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Village syrien de 5000 habitants, au Nord-Ouest
de Damas - دمشق - et à 42 km de cette ville (ou à 53 km en passant
par Saidnaya -صيدنايا -), dans la région montagneuse de Qalamoun - جبال القلمون - qui fait
partie de la chaîne de l'Anti-Liban - جبال لبنان الشرقية . Il est à
1650 mètres d'altitude.
Maaloula fait partie des 20 biens syriens inscrits
par l'UNESCO sur la liste du patrimoine mondial.
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Son nom " Ma'loula - معلولا - " signifie "
entrée - مدخل - " en araméen, car ce village est construit
dès l'origine à l'entrée d'une faille ou fissure (ou gorge - فج -)
; ses maisons sont serrées les unes contre les autres pour couvrir
le versant méridional de la montagne et atteindre la vallée tout en bas. La majorité des maisons sont peintes en bleu clair.
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Ce qui rend ce village syrien célèbre
c'est :
- Couvent de Mar Taqla (دير مار تقلا) :
- La présence du monastère
de Mar Taqla - مار تقلا - (ou Mar Takla ، Sainte Thècle - القديسة تقلا -). Il est connu aussi sous le nom du couvent de la Patronne de Maaloula ().
Il a été édifié au Nord-Est de Ma'loula, sur le flanc oriental de la montagne située à l'Est du village, et tout proche de la partie orientale de la faille montagneuse orientale (fajj oriental - الفج الشرقي - ou fajj de Mar Taqla - فج مار تقلا -).
Ce couvent a été
fondé
par la Communauté Grecque Orthodoxe à la mémoire
de Mar Taqla, sur la terrasse se trouvant au pied d'un abri-sous-roche qui contient, selon les traditions locales, le mausolée de la Sainte martyre (قبر السيدة أو مقام السيدة) ; ce mausolée est connu localement sous le nom du mausolée sacré (المقام المقدس أو مقام الشاغورة) .
A côté du mausolée de Mar Taqla, et sous l'abri rocheux, il a été édifié une chapelle (ou petite église) dont les murs sont ornés par un nombre important d'icônes. Cette jolie petite église est connue sous le nom de l'église sacrée (الكنيسة المقدسة) ; elle a été restaurée à la fin de XIX e siècle.
À côté du mausolée de Mar Taqla, il existe une petite grotte connue sous le nom de la grotte de Mar Taqla (مغارة مار تقلا) ; selon les traditions locales, l'eau coulant du plafond de cette grotte possède des vertus thérapeutiques.
Actuellement le mausolée, la grotte et l'église sacrés occupent l'étage supérieur d'un complexe à six degré formé également d'une église plus grande et plus récente, d'un cloître et
d'autres constructions récentes dépendantes du couvent
qui est occupé par des Surs de rite grec orthodoxe.
Ce couvent possède une belle collection d'icônes comme ces deux œuvres (1, 2).
- Fajj de Mar Taqla (فج مار تقلا) :
- Il s'agit d'une faille - ou une fente ou fissure montagneuse (gorge ou fajj en arabe - فج -), au Nord - Est de Maaloula, à proximité
du mausolée-couvent de Mar Taqla - مار تقلا - ; elle est connue sous le nom de la fente orientale (الفج الشرقي) ou la fente de Mar Taqla (فج مار تقلا) ; elle découpe la montagne en
deux parties (la montagne de l'Est ou la montagne de Mar Taqla et la montagne de l'Ouest ou montagne de Mar Sarkis).
Cette fente forme un passage étroit, en pente douce de 800 mètres de long.
En le traversant, on peut constater la présence de plusieurs grottes et abris creusés
dans la roche de la montage béante.
Selon les traditions
locales, il s'agit d'une fente - فج - ouverte devant Mar-Taqla
- مار تقلا - (Sainte-Thècle) pour qu'elle puisse échapper à
ses poursuivants et persécuteurs.
Il existe une deuxième fente, plus courte, à l'Ouest du bloc montagneux de Mar Sarkis ; elle est connue sous le nom de la fente occidentale (الفج الغربي ) ou fente de Mar Sarkis (فج مار سركيس).
- Couvent de Mar Sarkis et Bacchus (دير مار سركيس و باخوس) :
- Il s'agit d'un édifice religieux fondé au sommet de la montagne de Mar Sarkis qui domine Ma'loula - معلولا - ; de rite grec catholique melkite. Ce couvent est dédié à Saint-Serge - مار سركيس - et à Saint-Bacchus - القديس باخوص - ; ce sont un officier syrien et son compagnon martyrisés sous le règne de Dioclétien, suite à leur refus de renier le Christ ainsi que d'accomplir un sacrifice en l'honneur du soleil. Ils ont été torturés et tués dans la ville de Rassafa -الرصافة - l'ancienne Sergiopolis (dans la Mésopotamie syrienne - الجزيرة السورية -) en 305, ap.J.-C.
Ce monastère-église fut fondé par les habitants de Ma'loula
- معلولا - entre 313 et 325 ap.J.-C. (à l'époque de Constantin, Empereur romain de 306-337)
à l'emplacement d'un ancien temple païen - معبد وثني - ; l'église serait
la plus ancienne du monde, où l'on pratique encore un culte
religieux chrétien. Selon un laboratoire allemand,
certaines de ses poutres ont été coupées il y a 2000
ans.
Le dôme de l'église est recouvert par une fresque représentant la Vierge Marie et les deux Saints, Mar Sarkis et Mar Bacchus.
L'iconostase de l'église possède des icônes datant de 18e et 19e siècles ; elles sont l'œuvre de Michel de Crête :
- Parmi les autres icônes on peut citer une très belle œuvre présentant la Sainte Croix (الصليب المكرم) et la dernière cène (العشاء السري).
- On peut voir aussi, dans le cur de l'église,
une table du maître-autel -المذبح - dont la forme est empruntée aux temples païens, elle a l'aspect d'un demi-cercle à
bord saillant ayant pour fonction de retenir le sang des animaux sacrifiés
et le laisser s'écouler par un orifice (absent dans cet
ouvrage).
- L'araméen et le syriaque اللغة الآرامية واللغة السريانية :
- À Ma'loula - معلولا - et dans deux villages proches (Bakh'a
- البخعة - à 7 km au Nord de Maaloula et Joub'adine - جبعدين - à 3 km à l'Ouest de Maaloula), on parle toujours l'araméen (le syriaque) - الآرامية -.
C'était la langue parlée au Moyen-Orient il y a
2000 ans. De nos jours, à Ma'loula - معلولا -, on peut encore entendre la messe célébrée en araméen,
la langue de Jésus Christ - عيسى المسيح -.
- L'araméen est une langue sémitique ancienne ; elle fut la langue parlée et écrite par les premiers chrétiens du Moyen-Orient, mais dès cette époque, on donne à cette langue l’appellation de syriaque (le syriaque -اللغة السريانية) afin d'éviter le nom araméen qui était pour les chrétiens et les juifs synonyme de païen.
- Le syriaque fut la langue parlée et la langue liturgique et littéraire du Moyen Orient jusqu'au VII e siècle, car avec l'arrivée de l'Islam, la langue Arabe a remplacé le syriaque qui fut conservé par les communautés chrétiennes comme langue liturgique et littéraire.
- Les fêtes religieuses :
Plusieurs fêtes sont très connues à Ma'loula, en particulier :
- La fête de la Sainte-Croix : le 14 septembre chez les Catholiques et 27 septembre chez les Orthodoxes ;
- La fête de la Patronne de la ville, Mar Taqla le 7 octobre ;
- La fête du Patron de la ville, Mar Sarkis le 24 septembre ;
- La fête de Mar Georgeos (Sainte Georges ou Al-Khidr chez les musulmans), le 6 mai.
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Synonymes : Sainte Thecla, Sainte Takla, Sainte-Thècle.
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Il s'agit d'une jeune et jolie femme ayant vécu
à Iconium (l'actuelle ville de Konia - قونية -, en Turquie - تركيا -).
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Elle fut la fille du gouverneur romain de la ville. A 18 ans, en écoutant,
de la fenêtre, la prédiction de Saint Paul - القديس بولص - prêchant à Iconium, elle se convertit au christianisme ; elle délaissa
alors le riche homme à qui elle était promise et pour devenir une disciple de
Saint Paul - القديس بولص - ; les deux Saints furent emprisonnés, mais à
la sortie de prison, Mar Taqla - مار تقلا - suivit Saint-Paul - القديس بولس - durant son voyage
en Grèce - اليونان -.
La conversion de Mar Taqla - مار تقلا - au christianisme - الديانة المسيحية - fut la cause de son rejet
par son propre père, ce qui la conduisit à la torture
et au martyre par les Romains païens, mais à trois reprises
selon l'apocryphe " les Actes de Paul et de Thècle"
elle échappa à la mort :
- en la livrant au lion dans l'amphithéâtre,
ce dernier refuse de la dévorer ;
- en l'exposant au feu du bûcher, elle
échappa au martyre grâce à une pluie diluvienne
;
- enfin, elle échappa à la mort,
grâce à la foudre qui tua le monstre marin (requin)? qui devait
la dévorer.
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Elle vécut ensuite durant longtemps.
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Lors de son voyage vers Jérusalem - القدس -, et selon la tradition locale de M'aloula - معلولا -,
elle choisit comme lieu d'ermitage et de refuge une grotte
proche de leur village réputé pour ses grottes
et ses abris creusés dans la roche.
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Condamnée à mort, les soldats romains la poursuivirent
jusqu'à Ma'loula ; alors pour échapper à
ses poursuivants et persécuteurs, miraculeusement, la montagne
se fendit en deux. La fente montagneuse de Ma'loula - معلولا -, selon la tradition locale, témoigne
jusqu'à aujourd'hui de ce miracle ; elle est connue sous le nom de la fente orientale (الفج الشرقي) ou la fente de Mar Taqla (فج مار تقلا).
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Par la suite, Mar Taqla - مار تقلا - trouva refuge dans une grotte située au flanc de la montagne
de Ma'loula. Elle y passa le reste de sa vie, et traditionnellement,
c'est dans cette grotte que se trouve son tombeau - قبر ـ مقام -.
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Dans cette grotte-refuge,
Sainte Mar Taqla se désaltéra
en buvant de l’eau de source qui coulait du plafond ; cette eau est
réputée miraculeuse, elle permet la guérison
de certaines maladies comme les rhumatismes.
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En raison du nombre important de légendes
concernant Sainte-Thècle (miracles, lieux où elle vécut,
puis lieu de son décès...) son culte a été
supprimé par l'Église en 1969, mais elle est toujours fêtée
à Ma'loula le 24 septembre - أيلول - de chaque année.
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