Hdadad, le dieu de l'orage, de la pluie et des sources


Syrie (Tell Halaf - 6000 - 5100 av. J.-C.) : Musée du Louvre - Paris.
Céramique caractéristique de la " Culture de Halaf "
"Céramique à décoration très raffinée souvent polychrome "
La Culture de Halaf :
Le site de Tell Halaf fut occupé depuis le Ve - IVe millénaires av. J.-C. À cette époque, site était connu par la qualité et les caractéristiques particulières de sa poterie que l'on peut admirer en visitant certains musées de prestige comme le musée du Louvre à Paris, et le British Museum à Londres… Il s'agit d'une céramique remarquablement ornée par une peinture très raffinée, en partie polychrome, à laquelle fut donnée le nom de " Culture de Halaf " (VIe et première partie du Ve millénaire av. J.-C.).
Il existe en Haute Mésopotamie, le long des rivières Khabour et Balikh (بليخ) plusieurs sites appartenant à cette culture halafienne, ils correspondent à la zone dans laquelle elle fut diffusée (de Zagros à l'Est, au lac de Van au Nord-est, aux bords de l'Anatolie au Nord-ouest, à l'Euphrate au Sud puis au bassin d'Hermin au Sud-est) ; elle est présente aussi à Ras Shamra (Ugarit) au niveau IV et dans la pleine de l'Amuq, aux phases C et D. Les sites les plus connus où elle fut évoluée la culture de Halaf sont : Tell Halaf, Tell Kashhkkashuk, Yarim Tépé, Umm Kusayr, Chagar, Bazar, Hammam el-Turkmen et Sabi el-Abiad, el- Damechlieh, Khazana, Shams el-Dine.

En effet, au cours du VIe millénaire avant Jésus-Christ (vers 5500), se développa une nouvelle culture caractérisée par une nouvelle céramique, de tradition différente de celle du littoral syrien et la Syrie intérieure de la région de Damas ; il s'agissait de céramique peinte, et parfois polychrome ; cette nouvelle culture fut appelée " Culture de Halaf ", parce qu'elle fut découverte pour la première fois sur le site de Tell Halaf.
Autre que les caractéristiques de la céramique de cette culture, elle se distingue aussi par l'architecture qui fut utilisée dans la construction des édifices, des habitations ...C'est une architecture différente et archaïque par rapport l'évolution constatée au cours des périodes précédentes de l'histoire de la Syrie ; au plan symbolique on note la multiplication de la production des figurines et des motifs peints sur la céramique qui représentent la déesse-mère et de décor sous forme de bucarnes, de têtes ou de cornes très stylisées de taureaux et qui furent répandues dans la région deux millénaires auparavant.
A la fin du Ve millénaire, la culture de Halaf disparaît relativement vite de la Syrie, remplacée par la " Culture d'Obeid ", issu de la Mésopotamie méridionale, qui fut aperçue pour la première fois à el-Obeid, plus évoluée reprenant et participant à l'évolution et le développement de la culture néolithique acquise au cours VIIe millénaire et qui fut interrompue par la culture de Halaf.

Tel Kashhkkashuk qui se trouve à à 25 km, au Nord-est de la ville de Hassaké en Syrie, est considéré comme un des sites où la culture de Halaf se fut répandue (VIe millénaire av. J.-C.), remplacée ensuite par la culture d'Obeid au cours du IVe millénaire et ensuite la culture d'Uruk de la fin du IVe millénaire et fin du IIIe millénaire av. J.-C. L'étude des couches archéologiques et de la céramique de ce site a permis d'identifier trois phases d'évolutions, la première phase remonte au VIe millénaire av. J.-C., c'est-à-dire à la culture de Halaf. Cette phase a livré une céramique lustrée et peinte en noir-rouge, ornée de motifs géométriques croisés, penchés, ondulés ou circulaires et exceptionnellement floraux. Tous ces motifs décoratifs sont faits avec une application soigneuse et une grande précision.

L'architecture de la culture de Halaf est caractérisée par les " Tholos ", constructions à plan circulaire, utilisées probablement comme lieux de stockage des céréales ; par contre les maisons eurent un plan rectangulaire.

Les sites de cette culture sont de petite superficie ; les habitants pratiquèrent une agriculture sans irrigation, la chasse, l'élevage de bétail, en particulier des ovicapridés (moutons et chèvres). L'homme de la culture de Halaf enterrait ses morts et vouait un culte aux divinités. L'organisation de la société en petit groupe ne nécessitait pas de structures administratives. Mais les fouilles de certains sites, comme Sabi el-Abiad sur le Balikh prouvent que les sites de la culture de Halaf étaient parfois plus vastes, nécessitant une administration organisée avec des édifices et objets liés à cette administration, comme des seaux, jetons...

Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : 17 Janvier, 2021

Aïn Dara
Syrie Photographie
www.aly-abbara.com
Paris / France