La dynastie des Sévères Les Quatre Empereurs et les quatre Dames d'Emèse (Homs حمص - Syrie سوريا) Julia Domna, Julia Mésa, Julia Soaemias et julia Mammée - (193 - 235 ap. J.-C.) Auteur : Dr Aly Abbara |
||||||||
|
||||||||
Septime Sévère (193 - 211 ap. J.-C.) : Heureux de la mort de Commode, les sénateurs élurent pour lui succéder un de leurs collègues, Pertinax. Ce dernier pour ramener de l'ordre dans les finances, il dut faire des économies ; alors il réduisit les ressources finanacières des profiteurs, parmi lesquels les prétoriens. Au bout de 2 mois de gouvernement exercé dans ce sens, on le trouva mort, tué par ses gardes. Le successeur de Pertinax fut "Didius Julianus", un banquier milliardaire encouragé à occuper ce poste par sa femme et sa fille, qui étaient remplies d'ambition. Bien à contrecœur, mais redoutant ces femmes, Didius offrit aux prétoriens 30,000 sesterces par tête et le trône lui fut adjugé. Le Sénat de Rome n'accepta pas un semblable marché. Il envoya secrètement des appels au secours aux généraux détachés en province ; et l'un d'entre eux, Septime Sévère, vint, promit le double de ce qu'avait donné Julianus et l'emporta. Le banquier "Didius Julianus" s'enferma dans une salle de bain : on vint l'y décapiter. Sa femme fut veuve, mais porta le titre d'ex-impératrice. Septime Sévère, qui naquit le 11 avril 145, était originaire de Lepcis Magna, le principal port de la Tripolitaine qui obtint en 110, sous Trajan, le statut de colonie romaine ; donc Septime Sévère était un Romain Africain, Libyen ; issu d'une famille aisée ; un bel homme, d'une cinquantaine d'années, robuste, excellent stratège, spirituel dans la conversation, mais n'y allant pas par quatre chemins. Il avait étudié la philosophie à Athènes et le droit à Rome, mais parlait le latin avec un accent phénicien marqué. C'était même un homme cynique, mais honnête et droit, avec le sens très net de la réalité. Sa seule lubie était l'astronomie. Elle lui valut un mariage d'une Emésénienne (حمصية) ; en effet, Septime Sévère se trouvait en Syrie quand il perdit vers 185 sa première femme Paccia Marciana (une Lepcitaine avec qui il se maria vers 175 sans avoir eu d'enfants). Veuf, il interrogea les astres qui lui apprirent qu'un météorite était tombé dans les environs d'Émèse (Homs - حمص). Septime Sévère se rendit et vit à Émèse où constata qu'effectivemnt, sur ce morceau de météorite "pierre noire", il fut érigé un temple dans lequel étaient installés depuis longtemps une famille de grands-prêtres du culte du Baal d'Émèse (حمص). Dans ce temple il trouva le grand prêtre et sa fille, Julia Domna (جوليا دومنا), une princesse belle, splendide, cultivée et riche, naquit à Emèse en 158. Le voyant, Septime Sévère se persuada que c'était l'épouse que les astres lui ordonnaient de prendre ; ce mariage eut lieu en 187 ; à cette période il occupait un poste dans le gouvernement de la province Lyonnaise. Septime Sévère régna du 9 avril 193 au 4 février 211, soit un peu moins de dix-huit ans ; durant ses années il ne s'adressait au Sénat que pour lui donner des ordres, et il passait son temps en guerroyant. Le premier était Pescennius Niger, gouverneur de Syrie, qui fut proclamé empereur par son armée à Antioche, fut bientôt reconnu par tout l'Orient et reçut l'appui du roi des Parthes et de ses alliés du Nord, qui occupèrent la haute Mésopotamie. Afin de concentrer ses efforts sur la guerre en Orient, contre Niger, Septime Sévère offrit le titre de César à Albinus, qui l'accepta. La guerre contre Niger se déroula en Thrace et en Asie Mineure de juin 193 à novembre 194 et s'acheva après la bataille d'Issus par la mort du Niger. Sévère poursuivit la campagne en haute Mésopotamie et récupéra les territoires des alliés Parthes, les Osrhoéniens et les Adiabènes. L'empereur obtint alors du Sénat, en 195, les titres de " Parthique arabique " et " Parthique adiabénique ". Une fois la guerre contre Niger fut achevée, Sévère s'occupa à régler ses comptes avec son deuxième adversaire d'Albinus qui fut proclamé Auguste (empereur) de Bretagne. La campagne militaire de Septime Sévère commença à la fin de 195, et s'acheva par la bataille de Lyon, le 19 février 197, puis le suicide de Clodius Albinus. Vers la