La Marseillaise

  • Composée par l'officier français Joseph Claude Rouget de Lisle dans la nuit du 25 au 26 avril 1792. Il a été sollicité par le maire de Strasbourg, le baron de Dietrich, pour composer un chant militaire destiné aux volontaires de l’armée du Rhin à la suite de la déclaration de guerre du Roi à l'Autriche.
    Le titre initial du chant était
      • « Chant de guerre pour l'Armée du Rhin, dédié au Maréchal Lükner »
  • Dès le 29 avril 1792, la Garde nationale l’interprète sur la place d’Armes de Strasbourg pour accueillir les volontaires de Rhône-et-Loire.
  • Le Chant de guerre pour l'Armée du Rhin a été adopté, le 21 juin 1792, à Marseille, lors d’une réunion des volontaires Marseillais et Montpelliérains prêts à se joindre à l’armée des fédérés qui se constitue à Paris. Le Chant composé par Rouger de Lisle devient le chant de marche des Marseillais remontant vers le Nord pour participer à l'insurrection des Tuileries le 10 août 1792.
  • Après plusieurs variations de titre (Chant de guerre des armées aux frontières, Chant de ralliement des Marseillais, Marche ou Hymne des Marseillais), le Chant prend son nom définitif « La Marseillaise ».
  • le 28 septembre 1792, elle a été décrétée « Hymne national de France » ; et le 14 juillet 1795 elle a été déclarée « Chant national ».
  • La Marseillaise a été Interdite sous l'Empire et la Restauration, mais elle été remise à l'honneur lors de la Révolution de 1830.
  • Elle a été déclaré Hymne National sous la IIIème République (1879) et, en 1887, une "version officielle" a été adoptée par le ministère de la guerre après avis d'une commission.
  • Le caractère d'hymne national a été à nouveau affirmé dans les constitutions

Paroles de la Marseillaise

(1)
Allons enfants de la Patrie,
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie !
L'étendard sanglant est levé
L'étendard sanglant est levé
Entendez-vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras.
Egorger vos fils, vos compagnes !

 

Aux armes citoyens,
Formez vos bataillons
Marchons, marchons *
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons

 

(2)
Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves
Ces fers dès longtemps préparés ?
Ces fers dès longtemps préparés ?
Français, pour nous, ah! quel outrage
Quels transports il doit exciter ?
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !

 

Aux armes citoyens,
Formez vos bataillons
Marchons, marchons
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons

 

(3)
Quoi ces cohortes étrangères !
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fils guerriers !
Terrasseraient nos fils guerriers !
Grand Dieu! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres des destinées.

 

Aux armes citoyens,
Formez vos bataillons
Marchons, marchons
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons

 

(4)
Tremblez, tyrans et vous perfides
L'opprobre de tous les partis,
Tremblez ! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix !
Vont enfin recevoir leurs prix !
Tout est soldat pour vous combattre,
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre

 

Aux armes citoyens,
Formez vos bataillons
Marchons, marchons
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons

 

(5)
Français, en guerriers magnanimes
Portez ou retenez vos coups !
Épargnez ces tristes victimes,
A regret s'armant contre nous
A regret s'armant contre nous
Mais ces despotes sanguinaires,
Mais ces complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !

 

Aux armes citoyens,
Formez vos bataillons
Marchons, marchons
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons

 

(6)
Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs
Liberté, Liberté chérie
Combats avec tes défenseurs !
Combats avec tes défenseurs !
Sous nos drapeaux, que la victoire
Accoure à tes mâles accents
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !

 

Aux armes citoyens,
Formez vos bataillons
Marchons, marchons
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons

 

(7)**
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus,
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus
Et la trace de leurs vertus
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre !

 

Aux armes citoyens,
Formez vos bataillons
Marchons, marchons
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons

 

* Dans le texte original : Marchez, marchez
**Le septième couplet, ou le couplet des enfants n'existe pas dans le texte original, il a été ajouté en 1792, son Auteur reste inconnu.

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