Hydrosalpinx Auteur : Dr Aly Abbara Mise à jour : Mai 7, 2023 Définition : C'est une dilatation de la trompe prenant la forme d'une collection oblongue ou kystique, soit globale et diffuse soit localisée dans une partie de la trompe. L'hydrosalpinx survient, à la fois suite à l'obturation du pavillon de la trompe utérine par accolement et rétraction de ses franges, et au rétrécissement ou l'obstruction associés de la partie proximale (isthmique ou interstitielle) de cette trompe. Le contenu de l'hydrosalpinx est fait de liquide clair, séreux ou visqueux, mais stérile (ne contient pas de bactéries). Dans les volumineux hydrosalpinx la paroi tubaire est souvent amincie avec altération fonctionnelle, voire disparition des plis de la muqueuse tapissant la paroi interne de la trompe. Hydrosalpinx est souvent bilatéral, atteignant les deux trompes utérines, mais parfois il peut être unilatéral. L'obturation tubaire distale dans l'hydrosalpinx est totale, mais ce n'est le cas dans le phimosis tubaire où l'ostium tubaire externe est seulement rétréci avec la persistance d'une perméabilité tubaire distale à des degrés variables selon l'importance du phimosis tubaire. Évolution : L'hydrosalpinx peut rester silencieux, sans manifestation clinique, mais en effet, certains hydrosalpinx (sans obturation totale de l'extrémité proximale de la trompe) entraînent des hydrorrhées par des décharges hydriques de leur contenu dans la cavité utérine puis dans le vagin. Souvent les hydrosalpinx sont mis en évidence au cours d'un bilan d'hypofertilité (hydrosalpinx unilatéral) de stérilité (hydrosalpinx bilatérale). L'hydrosalpinx peut s'infecter et se transformer en hydrosalpinx purulent ou pyosalpinx, soit spontanément soit après certaines manœuvres endo-utérines (hystérosalpingographie, insufflation tubaire, hystéroscopie...). Les volumineux hydrosalpinx globaux ou ampullaires peuvent se tordre (subtorsion ou torsion) ; cela peut être à l'origine de douleurs pelviennes aiguës et d'infarcissement tubaire.   Du point de vue anatomopathologique : L'hydrosalpinx survient suite à une fermeture à la fois du pavillon et de la sténose ou l'obturation de la portion isthmique ou la portion interstitielle de la trompe ce qui entraîne l'accumulation de la sécrétion tubaire et la dilatation de sa lumière. L'atteinte proximale de la trompe (isthme et portion interstitielle) peut être secondaire à une adénomyose ; une extension tubaire de endomètre (salpingiose) ; un polype ; une hypertrophie myométriale ou compression par un fibrome utérin. En fonction de la localisation de l'hydrosalpinx, on distingue trois formes : L'hydrosalpinx classique global et diffus à la presque totalité de la trompe avec prédominance au niveau du pavillon et à l'ampoule tubaires. Cette forme est souvent bilatérale et pouvant atteindre facilement le diamètre de 5 cm, avec un contenu liquidien, clair et séreux, mais parfois séro-muqueux et dépourvu de germes ou de micro-organismes ; sa paroi qui est libre de toutes adhérences est très mince, uniforme et translucide avec un pavillon absent et une extrémité distale prenant un aspect borgne, lisse, bombé et péritonisé (cæcum tubaire). La muqueuse endo-tubaire est lisse, fine et sans plis ; dans certains cas, l'examen microscopique permet de mettre en évidence la présence d'une adénomyose proximale (salpingite isthmique noueuse) expliquant l'obturation ou la sténose isthmique. Cette hydrosalpinx ne doit pas être confondu avec la dilatation tubaire, séquelle des salpingites refroidies où la paroi tubaire inflammatoire est épaissie, avec une surface extérieure qui est souvent le site de phénomènes adhérentiels ; puis la distension de la lumière tubaire (l'ectasie tubaire) dans ces cas est souvent inférieure à 2,5 cm ; enfin, au niveau de la muqueuse endo-tubaire, le déplissement des plis et des franges est incomplet d'où la persistance de franges et de plis résiduels (repérables à l'échographie sur les coupes longitudinales et transversales de l'ectasie tubaire). Les anatomopathologistes donnent à cette forme de dilatation tubaire le nom de " salpingite chronique ectasiante " et non " hydrosalpinx " comme c'est le cas chez les échographistes et les gynécologues. L'hydrosalpinx ampullaire : localisé au niveau de l'ampoule tubaire et le pavillon, mais les portions isthmique et interstitielle sont épargnées. Cette forme est souvent unilatérale et tend à prendre une forme kystique (hydrosalpinx kystique sans pavillon, puis moignon isthmique le reliant à la corne utérine) qui peut être confondu avec : un kyste séreux ovarien ; un kyste vestigial mésotubaire (kyste para-ovarien) et enfin, un faux kyste péritonéal (kyste d'accolement péritonéal). L'hydrosalpinx ampullaire ne s'associe pas avec une adénomyose tubaire proximale. La muqueuse tubaire est mince, aplatie avec absence des franges et de plis L'hydrosalpinx interstitiel : il est localisé au niveau de la portion interstitielle de la trompe ; souvent mis en évidence lors de la section systématique des cornes utérines des pièces opératoire. Anatomiquement, l'hydrosalpinx interstitiel peut atteindre la taille de 3 cm ; il est tapissé par un revêtement tubaire. Le pavillon est présent et normal. Voir : Infections génitales hautes (IGH) : RPC 2012 / CNGOF Pyosalpinx. Salpingite aiguë bilatérale sans pyosalpinx Salpingite aiguë sans pyosalpinx avec un abcès de l'ovaire et un abcès péri-tubaire Image échographique montrant deux volumineux pyosalpinx (associés anatomiquement à une endométrite, une appendicite par contact et une péri-hépatite). Salpingite aiguë avec pyosalpinx bilatéral (Images échographiques et cœlioscopiques d'un pyosalpinx bilatéral) Salpingite aiguë avec pyosalpinx Infection génitale haute avec abcès du cul-de-sac postérieur Salpingite chronique avec hydrosalpinx Salpingite chronique avec volumineux hydrosalpinx Salpingite chronique avec poussée aiguë transformant un hydrosalpinx en pyosalpinx Volumineux hydrosalpinx infecté et transformé en pyosalpinx avec des abcès péri-tubo-ovanriens Pachysalpinx et pachysalpingite (salpingite chronique entraînant l'épaississement des parois tubaire Infection génitale haute : poussée aiguë sur infection génitale haute chronique : Abcès de l'ovaire gauche (échographie) Abcès de l'ovaire gauche et pyosalpinx (scanner) Ovaire gauche qui était, un mois plus tôt, le site d'un abcès ovarien Hydrosalpinx droit Péri-hépatite (syndrome de Fitz-Hugh-Curtis) dans un cas de pyosalpinx bilatéral à chlamydias trachomatis. A comparer à l'aspect cœlioscopique normal de la région péri-hépatique
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Références : Hervé Fernandez : "Traité de Gynécologie". Médecine-Sciences Flammarion - 2005, p:62;66. E. Philippe, C. Chaprin : "Pathologie gynécologique et obstétricale". Masson 1992. P:158;160.