fin de 195 et en 196, Septime Sévère établit sa dynastie militaire en se faisant déclarer fils adoptif et héritier de Marc Aurèle, en même temps que frère de Commode, puis il associa à son pouvoir, comme César, son fils aîné Bassianus, âgé de huit ans, qui prit le nom de Marc Aurèle Antonin, mais qui est connu sous le nom de " Caracalla ", le nom d'un manteau long à capuchon dont il aimait à se vêtir. Septime Sévère commanda la seconde guerre parthique, entre 197 à 199 qui se déroula en moyenne et basse Mésopotamie. Ce fut une guerre glorieuse s'achevant par la prise et pillage de la capitale parthe, Ctésiphon, sur le Tigre le 28 janvier 198 ; ce jour-là Septime Sévère prit le titre de " très grand Parthique " ; il nomma son fils Caracalla, âgé seulement de 10 ans, Auguste et son second fils Géta : César. Septime Sévère quitta l'Orient en 200, et revint à Rome pour y célébrer sa fête décennale, son triomphe et le mariage de Caracalla, âgé de 14 ans, le 9 avril 202 avec Plautille (de même âge), fille de Fulvius Plautianus (Plautien), un chevalier originaire de Lepcis Magna. Septime Sévère introduisit une grande et dangereuse nouveauté : l'obligation du service militaire pour tous, à l'exception des Italiens auxquels il était interdit ; dorénavant, l'Italie fut à la merci des légions étrangères, avec lequelles Septime Sévère se livra à toute une série de guerres heureuses non seulement pour consolider les frontières, mais pour conserver leur entraînement aux garnisons. En 208, Septime Sévère, accompagné de son épouse Julia Domna et de ses deux fils Caracalla et Géta, se rendit en Bretagne pour y combattre les Calédoniens d'Ecosse qui harcelaient le mur d'Hadrien. Après le succès de cette campagne militaire, l'empereur se rendit à York, nomma Géta Auguste ; le père et ses deux fils prirent ensemble le titre de " très grand Britannique ". On guerroya encore l'année suivante, et Sévère mourut à York (Eburacum) le 4 février 211. Nous sommes le 4 février 211, à York, en Angleterrequand , Septime Sévère fut surprit par la mort à l'âge de soixante-six ans, tout en laissant comme successeur ses deux fils avec Julia Domna, Caracalla et Géta. Septime Sévère déclara un jour à un de ses lieutenants: « Je suis devenu tout ce que j'ai voulu. Je m'aperçois que ça n'en valait pas la peine.» Et il recommanda à ses héritiers : Caracalla et Géta (211 - 217 ap. J.-C.) كاراكلاَّ : Caracalla qui était marié depuis l'âge de quatorze ans (en 202) avec Plautille, fille du préfet Plautien. Trois ans plus tard, le père de la fille, Plautien fut assassiné sur l'ordre de Sévère, et l'épouse de Caracalla, Plautille et son frère furent éloignés de la cour et exilés aux îles Lipari, puis mis à mort à leur tour en 211, aussitôt après la mort de Septime Sévère. Caracalle ne se remaria pas et vécut au côté de sa mère Julia Domna, qui le suivait dans tous ses déplacements et s'occupait en son nom du gouvernement de l'Empire. Une rumeur répandit que Caracalla avait forniqué avec sa cousine Julia Soaemias. Caracalla, contrarié d'avoir à partager le pouvoir avec son frère Géta, il le fit assassiner le 27 février 212, en sa présence, dans les bras mêmes de leur mère Julia Domna.et condamna à mort 20,000 citoyens romains soupçonnés, à tort ou à raison d'avoir été favorables à Géta et d'avoir pris son parti, mais pour apaiser la mauvaise humeur des soldats en leur remplissant les poches de sesterces. Ce n'était pas une nullité, mais simplement un amoral total. Il ne recevait pas les sénateurs qui se pressaient dans son antichambre, mais se montrait cordial avec les soldats et les comblait de faveurs. Caracalla accorda le droit de cité romaine(les droits de citoyen romain) à tous les habitants libres de l'Empire qui n'en disposaient pas jusque par l'édit de Caracalla, en 212 (la constitution « antonine ») ; mais les historiens pensent que cette mesure fut décidée par l'empereur simplement pour augmenter le nombre des gens astreints aux taxes de succession ; puis les cités bénificières, perdirent ainsi leur autonomie. Caracalla laissat presque totalement la gestion des affaires politiques à sa mère Julia Domna qui s'y connaissait, mais naturellement et qui traitait en fonction de ses sympathies et