Café-restaurant de Najib Mahfouz (نجيب محفوظ).
Égypte - Le Caire - Le souk de Khan al-Khalili -

 
  • MAHFUZ ou MAHFOUZ (Nadjib, Najib ou Naguib) :
    • Romancier égyptien.
    • Naquit au Caire le 11/12/1911, dans le quartier (Al-Jamalieh - الجمالية).
    • Il vécut toujours dans les vieux quartiers du Caire : Al-Jamalieh الجمالية , Al-'Abbassieh - العباسية (à partir de 1924), Al-Hussein (الحسين) et Al-Ghourieh (الغورية). Il n'eut jamais voulu quitter le Caire (القاهرة) et un jour il exprima sa tristesse si on l'obligea à quitter cette ville par l'exil.
    • Son vrai nom : Abd Al-Aziz Ibrahim Ahmad Al-Bacha (عبد العزيز إبراهيم أحمد الباشا) et c'est son père qui lui donna le nom Najib Mahfûz (نجيب محفوظ).
    • Son père fut un simple fonctionnaire puis commerçant.
    • Mahfûz eut quatre frères et sœurs.
    • Marié en 1954, il fut le père de deux filles (Oummu Kalthum "أُم كلثوم " et Fatima "فاطمة").
    • Il s'inscrivit à l'Université du Caire (à l'époque : Université de Fouad I - جامعة فؤاد الأول) en 1930 et obtint une Licence de Philosophie en 1934.

    • Durant sa vie, il occupa plusieurs postes de fonctionnaire auprès des organisations ministérielles culturelles et au cinéma et à la télévision égyptienne. En 1971, il partit à la retraite à l'âge de 60 ans.

    • Il était toujours fidèle aux principes de la révolution de 1919 en Égypte qui appella à l'unité nationale de tous les Égyptiens pour lutter contre l'occupation anglaise. Il fut membre du parti politique Al-Wafd (الوفد), mais il ne joua jamais un rôle dans la vie politique de l'Égypte qu'à travers ses œuvres romanciers ; Mahfûz fut un révolutionnaire silencieux, les idées qu'il exprima à travers ses écrits forment le parti politique virtuel qui réussit à critiquer les défauts de la société égyptienne et à faire un diagnostic détaillé des maladies qui la rongeait.

    • Il défendait la femme et la nécessité de respecter ses droits, et surtout ses droits à l'éducation et l'enseignement à tout niveau ; pour Mahfûz, la femme est la moitié de la société, et il n'est pas admis, ni logique de laisser la moitié de la société dans l'ignorance (الجهل).

    • Il approuva les accords de paix que le Président Muhammad Anouar Al-Sadat eut signé avec Israël en 1979.

    • Naguib Mahfouz (نجيب محفوظ) fut le seul romancier de langue arabe à avoir reçu le prix Nobel de la littérature en 1988 pour son roman Awlad Haritna " Les Fils de la médina - أولاد حارتنا " qui publia en 1959. Ce sont ces deux filles qui quittèrent l'Égypte pour recevoir le prix à sa place, car Mahfûz n'eut jamais aimé de voyager hors de l'Égypte (مصر).

    • Il fut la victime d'une tentative d'assassinat à l’arme blanche (poignardé au cou) en octobre 1994 ; cette tentative d'assassinat laissa chez lui comme séquelles, la paralysie de la main droite et il devait dicter ses textes.

    • Il décéda à l'âge de 94 ans, au Caire, le 30 août 2006, suite à un arrêt cardiaque précédé par une pneumopathie aiguë et une insuffisance rénale. A sa demande, la prière funéraire a eu lieu, le 31/08/2006, à la Mosquée Al-Hussein (جامع الحسين), au quartier Al-Hussein (حي الحسين), dans le vieux Caire, en présence des habitants du quartier qui n'a pas cessé, durant toute sa vie de décrire leurs quotidiens. Ensuite une procession funéraire officielle, et militaire a eu lieu au Nouveau Caire, le 31/08/2006, en présence du Président de la République (Muhammad Husni Moubarak ـ محمد حسني مبارك) et les grandes personnalités du gouvernement égyptien et des autres pays arabes. Enfin, il a été enterré, dans une localité près du Fayoum (الفيوم), dans le caveau familial.

    • Il écrivit son premier roman à l'âge de 17 ans.
    • Après son obtention de Licence de Philosophie en 1934, il voulut approfondir ses connaissances pour devenir un philosophe, mais ses lectures des grands écrivains égyptiens comme Taha Hussein (طه حسين), Tawfiq Al-Hakim (توفيق الحكيم) et Al-'Aqad (العقاد), influencèrent ses décisions et réveillèrent en lui ses talents littéraires.
    • Sa première publication remonte au 03 août 1934, dans le journal hebdomadaire (Al-Majalat Al-Jadidah - المجلة الجديدة) il s'agissait d'une nouvelle qui portait le titre de (Thaman Al-Di'f " Prix du double " ثمن الضعف- ) ; mais c'est à partir de 1939, qu'il commença à publier officiellement, il s'agissait de romans historiques en rapport avec les époques pharaoniques :

      • Masr Al-Qadima " L'Égypte ancienne - مصر القديمة " en 1932 (il s'agit d'une traduction) -
      • 'Abathou Al-Aqdar " La Malédiction de Râ - عبث القدر " en 1939 -
      • Radoubis " L'Amante du pharaon - رادوبيس " en 1943 -
      • Kifah Tiba " Le combat de Thèbes - كفاح طيبة " en 1944) -

    • Devant l'absence du vrai succès, et les difficultés de la vie en Égypte sous l'occupation anglaise, alors il décida d'abandonner son projet d'écrire l'Histoire de son pays depuis l'antiquité, et de consacrer ses efforts pour être la plume qui décrivit la société contemporaine égyptienne, ses problèmes, ses espoirs, à travers des romans et des nouvelles se déroulant dans la majorité des cas, dans le Vieux Caire fatimide (القاهرة الفاطمية), en particulier dans le quartier Al-Jamalieh (حي الجمالية) près du souk Khan Al-Khalili (سوق خان الخليلي), la mosquée Al-Hussein (جامع الحسين) et Al-Azhar (جامع الأزهر), alors il écrivit :

      • Al-Qahira Al-Jadida " La Belle du Caire ـ القاهرة الجديدة " en 1945 -
      • Khân al-Khalîlî (خان الخليلي) en 1946 -
      • Zuqâq al-midaq " Passage des miracles - زقاق المدق " en 1947 -
      • Hams Al-Junoun " Le murmure de la folie - همس الجنون " en 1947 ou 1938 selon d'autres référence -
      • Al-Sarâb " Le Mirage - Chimères - السراب" en 1948 -
      • Bidaya wa-nihaya " Vienne la nuit بداية و نهاية " en 1949.
      • ...

    • Mahfûz n'acquit la célébrité que dans les années 1950, suite à la parution de sa trilogie (Impasse des deux palais " Ma bayna Al-Qasrayn - ما بين القصرين " en 1956 - Palais du désir " Qasr Al-Chaoq - قصر الشوق " en 1957 - et le Sucrier " Al-Sukaryyah - السكرية " en 1957) ; il acheva l'écriture de cette trilogie en 1952 et la publia en 1956 et 1957 ; ce retard dans la parution fut dû à son volume important, parce que, elle compte plus de 1500 pages, ce qui faisait peur aux maisons d'éditions.
      La trilogie est considérée comme son meilleur Chef-d'Œuvre
      et le meilleur roman de la littérature arabe moderne. Dans cette trilogie, Mahfûz décrivit la vie de trois générations, la génération d'avant la révolution de 1919 en Égypte, puis la génération qui a vécu la révolution puis la génération postrévolutionnaire.

      Dans le même état d'esprit, et en utilisant le Le vieux Caire comme un arrière-plan à ses idées sociales, morales, philosophiques, intellectuelles et politiques, il écrivit :

      • Awlad Haritna " Les Fils de la médina - أولاد حارتنا " qui publia en 1959 sous forme de feuilleton dans le quotidien Al-Ahram - مجلة الأهرام -
      • Al-Lissu wa Al-Kilab " Le Voleur et les Chiens - اللص والكلاب " en 1961 -
      • Al-Simmân wa-l-Kharîf " Les cailles et l'automne - السمان والخريف " en 1962 -
      • Dunia Allah en " Le Monde de Dieu - دنيا الله " en 1962 -
      • Al-Chahhaz " le mendiant - الشحاذ " en 1965 -
      • Al-Tariq " La Quête - الطريق " en 1965 -
      • Thartharah Fawq Al-Nil " Dérives sur le Nil - ثرثرة فوق النيل " en 1966 -
      • Khammarat al-Qitt al-Aswad - 1969 - "Le cabaret du Chat Noir - خمارة القط الأسود " -
      • Tahta al-Midhalla - 1969 - " Sous le parapluie - تحت المظلة " -
      • Malhamat Al-Harafich " La Chanson des gueux - ملحمة الحرافيش " en 1977 -
      • Qalb al-Layl " Au coeur de la nuit -قلب الليل " en 1975 -
      • Hikayat haritna " Récits de notre quartier - حكايات حارتنا " en 1975.
      • Hikayat bila bidayya wa bila nihayya - 1971 - " Histoire sans début et sans fin - حكاية بلا بداية وبلا نهاية " -
      • Al-Jarimah - 1973 - "Le crime - الجريمة "
      • Hadrat al-muhtaram - 1975 - " Son Excellence - حضرة المحترم "
      • Al-Chayytan ia'z - 1979 - " Le diable fait la morale - الشيطان يعظ " -
      • 'Asr al-hub 1980 " Le temps de l'amour - عصر الحب " -
      • Layali Alf Leiyla " Les nuits de mille nuits - ليالي ألف ليلة " en 1981 - Ce roman est influencé par de la littérature arabe classique.
      • Al-'Aich fi al-haqiqa - 1985 - " celui qui vit dans la vérité traduit en francais sous le titre de Akhénaton le Renégat- العائش في الحقيقية " -
      • Sada al-nissyan " L'écho de l'oubli - صدى النسيان " -
      • Al-Qarar al-akhir "La dernière décision - القرار الأخير " -
      • Afrah al-quba - 1981 " Les noces du quartier du Dôme - أفراح القبة " -
      • Al-hub fawqa hadabat al-haram " L'amour au pied de pyramides - الحب فوق هضبة الهرم " -
      • Ra'ayytu fima iara al-naam - 1982 " J'ai vu ce le dormant voit - رأيت فيما يرى النائم " -
      • Quchtumar - 1988 - (قشتمر) -
      • Futouat al-'atouf (فتوة العطوف) -
      • Sabâh al-ward, - 1987 "Matin de roses - صباح الورد "
      • Al-Fajr al-kâdhib " L'Aube trompeuse - الفجر الكاذب " 1989
      • Asdâ' al-sîra al-dhâtiyya, - 1996 " Echos d'une autobiographie - أصداء السيرة الذاتية "
      • Cortège des vivants, Mahfouz par Mahfouz...

    • Ce qui l'intéressait c'était la vie des Égyptiens dans tous ses aspects, sociaux, économiques, psychologiques, religieux, existentiels, intellectuels, politiques... Et avant l'indépendance, la lutte contre l'occupation anglaise.

    • Ses romans qui se déroulent en dehors du vieux Caire sont rares, par exemple (ميرامار) Miaramar - (1967) qui se déroule à Alexandrie (الإسكندرية) .

    • Dans certains de ses romans, il n'hésita pas à critiquer directement ou indirectement l'Égypte d'après la révolution de 1952 :

      • Al-Lissu wa Al-Kilab " Le Voleur et les Chiens - اللص والكلاب " en 1961 -
      • Al-Tariq " La Quête - الطريق " en 1965 -
      • Thartharah Fawq Al-Nil " Dérives sur le Nil - ثرثرة فوق النيل " en 1966 - Dans ce roman, Mahfûz donna son diagnostic sur les maladies politiques, sociales, culturelles et intellectuelles qui rongèrent la société égyptiens et arabes et qui furent à l'origine de la défaite de 1967.
      • Miramar (ميرامار) en 1967 -
      • Al-Karnak (الكرنك) en 1974 - Dans ce roman il décrivit l'oppression politique et l'absence de la démocratie.
      • Hikayet Haritna " Récits de notre quartier - (حكايات حارتنا) "en 1975 -
      • Layali Alf Leiyla " Les nuits de mille nuits - ليالي ألف ليلة " en 1981 - Dans ce roman, il analysa la société égyptienne après l'application de la politique de l'ouverture au monde extérieur, ses aspects positifs et négatifs, et les modifications qui provoqua dans les différentes couches de la société égyptienne.
      • Amâm al-'arch - 1983 - "Devant le trône - أمام العرش " -
      • Al-Tanzhîm al-sirrî - 1984 - " L'organisation secrète - التنظيم السري "
      • Yawm Qatl Al-Za'ym " Le Jour de l'assassinat du leader - يوم قتل الزعيم " en 1985 - dans ce travail, il mit en évidence la relation entre la cause et le fait.
      • ...

      Plus tard, il écrivit des romans à tendance philosophique, existentielle et intellectuelle ou ce qu'on appelle les romans soufis :
      • Rihlat Ibn Fattouma " Voyage d'Ibn Fattouma - رحلة اِبن فطومة " en 1983 -
      • Hadith Al-Sabah wa Al-Masa " Propos du matin et du soir - حديث الصباح والمساء " en 1987 -
      • ...

      Avant 1940, le cinéma égyptien présentait des films légers et des comédies musicales ; il traitait souvent des sujets très superficiels, loin de la réalité du peuple égyptien ; il était consacré à décrire la vie dans les palais et les villas des riches et des stars, dans les salles et les cabarets... Il ne s'occupait pas de la vie quotidienne des classes moyennes et pauvres qui vivaient dans les quartiers populaires.
      L'amitié qui reliait Mahfûz au grand réalisateur, Salah Abou Seif (صلاح أبو سيف) permit de faire venir Mahfûz dans le monde du cinéma pour le bouleverser complètement ; les Historiens du cinéma égyptien font une énorme différence entre le cinéma d'avant Mahfûz et le cinéma d'après Mahfûz, car ce dernier révolutionna l'art cinématographique en introduisant le réalisme et en traitant dans les scénarios de ses films, les difficultés réelles que les Égyptiens rencontrèrent dans leur vie de tous les jours, et en faisant le diagnostic des maladies qui rongèrent leur société, puis il essaya d'apporter des solutions pour les aider à améliorer leur quotidien et les faire sortir de la misère et de la pauvreté, en commençant par les stimuler pour libérer leur pays de l'occupation, et de la domination des classes politiques corrompues.

      Mahfuz entra pour la première fois dans le monde du cinéma en écrivant, en 1948, le scénarios du film (Mughamarat 'Antar wa 'Abla - مغامرات عنتر و عبلة - Les aventures de 'Antar et 'Abla de Salah Abou Seif - صلاح أبو سيف) ; déjà, dans ce film, on trouve un fond politique faisant allusion à l'unité arabe comme une condition indispensable pour pouvoir repousser les agressions étrangères.

      Entre 1953 - 1959, c'est-à-dire dans la période politique instable post-révolutionnaire en Égypte, Mahfûz consacra sa plume presque exclussivement au cinéma, il écrivit plusieurs scénarios de film à grand succès :
      • Lak Yawm Ya Zalim (لك يوم يا ظالم) en 1951 -
      • Rayya wa Sakinah (ريا و سكينة) en 1953 -
      • Al-Wahch - 1954 - "Le monstre ou la bête sauvage - الوحش " de Salah Abou Seif (صلاح أبو سيف) -
      • Darb al-Mahabil - 1955 - " La ruelle des fous - درب المهابيل " de Tawfiq Saleh (توفيق صالح) -
        • Ce film fut joué par Chukri Sirhan - Tâha (شكري سرحان في دور طهَ ) et Berlanti Abd al-Hamid - Thanieh (برلنتي عبد الحميد في دور ثنية ) ; il est considéré, jusqu'à nos jour, comme étant le meilleur film du cinéma égyptien depuis les 100 dernières années.

        • Dans ce film qui se déroule dans une petite ruelle du vieux Caire, Mahfouz décrivit des jens ordinaires, simples, vivant tranquillement et dans la pauvreté, chacun à sa manière et en harmonie avec les autres habitants de la ruelle, mais l'arrivée dans la ruelle d'une grande somme d'argent facile, gagnée par un jeu de hasard, grâce à l'achat d'un billet de loto, elle transforme tous les habitants en des monstres agressifs, cherchant à s'emparer de cet argent, et avec tous les moyens, de la réclamation du droit de propriété, aux ruses, à la stupidité, à la séduction sexuelle, à l'agression, aux fouilles... et finalement, le personnage le plus avare et le plus attaché à l'argent trouve la mort par la main de son propre fils (l'acteur Tawfiq al-Daqn - توفيق الذقن), ce dernier apparaît comme étant le personnage le plus agressif et le plus immoral des habitant de la ruelle, donc Mahfuz le laissa terminer le reste de sa vie en prison lui et sa maitresse la prostituée ; enfin, les billets d'argent restant toujours cachées par le vagabond du quartier (Offa ـ أُوفه), chaque habitant de la ruelle retourne à son quotidien habituel qui consiste à gagner sa vie par ses propres efforts, de son métier ou de son commerce ; les billets de la grosse sommes d'argent, qui a fait trembler le quartier, finissent par être mâchés et avalés par la chèvre d'Offa, 'Aziza (عزيزة) et ses semblables.
        • Donc ce films appelle à la nécessité de travailler honnêtement pour gagner sa vie, car l'argent facile, quelque soit la manière avec laquelle a été gagné, ne fait que perturber l'ordre établi et finit par faire plus du mal que du bien.
        • Du point de vue cinématographique, ce film est un chef-d'œuvre, car devant chaque scène, on a l'impression d'être devant un très beau tableau d'un peintre orientaliste des siècles passés.

      • Chabab Imraa - 1957 - "La Sangsue - شباب اِمرأة " de Salah Abou Seif (صلاح أبو سيف) -
      • Al-Foutoua - 1957 - " Le Costaud - الفتوة " de Salah Abou Seif (صلاح أبو سيف) -
        • Ce scénario fut écrit par Mahfuz, directement pour le cinéma, il est considéré comme le meilleur film de Salah Abou Seif (صلاح أبو سيف).
          Dans ce film, Mahfuz décrivit al-foutoua, ces hommes, qu'on trouvait dans les vieux quartiers du Caire, et qui étaient carctérisées par leur tendance dominatrice, et qui terminaient par s'imposer et se faire respecter accepter comme dominante sur tous les autres groupes, puis ils profitaient de cette prédominance, pour obtenir tous les profits, matériels, sentimentals, sexuel... pour eux et les membres qui formaient leurs bandes. Les foutoua jouaient aussi le rôle de protecteur des habiatants de leur quartier contre toute agression venant de l'extérieur ou de l'intérieur ; donc ce sont des caïds qui contrôlaient tout ce qui se passe dans leurs quartiers ;
          Mahfuz montra dans la deuxième moitié du film, comment les gens le plus haut placés, dans la société égyptienne, les gens qui tiennent le pouvoir politique, cherchaient à utiliser et manipuler ces foutouas pour leurs propres profits. