Iris - Messagère des Dieux - Rodin Auguste - 1895 - Musée Rodin - Paris

Paris - Musée Rodin - France
" Iris - Messagère des Dieux "
Privée de la tête et d'un bras, puis la position dans laquelle
a été sculptée, elle focalise l'attention sur sa vulve
Œuvre d'Auguste Rodin (1840 - 1917)
Rodin est-il inspiré de la légende de Baubô, la vulve mythique ?!


Iris :
Iris messagère des Dieux.

Électre était la fille de Téthys et Océanos ; elle s'unit avec Thaumas, le fils de Pronos et Gæa ; de cette union naquirent les deux Harpyies (Ællô et Ocypétès) et Iris, la personnification de l'arc-en-ciel et la messagère des dieux de l'Olympe et en particulier Zeus qui l'employait pour transmettre ses ordres aux autres immortels, et aussi aux humains ; pour cela elle descendait sur la terre soit en fendant les airs comme le vent, soit en glissant sur l'arc-en-ciel qui relie le ciel à la terre.
Devant les mortels, Iris prenait soit une forme humaine, soit elle gardait sa forme divine : une femme vêtue d'une tunique ample et longue, les cheveux tenus par un bandeau ; deux ailes d'or fixées aux épaules et tenant à la main le caducée. Parfois elle prenait la forme d'Hermès (le messager des dieux).
Iris servait aussi Héra pour transmettre ses messages et accomplir certaines de ses vengeances ; elle est représenté souvent à côté de la déesse quand elle est assise sur son trône.

Baubô (Lambé) :
La vulve mythique.

Hadès, le dieu du monde des morts, ayant enlevé sa fille la belle Perséphone (Coré-Perséphone), Déméter (ou Démèter) inconsolable, se plaignit à Zeus, mais, peu satisfaite de la réponse, elle quitta l'Olympe et se mit à la recherche de sa fille. Les uns racontent qu'elle était montée sur un char traîné par des dragons ailés, et qu'elle tenait à la main un flambeau allumé au feu de l'Etna ; d'autres disent qu'elle allait à pied çà et là, de contrées en contrées. Après avoir couru pendant tout le jour, elle allumait un flambeau, et continuait sa course pendant la nuit, sans se reposer, sans manger ou boire, sans se baigner, .

Déméter, au cours de son parcours chaotique, elle se réfugia à Éleusis chez le roi Céléos, époux de Métanira qui la recevit avec beaucoup de respect et révérences.

Dans un état de profonde dépression et de tristesse, Déméter gardera sa tête basse en fixant la terre son beau regard et refusa de parler, de manger et de boire le cycéon (breuvage magique magique) que lui présenta sa servante Baubô (nommée également Lambé par Homère). Cette dernière, après avoir essayé, avec tous les moyens possibles, de la tirer de cet abattement profond, elle tenta une dernière chance en se mettant devant elle, puis d'un geste imprévisible et inattendu, elle releva sa tunique afin de lui dévoiler brusquement sa vulve et son ventre sur lequel elle a peint un visage qu'elle se mit à le remuer et l'animer. Déméter, surprise par le spectacle, éclata de rire et retrouva un peu de joie lui permettant de sortir de cet état dépressif et accepter de boire le breuvage magique.

Le nom Baubô est employé dans certaines sources antiques pour désigner, la vulve, le sexe de la femme.

Baubô est également le nom donné aux figurines de Priène provenant des fouilles effectuées par une équipe d'archéologues allemands à Priène en 1898 dans les restes d'un temple dédié à Déméter datant du IVè siècle av. J.C. Ces statuettes de nues féminines sans tronc représentent une tête posée directement sur deux jambes.

Dans les campagnes voisines de la ville d'Éleusis (en Grèce : port d'Attique, célèbre pour ses ruines antiques et en particulier, les vestiges du sanctuaire de Déméter), on voyait une pierre sur laquelle Déméter s'était assise, accablée de douleur, et qu'on nommait la pierre triste. On constatait également la présence d'un puits près duquel elle s'était reposée.

Le geste brusque de Baubô qui lui permet de dévoiler son sexe devant Déméter est considéré comme étant un acte magique chassant les mauvais esprits qui possédés Déméter. Ce type de dévoilement de l'intimité féminine a été décrit à travers l'histoire antique humaine comme un moyen permettant aux femmes, dans certaines situations critiques, de se défendre et faire fuir les agresseurs : Bellérophon qui fuit devant des femmes lyciennes faisant le même geste

La légèreté du geste de Baubô est il à l'origine du terme bobo, bobologie boubou... qui signifie familièrement, la petite douleur, le léger traumatisme, le mal anodin, la blessure ou la plaie sans gravité.


Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : le 3 Décembre, 2018

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