de ses antipathies. C'est elle qui dépêchait la correspondance et donnait audience aux ministres et aux ambassadeurs. Caracalla, durant son règne personnel (211-217) joua le rôle de chef militaire effectif à la tête de ses armées, d'abord sur le Rhin et en Rhétie en 213, où il reçut le titre de « Très grand Germanique ». Puis à partir du printemps de 214, il se rendit sur le front danubien, en Mésie et en Thrace. La seule véritable passion de Caracalla, c'étaient les guerres et les duels. A partir de 215 passa en Orient où il voulait imiter son héros légendaire Alexandre le Grand, alors il se faisait appeler comme lui « le Grand », Magnus, ; il recruta une phalange armée comme celle du héros et marcha sur la Perse ; gagna la haute Mésopotamie puis entra en territoire parthe avant de se retirer à Edesse, en Osrhoène. Dans le récit de la mort de Caracalla, on indique qu'un complot de quelques hommes autour du préfet du prétoire Macrin prépara le meurtre et fut exécuté d'un coup de poignard par un officier de la garde, Julius Martialis, alors que l'empereur venait de quitter la ville de Carrhes, en haute Mésopotamie, pour aller visiter le temple de la Lune dans les environs ; l'assassin profita, afin d'accomplir sa mission, d'un moment où l'empereur s'était isolé pour uriner. Héliogabale (Elagabal) (218 - 222 ap. J.-C.) : Pendant tout le règne de Caracalla, ces femmes syriennes avaient vécu à Rome, au palais, mais Macrin le successeur de Caracalla les en fit chasser : Mésa avait donc rejoint sa famille, dans sa ville d'origine, Émèse (إيميز ـ حمص), sur le fleuve Oronte (نهر العاصي). Cette famille dominait à ce moment l'aristocratie de la cité caravanière ; le chef local de la noblesse était tradionnellement choisi en son sein, et dirigeait clergé du dieu tout puissant d'Émèse El Gabal (الجبل), « Seigneur de la montagne » en araméen ; c'était aussi un dieu solaire d'où son nom latin en latin : Sol Elagabalus (Héliogabale). Julia Mésa avait deux petits-fils, nés de deux de ses filles (Julia Soaemias " جوليا سحيمة "et Julia Mammée " جوليا ماميا") : le premier était Varius Bassiatus et, sous le pseudonyme d'Héliogabale (ou Elagabal ; Elagabalo), ce qui veut dire « dieu-soleil », il était prêtre à Émèse d'où la famille de l'impératrice était originaire ; l'autre s'appelait Alexis (Alexinus) et n'était encore qu'un enfant. Héliogabale, quelques années avant son entrônisation comme emepreur de Rome, était le grand prêtre du dieu d'Emèse, eu succédant à son arrière-grand-père maternel Julius Bassianus, le père de Julia Domna et de Julia Maesa. Pendant la guerre civile menée contre les troupes de Macrin et de ses généraux et qui ne dura que deux mois, jusqu'à la mort de son adversaire en Bithynie, Héliogabale était demeuré à Émèse avec sa mère et sa grand-mère. Donc, après l'assassinat de Macrin et de son fils Diadumène, déterminée à reprendre le pouvoir, Julia Mésa fit courir le bruit qu'Héliogabale était le fils naturel de Caracalla. Les légionnaires qui, en Syrie, s'étaient convertis à la religion locale et voyaient dans ce petit enfant de 14 ans qui accomplissait les rites en psalmondiant d'étranges mélopées, le représentant du Seigneur, l'incanation de Bacchusle, alors ils le proclamèrent à Émèse (حمص) le 15 mai 218 empereur et le conduisirent triomphalement à Rome avec sa grand-mère Julia Mésa et sa mère Julia Soaemias (ou Symiamira ou Bassiana - جوليا سحيمة). En effet Varius Elagabal, le fils probable de Bassianus (Caracalla) avait à l'origine le nom de Varius, puis parce qu'il était un prêtre d'Elagabal [Héliogabale] (une divinité syrienne d'Emèse assimilé à Jupiter ou au Soleil), il s'était attribué le nom d'Elagabal, puis le nom d'Antonin La cour impériale quitta Émèse pour Antioche, puis Nicomédie, et se mit en route pour Rome où elle arriva enfin le 29 septembre 219, à Rome qui voit pour la première fois l'Auguste Héliogabale: un jeune garçon tout vêtu de soie rouge, du rouge aux lèvres, les sourcils soulignés de henné, un rang de perles autour du cou, des bracelets d'émeraudes aux poignets et aux chevilles, une couronne de diamants sur la tête. Elle ne l'en acclama pas moins. Encore une fois, l'empereur de Rome Elagabal ne prenait aucune décision politique sans l'accord de sa grande-mère Julia Mésa, la soeur de Julia Domina ; cette femme étaitle véritable empereur. Pour Héliogabale, le trône, c'était comme un joujou qu'il en usa. Dans son innocence puérile, ce petit garçon était gentil comme un chiot. Son plaisir favori était de faire des farces à tout le monde. Mais des farces bien innocentes: des tombolas et des loteries comportant des surprises, des attrapes, des escamotages de cartes. Il dépensait sans compter. Il ne voyageait pas avec moins de 500 chars à sa suite, et pour un flacon de parfum, était capable de dépenser des dizaines de milliers de sesterces. Quand un devin lui prédit qu'il mourrait de mort violente, il épuisa les caisses de l'État pour se procurer les instruments de suicide les plus raffinés ; une épée d'or, un arsenal de cordes de soie, des boîtes à ciguë constellées de diamants. De temps en temps, il évoquait son passé sacerdotal et souffrait de crises mystiques. Un jour il se circoncit, un autre jour tenta l'émasculation. Héliogabale à peine était-il entré à Rome que, consacra son dieu Héliogabale sur le mont Palatin à l'endroit où se trouvait auparavant celui du temple consacré à Orcusà côté du palais impérial et lui bâtit un temple, avec l'intention d'y transférer la pierre noire d'Émèse, et aussi le feu de Vesta qui fut arraché à son lieu traditionnel du Forumà Rome ; le Palladium, statue de Minerve par Pallasles boucliers sacrés de Mars comme et tout ce que vénèrent les Romains comme la pierre noire de Cybèle . Héliogabale voulait ainsi que ne fût adoré à Rome d'autre dieu qu'Héliogabale. En effet, Il se fit expédier d'Émèse le fameux météorite qui symbolisait le dieu Héliogabale et l'installa dans temple qu'il avait édifié pour lui, puis proposa aux juifs et aux chrétiens de reconnaître leur religion comme religion d'État si les premiers acceptaient de remplacer Jéhovah et les autres Jésus par son petit bloc de pierre. Elagabal se maria au moins trois fois et divorça chaque fois quelque temps après ; la deuxième de ses épouses était une vestale, Julia Aquila Sévéra, qu'il enleva au mépris des traditions les plus sacrées ; à la fin, il revint à la première de ses femmes. Grand-mère Mésa, constatant qu'Héliogabale mettait la dynastie en danger. Elle le persuada d'adopter son petit cousin germain Alexianus et de le nommer César, sous le nom de Marc-Aurèle-Sévère-Alexandre. Alexandre Sévère (Severus Alexander) (222 - 235 ap.-C.) : Alexandre Sévère, spirituel, laissa à sa mère Julia Mammée la tache de gouverner l'Empire romain. Elle gouvernait bien, assistée des conseillers. Elle eut une politique économique habile, diminua l'influence des militaires et rendit au Sénat une partie de ses pouvoirs. Julia Mammée garda son influence longtemps, même après que son fils Alexandre était devenu adulte. L'empereur Alexandre Sévère était un pacifiste, n'aimant pas la guerre, pour cela, il évia la guerre avec les Germains en rencontrant leurs émissaires en Gaule, et en leur offrant un tribut annuel s'ils acceptaient de se retirer. Cet offre de paix, l'empereur le paya cher car les léginnaires Indignés, se révoltèrent, (en Bretagne ou en Gaule, dans le village nommé Sicilia), tuèrent sous leur tente Alexandre, sa mère Julia Mammée et toute leur suite, et proclamèrent comme empereur en 235 le général de l'armée de Pannonie: Julius Maximin La mort d'Alexandre Sévère eut lieu après
un règne de treize ans, huit mois et neuf jours (depuis sa proclamation
comme César), et selon la Chronique pascale, à la fin de février ou au début de mars 235. |
||||||||
Auteur : Dr Aly Abbara Mise à jour le 3 Janvier, 2021 |
||||||||
Références : - Histoire Auguste - Les empereurs romains des IIe et IIIe siècles. Recueil de biographie qui commence avec Hardien et s'achève à la mort de Numérien par un auteur HERODIEN. Traduction du Latin par André Chastagnol. Edition Robert Laffont - 1994. - Henrie Abboudi. Dictionnaire des civilisations sémitiques. Jarrous Press 1988. - Carlos Chad S.J. Les dynasties d'Émèse. Dar El-Machreq, Beyrouth - 1972. - HISTOIRE DE ROME par Indro Montanelli édition augmentée et adaptée par Jacques Légaré édition adaptée par Jacques Légaré CHRONOLOGIE DE L'HISTOIRE DE ROME |
||||||||
|
||||||||