent avec l'âge dans des régions qui en étaient auparavant dépourvues, comme dans le pavillon de l'oreille.
            • Il y a aussi deux caractères sexuels au niveau des cheveux :
              • La ligne d'implantation des cheveux au niveau de la nuque est circulaire chez l'homme et en M chez la femme.
              • La ligne d'implantation des cheveux au niveau du front dessine les golfes temporaux chez les hommes.
          • Au tronc :
            • sur les épaules ;
            • les régions mammaires et intermammaire ;
            • la ligne ombilico-pubienne (le triangle ombilico-pubien) ;
            • la marge de l'anus et sillon inter-fessier.
          • Aux membres :
            • la face interne des cuisses ;
            • le dos des mains et des pieds.
        • Chez l'homme :
          • la pilosité testoïde apparaît plus tôt au niveau des aisselles et du pubis qu'au niveau de la face
          • au niveau de l'aisselle, les poils testoïdes font d'abord leur apparition au centre de la future masse pileuse
          • au niveau de la face
          • les poils apparaissent en premier au coin des lèvres, sur le menton et
          • sur les joues, près des oreilles;
        • On observe d'ailleurs cette même séquence dans le développement d'un hirsutisme féminin.
        • Ils existe des variations raciales régionales et sexuelles :
          • La barbe est rare chez les hommes flavodermes (ou les jaunes) ,
          • La pilosité inter-mammaire exceptionnelle chez les hommes mélanodermes (ou les noirs)
          • Beaucoup de femmes méditerranéennes ont une pilosité pubienne débordant sur la ligne ombilico-pubienne et la face interne des cuisses.
          • Chez la femme enfin, il existe un épaississement progressif de certains poils, d'où l'apparition sur la face de poils véritablement testoïdes à un certain âge ; c'est le cas de grand nombre de femmes ménopausées présentent. Ce phénomène n'invoque pas un désordre endocrinien associé.
          • Il peut exister chez certaines femmes des poils isolés de type testoïde, au niveau de l'aréole mammaire ou de la ligne ombilico­pubienne. Liés à une variation locale et isolée de la sensibilité des follicules pileux, ils n'ont pas de signification pathologique, comme le confirment leur caractère ancien et leur non­évolutivité.


  • La pilosité féminine normale :
    • Elle évolue sous l'action des androgènes circulants (testostérone essentiellement) sur les follicules pileux.
    • Son développement apparent dépend :
      • du taux de ces androgènes ;
      • de la sensibilité constitutionnelle des récepteurs des androgènes.
    • Elle varie selon l'âge:
      • Avant la puberté :
        • La fillette est porteuse de sa pilosité constitutionnelle ;
        • Les androgènes, essentiellement d'origine surrénalienne, ne suscitent aucun autre développement pileux, leur taux étant inférieur au seuil de sensibilité des autres follicules pileux;
      • Après la puberté et tout au long de la vie génitale :
        • Il y a une augmentation du taux de la sécrétion des androgènes car l'ovaire prend ses fonctions hormonales ;
        • Le taux des androgènes d'origine ovarien et surrénalien reste peu important car la production de testostérone chez la femme a été estimée entre 200 et 400 microgrammes par 24 heures, soit environ 20 fois moins que chez l'homme. En effet cette production androgénique est :
          • suffisant pour susciter le développement de la pilosité ambosexuelle; et
          • insuffisant pour faire apparaître la pilosité testoïde dans les zones pileuses dites masculines.
          • permet parfois l'apparition chez des femmes prédisposées d'un duvet (et non pas de poils testoïdes) dans certaines régions masculines (joues et lèvre supérieure des femmes brunes méditerranéennes, ou dans certaines familles, ceci ne revêt aucun caractère pathologique;
          • Il peut exister chez certaines femmes des poils isolés, de type testoïde, non­évolutifs et sans signification pathologique ; ils se développent au niveau de l'aréole mammaire ou de la ligne ombilico­pubienne ; leur apparition est due à une variabilité locale et isolée de la sensibilité des follicules pileux..
      • Après la ménopause :
      • Il y a deux particularités :
        • La persistance d'une production androgénique très variable d'une femme à l'autre et provenant de l'activité hormonale :
          • des surrénales ;
          • du stroma ovarien stimulé par des taux importants de LH,
        • L'augmentation avec l'âge (sans augmentation réelle de la fonction androgénique) de la sensibilité tissulaire aux androgènes de certaines régions, ce qui explique l'apparition d'une hyperpilosité qui peut être très importante (prenant la forme d'un hirsutisme) et nécessitant dans certains cas de fréquents rasages.


  • Hyperpilosité féminine :
    • L'organisme féminin, avant ou après la puberté, possède le même potentiel de pousse pileuse que le corps masculin ; donc une élévation des taux des androgènes (endogènes ou exogènes) stimule le développement d'une hyperpilosité qui peut prendre des degrés d'évolution progressif en fonction l'importance de l'augmentation des valeurs des androgènes et du degré la sensibilité des récepteurs androgéniques.
    • les glandes sébacées sont également des récepteurs androgéniques stimulables, donc une hyperandrogénie chez la femme peut être à l'origine d'une hypersécrétion de sébum entraînant la séborrhée et d'acné.
    • Les trois degrés de l'hyperpilosité féminine sont :
      • L'hypertrichose simple :
        • C'est une exagération de la pousse pileuse dans les régions normalement pileuses chez la femme.
      • L'hirsutisme :
        • C'est l'apparition d'une pilosité dans des zones normalement glabres chez la femme (des zones dites sexuelles masculines) ; cette pilosité est faite de poils dits " testoïdes ", car épais et drus;
          • Le virilisme pilaire :
            • C'est lorsque l'hyperpilosité féminine devient importante au point d'évoquer la pilosité masculine.
        • Voir : Score de l'hirsutisme selon Ferriman et Gallwey
      • Le virilisme :
        • Il associe :
          • un virilisme pilaire et
          • d'autres signes de masculinisation de l'organisme féminin car des taux anormalement élevés d'androgènes vont être capables de stimuler :
            • le développement des masses musculaires aux dépens du tissu adipeux par leur pouvoir anabolisant ;
            • l'hypertrophie du larynx, cause de la gravité de la voix;
            • l'hypertrophie du clitoris, plus ou moins importante ;
            • une atrophie mammaire :
              • soit par action directe des androgènes sur la glande mammaire ;
              • soit par interférence avec les sécrétions gonadiques.
            • un certain degré d'alopécie séborrhéique ;
            • une modification éventuelle du comportement psychosexuel car la testostérone est susceptible d'exagérer la libido dans les deux sexes.
            • des troubles de l'ovulation parce que, l'hyperproduction androgénique, quelle que soit son importance, elle peut s'accompagner de perturbations de l'ovulation de type de spanioménorrhée ou une aménorrhée secondaire :
              • soit par action directe des androgènes sur l'ovaire ;
              • soit plutôt par inhibition centrale (feed­back) de la sécrétion des gonadotrophines par les androgènes en excès ;

      • Étiologies : Les pathologies associées à l'hirsutisme et le virilisme
      • Arbre décisionnel pour le diagnostic de l'étiologie d'un hirsutisme ou virilisme.

  • Références :
    • Jean-Claude Empraire. " Gynécologie endocrinienne du praticien ". Edition Frison-Roche 1990. Pages : 129-138
    • 2 - H.-G. Robert, R. Palmer, C. Boury-Heyler, J. Cohen " Précis de Gynécologie ". Edition Masson 1979. Pages : 203-208

Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : le 23 septembre, 2008


  • Le point de vue du dermatologue :
    Dr L ROUSSEAU, dermatologue et auteur d'un site de dermatologie (peau, cheveux, beauté)

    • Dès l'instant que l'hirsutisme est pris en charge médicalement (ou chirurgicalement), on peut tenter d'améliorer fonctionnellement et esthétiquement le problème par divers moyens :

      • L'épilation laser ou l'épilation à la lumière pulsée
        L'épilation laser ou l'épilation à la lumière pulsée, souvent appelées épilation définitive alors qu'on lui préfère le terme d'épilation de longue durée, sont des techniques de destruction du poil par l'absorption d'un rayonnement par la mélanine du poil. L'épilation laser ne fonctionne donc que sur les poils noirs et foncés. Elle peut aussi provoquer une destruction de la mélanine contenue dans la peau autour des poils. On ne pratique donc pas d'épilation laser sur une peau bronzée. 

      • L'épilation électrique
        L'épilation électrique est une autre technique de destruction du poil au moyen de l'électrocoagulation : on fait pénétrer dans le canal par lequel le poil sort de la peau, une fine aiguille et on électrocoagule le poil. Cette technique d'épilation s'effectue donc poil par poil, elle est donc assez longue et plutôt douloureuse.

      • Les traitements topiques
        Depuis peu existe sur le marché une crème à base d'eflornithine, appelée Vaniqa , qui limite la pousse des poils. Elle peut donc être appliquée sur de petites zones souffrant d'hyperpilosité (le menton par exemple)
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