Le salon de Mercure (ou la chambre du lit du Roi)
Château de Versailles
La peinture du plafond a été réalisée par J.-B. de Champaigne
(dans le Grand Appartement du Roi)

Mercure (Hermès) sur son char tiré par deux coqs

  • Louis XIV :
    roi de France (1643-1715), fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche.
    Né en 1638 à Saint-Germain-en-Laye, âgé de 5 ans à la mort de son père, il subit l'influence de sa mère, la régente Anne d'Autriche, et celle de Mazarin, principal ministre d'État, et est profondément marqué par les événements de la Fronde (1648-1653). À la mort de Mazarin (1661), le jeune roi, qui, l'année précédente, a épousé l'infante Marie-Thérèse, manifeste sa volonté d'assumer le pouvoir seul, sans Premier ministre.

    Aidé de Colbert, il réforme le gouvernement, entreprend l'unification et la centralisation de l'Administration. Écartant le haut clergé et la noblesse d'épée, il choisit un petit nombre de collaborateurs parmi la noblesse de robe et la bourgeoisie. Après avoir fait arrêter et condamner l'ambitieux Fouquet (1664), Louis XIV s'appuie sur quelques dynasties ministérielles sûres comme les Colbert et les Le Tellier (Michel Le Tellier, Louvois). Les provinces sont quant à elles étroitement contrôlées par une administration plus nombreuse, dont les intendants constituent les principaux agents.
    Chef de l'Église de France et fortement influencé par sa seconde épouse, Mme de Maintenon (1683), le roi exige en matière religieuse la même soumission générale. Un long conflit l'oppose à la papauté, particulièrement sous Innocent XI (1676-1689), à propos de la régale. S'érigeant cependant en défenseur de la foi catholique, Louis XIV adopte contre les protestants une politique répressive (dragonnades). Plus encore, il révoque en 1685 l'édit de Nantes, mettant fin à l'existence légale du protestantisme en France et provoquant, du même coup, un exode massif des réformés. Le roi obtient ensuite l'appui de la papauté dans sa lutte contre le quiétisme et le jansénisme (bulle Unigenitus, 1713).
    Protecteur des lettres, des arts et des sciences, Louis XIV les met au service exclusif de sa gloire. Son règne est marqué par une floraison exceptionnelle d'écrivains (Molière, Racine, Boileau...) et d'artistes (Le Brun, Le Nôtre, Hardouin-Mansart), qui font de Paris et de Versailles les hauts lieux de la culture et de l'art classiques en Europe.
    Une politique extérieure belliqueuse

    Outre l'appétit de gloire et de prestige, les motivations de la politique belliqueuse de Louis XIV sont : le renforcement des frontières stratégiques du royaume, la défense du catholicisme en Europe et les prétentions à la Couronne d'Espagne. Disposant d'une diplomatie et d'une armée sans rivales, le roi trouve en Vauban un preneur et un constructeur de places fortes hors du commun. Dès 1667, il rompt avec l'Espagne qui, à l'issue de la guerre de Dévolution (1667-68), doit lui céder douze places fortes de Flandre ; la guerre de Hollande (1672-1679) lui permet d'élargir ses conquêtes en Flandre et dans le Hainaut, et d'acquérir la Franche-Comté. Fort de ses succès, il pratique la politique des « réunions » (1679-1684), annexant en pleine paix Montbéliard, des villes de la Sarre et du Luxembourg, proclamant sa souveraineté sur l'Alsace et occupant Strasbourg. L'Europe, alors, se ligue contre la France. La guerre de la ligue d'Augsbourg (1688-1697) l'oblige à rendre une partie de ses conquêtes dans l'Est. La guerre de la Succession d'Espagne (1701-1714), jalonnée de durs revers, voit la France menacée d'invasion (1708). Les traités d'Utrecht et de Rastatt (1713-1714), en obligeant Louis XIV à reconnaître la séparation des Couronnes de France et d'Espagne et à céder une partie de ses colonies canadiennes à l'Angleterre, marquent la fin de l'hégémonie française.
    Cette suite de guerres finit par épuiser la France. Les dernières années du règne de Louis XIV sont marquées par la menace d'une banqueroute et la misère des classes populaires, victimes des crises de subsistance, de la famine et des épidémies.

  • Marie-Thérèse d'Autriche :
    Reine de France (Madrid 1638 - Versailles 1683). Fille de Philippe IV, roi d'Espagne, elle épousa Louis XIV en 1660 et lui donna six enfants, parmi lesquels survécut seulement Louis de France, dit le Grand Dauphin.
    © Larousse-Bordas 1998

  • Louis XV :
    (1710 - 1774), roi de France (1715-1774). Troisième fils de Louis, duc de Bourgogne, et de Marie-Adélaïde de Savoie, arrière petit-fils de Louis XIV.
    © Larousse-Bordas 1998

  • Marie Leszczynska :
    Reine de France (Breslau 1703 - Versailles 1768). Fille du roi de Pologne Stanislas Leszczynski, elle épousa en 1725 le roi de France Louis XV et lui donna dix enfants.
    © Larousse-Bordas 1998

  • Louis XVI :
    (1754 - 1793), roi de France (1774-1791), puis roi des Français (1791-92). Fils du Dauphin Louis et de Marie-Josèphe de Saxe, petit-fils de Louis XV, il épouse en 1770 l'archiduchesse autrichienne Marie-Antoinette et succède en 1774 à Louis XV. Le jeune roi se révélera un velléitaire, soumis aux influences de son entourage, particulièrement à celle de la reine.
    Les tentatives de réformes.
    Dès 1774, le roi renvoie Maupeou et Terray, et rappelle les parlements, dans un souci de conciliation. Le choix des nouveaux ministres s'avère heureux : Vergennes aux Affaires étrangères (de 1774 à 1787) et Turgot au contrôle des Finances. Mais les mesures prises (économies budgétaires, impôt sur tous les propriétaires fonciers) inquiètent les privilégiés, qui obtiennent du roi le renvoi de Turgot (1776). Sous son successeur, le banquier Necker, l'entrée de la France dans la guerre de l'Indépendance américaine provoque une nouvelle crise financière et pose à nouveau le problème de la réforme fiscale. Le compte rendu que Necker envoie au roi, révélant le gaspillage de la cour, provoque son renvoi (1781). Calonne, qui lui succède en 1783, se heurte rapidement à la résistance des privilégiés. Le roi le remplace par Loménie de Brienne (1787), confronté à l'opposition renforcée des notables et des parlementaires. Des émeutes éclatent en province pour soutenir les parlements que le roi a privés d'une partie de leur pouvoir. La crise du Trésor amène le roi à annoncer en août 1788 la convocation des États généraux pour le 1er mai 1789. Ce même mois, Loménie de Brienne est remplacé par Necker, qui rétablit dans leurs pleins droits les parlements.
    L'essai d'une monarchie constitutionnelle.
    Appuyé sur la fraction la plus conservatrice de l'aristocratie, Louis XVI s'oppose aux initiatives révolutionnaires du tiers état. Après la prise de la Bastille, il est ramené de force à Paris lors de la marche sur Versailles (journées des 5-6 oct.). Bien que devenu monarque constitutionnel, il ne se sent pas lié par le serment de fidélité prêté à la nation et à la Constitution lors de la fête de la Fédération (14 juill. 1790), et fonde ses espoirs sur les émigrés et une intervention étrangère. Mais sa fuite échoue à Varennes (20-21 juin 1791). Décidé à la « politique du pire » , il forme un ministère girondin (mars 1792) qui déclare la guerre à l'Autriche. Il oppose son veto à deux décrets de l'Assemblée et renvoie les ministres girondins (juin).
    La chute de la royauté.
    Après l'insurrection du 10-Août, Louis XVI est suspendu puis incarcéré au Temple. Le 21 septembre 1792, un décret de la Convention nationale abolit la royauté et proclame la République. Au cours de son procès, le roi est accusé de conspiration contre la liberté publique et la sûreté générale de l'État. Sa culpabilité est votée à la quasi-unanimité, et la peine de mort, prononcée par 387 voix contre 334 (17 janv.). Louis XVI est guillotiné le 21 janvier 1793. Sa mort, digne et courageuse, provoque une immense émotion dans les cours européennes et suscite la formation de la Ire coalition.
    © Larousse-Bordas 1998

  • Marie Antoinette : Reine de France(Vienne 1755 - Paris 1793). Fille de François Ier, empereur germanique, et de Marie-Thérèse, elle épouse en 1770 le Dauphin Louis, qui devient Louis XVI en 1774. Elle se rend impopulaire du fait de ses dépenses, de l'avidité de ses familiers et de la calomnie qui l'atteint injustement lors de l'affaire du Collier. Ennemie des réformes, elle pousse Louis XVI à résister aux révolutionnaires. Instigatrice de la fuite à Varennes (1791), elle communique des plans militaires à la cour de Vienne et s'attire la haine des patriotes. Incarcérée au Temple après le 10 août 1792, puis à la Conciergerie en 1793, elle est guillotinée le 16 octobre 1793.
    © Larousse-Bordas 1998

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