Papver somniferum - Pavot somnifère - Pavot à opium - Description de la vie de la plante


Papaver somniferum - Pavot somnifère - Pavot à opium
(de la famille des Papaveraceae)

  • Papaver somniferum - Pavot somnifère - Pavot à opium - Olivète - Olivette - Œillette :

    • Plante annuelle de la famille des Papaveraceae, d'origine discutée : soit elle serait apparue en Asie centrale en particulier le Turkménistan, soit elle dérive du Pavot setigerum qui est originaire de Méditerranée occidentale.

    • « Le Pavot à opium fut cultivé très anciennement par les Grecs, les Égyptiens, les Perses, les Hindous et les Chinois. La liqueur d'oubli que la Belle Hélène versa aux guerriers mélancoliques, hôtes de son époux, elle en tenait le secret d'une sorcière égyptienne, raconte le vieil Homère. Le dragon du jardin des Hespérides fut endormi par l'opium mélangé à du miel ; le dieu qui donne le sommeil est couronné de Pavots et tient une corne à opium, encore appelé extrait thébaïque (de Thèbes en Égypte).

      L'usage de la divine substance était familier aux grands médecins musulmans qui en propagèrent l'usage et peut-être la jeune puissance de l'Islam, dont le flot conquérant s'étendit de l'Espagne à l'Insulinde, par terre et par mer, est-elle responsable de son introduction dans l'Inde et dans la Chine du Sud. Les Orientaux, qui réagissent à leur manière à l'absorption de l'opium, ne connurent pendant fort longtemps que l'effet souverain de la drogue, qui dissipe la fatigue, éloigne la dysenterie mortelle, engendre le courage et la sagacité ».

      Référence : Henri Coutière. Le monde vivant, Histoire naturelle illustrée. Les Editions Pittoresques - Paris 1930 - Tome V ; page 139 - 143.

    • Historiquement, ce sont les Arabes qui ont introduit l'opium en Perse au VII° siècle, dans l'Inde au VIII° siècle et en Chine au cours du X° siècle, mais il ne servait qu'à des usages liés à ses propriétés médicinales. L'opium permettait aux chirurgiens de réduire la douleur, et l'état de conscience des malades subissant des interventions chirurgicales.

      C'est vers 1650, que l'usage de fumer l'opium est introduit de Formose en Chine.

    • Le Pavot somnifère est cultivé actuellement en Asie et en Europe de l'Est pour ses propriétés pharmaceutiques et alimentaires.

    • Le classement taxinomique (ou taxonomique) des Papaver somniferum :
      • Les végétaux (règne des végétaux)
        • Embranchement : les plantes à fleurs ou les Angiospermes (à graines cachées du Grec : angio = caché et sperma = graine) ; cette embranchement comporte près de 250 000 espèces.
          • Clade (groupe de végétaux ayant une origine évolutive commune) : des Eudicotyledonae
            • Ordre : les Ranunculales
              • Famille : les Papaveraceae (Papavéracées)
                • Espèce : Papaver somniferum.

    • Le nom (Papaver) d'étymologie inconnue ; le nom somniferum (somnifère) fait allusion aux propriétés narcotiques (qui calme, qui endort la sensibilité, qui provoque le sommeil) de l'opium extrait du latex contenu dans la paroi des capsules immatures de la plante.

      Les autres noms du Papaver somniferum permettent de découvrir ses différentes variétés : Pavot officinal ; Pavot des jardin ; Pavot somnifère blanc (variété à graines blanches) ; Pavot somnifère noir (variété nigrum variété à g
      raines noires) ; Papaver somniferum setigerum nigrum (Pavot somnifère noir porte-soies) caractérise le Pavot à huile, Olivette ou Œillette (le terme setigerum = porte-soies car ses feuilles portent des fils de soie à l'extrémité des dents).
      Ils existe également des variétés de Pavot à graines bleues, rouges, grises ou jaunes.

      Le Papaver somniferum album (Pavot somnifère, variété blanche = à graines blanches) est le véritable Pavot de la pharmacopée officielle, c’est-à-dire le Pavot à opium.

    • Description de la plante :

      • Une plante annuelle robuste à croissance rapide, de 50 à 100 cm et parfois jusqu' à 200 cm de hauteur et 30 cm d'expansion ; fleurissant de mai à juillet.

      • Les tiges sont dressées, robustes de couleur vert bleuté.

      • Les feuilles sont sessiles embrassant la tige par deux oreillettes (c'est-à-dire perfoliées = feuilles sessiles dont le limbe prolongé par des oreillettes soudées et paraissant comme traversées par la tige qui les porte) ; de 8 à 12 cm de long, de forme polygonales, lobées, inégalement dentées, cireuses et de couleur vert bleuté (glauque).

      • Les fleurs sont solitaires en bol, de 5 à 10 cm de diamètre, composées de quatre pétales très fins de couleur lilas (mauve rosé), rose, rouge, violet et parfois blanc.

        Chaque pétale est maculé à sa base par une tache noire qui agit comme une zone d'attraction pour les abeilles et les bourdons, mais la présence de ces taches n'est constante. Au centre on retrouve l'ovaire avec à son sommet un disque recouvert par des lignes stigmatiques et entouré par de très nombreuses étamines.

        Il existe des variétés de Papaver somniferum à fleurs doubles comme la série 'à fleurs d’œillet', aux pétales frangés, et de teintes diverses ; la série 'à fleur de pivoine ' à grandes fleurs doubles, plissées, pourpres, rose, rose saumoné, rouge marron ou blanches ; la série 'Pink Beauty' à fleurs rose saumon ; Série 'Pink Bombast' à fleurs doubles, en boule rose clair ; la série 'White Cloud' à grandes fleurs blanches et la série 'Le Géant', à fleurs simples rouges et à capsules énormes.
        Le Papaver somniferum de la série 'Hungarian Blue' à fleurs d'une couleur plus intense que le Papaver somniferum classique, sauvage.

      • Les fruits sont des capsules globuleuses appelées "têtes de pavot", lisses et cireuses ; de couleur vert bleuté et surmontées d'un chapeau plat et rond, il s'agit d'un couvercle recouvert par des lignes stigmatiques à point de rencontre central.

        La capsule (le fruit ou l'ovaire unique ou le gynécée) est uniloculaire se composant de nombreux carpelles (du Grec karpos = fruit) ou de loges closes extérieurement, mais à l'intérieur de la capsule ces carpelles sont séparés par des fausses cloisons, ou cloisons partielles s'avançant de la paroi interne de la capsule vers le centre, mais sans l'atteindre de telle sorte que le centre de la capsule reste non cloisonné en contenant une partie des ovules (des graines) ; l'autre partie des graines est portée par les fausses cloisons inter carpelles.


        L'incision de la paroi des capsules avant la maturité (encore vertes) entraîne l'écoulement d'un latex ou un suc épaissi qui s'oxyde en contact de l'air et brunisse et coagule presque instantanément. Ce suc est appelé l'opium, il contient une quarantaine d'alcaloïdes opiacées dont la plus célèbre, la morphine (contenue dans l'opium, dès son extraction et avant sa fermentation), puis la codéine, papavérine, narcotine, etc...

      • Les alcaloïdes opiacées contenues dans l'opium sont classées en quatre groupes :

        • Groupe (1) ou groupe de la morphine : morphine, pseudomorphine, codéine (3-méthylmorphine) et thébaïne (paramorphine) ;

        • Groupe (2) ou groupe de la papavérine : papavérine (découverte en 1848 par Georg Merck (1825-1873), codamine, laudanine, laudanidine, laudanosine, tritopine, méconidine, lanthopine, protopine, cryptopine et papavéramine ;

        • Groupe (3) ou groupe de de la narcotine (le nom officiel noscapine) : narcotine, gnoscopine, oxynarcotine, narcéine et narcotoline ;

        • Groupe (4) Xanthaline, issue probablement de la décomposition de la papavérine, et l'hydrocotarnine produit de dédoublement de la narcotine.

        • Les alcaloïdes aux propriétés narcotiques : morphine, codéine, papavérine et narcotine.

        • Les alcaloïdes convulsivantes : thébaïne, laudanosine, papavérine, narcotine, codéine, et morphine.

        • Les alcaloïdes toxique dans certaines conditions : morphine, thébaïne, codéine, laudanosine, papavérine et narcotine.

        • Les alacloïdes utilisées en pharmacologie thérapeutique comme sédatives, antalgésiques et hyponotiques : morphine, codéine et narcéine.

          Référence : Paul-Victor Fournier. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. omnibus 2010. p:735-738

        • L'opium se compose également d'eau, mucilage, pectine, albuminoïdes, résine, cire, caoutchouc, sels minéraux, acides méconique et lactique, méconine, porphyrosine, et des substances neutres.

        • L'héroïne est un opiacé semi-synthétique obtenu par acétylation de la morphine.

      • L'opium est est récolté de fin juin au début d'août, quand les capsules commencent à jaunir

        Le poids moyenn d'une capsule de Pavot à opium est de l'ordre de 5 grammes, elle figure en France parmi les toxiques du tableau A ; depuis le décret u 14 avril 1911, elle ne peut pas être vendue par les herboristes et ne peut pas délivrée en pharmacie sans ordonnance établie par un médecin. En général, tous les composants du Pavot à opium, à l'exeption des graines mûres, ne doivent être utilisés que sur les conseils d'un médecin.

        Dans les capsules avant maturité ont trouve de 0,06 à 0,086 % de morphine et 0,113 à 0,116 % de codéine et de narcotine.
        Dans les capsules après maturité ont trouve de 0,016 à 0,018 % de morphine et 0,028  % de codéine et de narcotine.

        Les fruits mûrs du pavot somnifère contiennent des graines non toxiques et sans propriétés narcotiques (ne contiennnent pas d'alkaloïdes opiacées), mais par contre elles sont riches en une huile de grande qualité (appelée l'huile de l'Œillette) ; elles sous utilisées comme des condiments sur-poudrant les pain et les pâtisseries.

        Les analyses chimiques montrent que les graines de Pavot contiennent 40 à 55 % d'huile, jusqu'à 23 % de mucilage, jusqu'à 13 % de matières albuminoïdes, 6 % de cellulose et 5 à 8 % de cendre riches en calcium et en acide phosphorique.


        L'huile de Papavert somniferum (huile d'Œillette ou d'Olivette) : la première pression à froid permet l'extraction d'environ 35 % de poids sous forme d'une huile blanche alimentaire de saveur agréable, contenent 30 % d'acides stéarique, palmique et oléique, 65 % d'acide linolique, 5 % d'acide linoléique et isolinoléique ; enfin cette huile est pratiquement exempte d'alcaloïdes.

        La deuxième pression après chauffage permet l'obtention d'une huile de qualité inférieure, de couleur rousse utilisée en industrie.

  • Références :
    • Le grand Larousse des 15 000 plantes et fleurs de jardin - 2015.
    • Gérard Guillot. Guide des fleurs du jardin. Belin 2015. p:502.
    • Maurice Reille. Dictionnaire visuel de botanique. ULMER 2014.
    • Clifford A. Pickover. Le beau Livre de la Médecine. DUNOD, 2013. p;174.
    • Le guide marabout de la nature. Hachette Livre 2013. p:300.
    • Larousse des plantes & fleurs de jardin. Edition 2012.
    • Paul-Victor Fournier. Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France. omnibus 2010. p:735-738
    • Petit Larousse des plantes qui guérissent. Larousse 2006. p;662-665
    • Botanica. Encyclopédie de botanique et d’horticulture. Könemann 2003.
    • Dictionnaire numérique Cordial
    • Henri Coutière. Le monde vivant, Histoire naturelle illustrée. Les Editions Pittoresques - Paris 1930.

Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : 30 Juillet, 2017

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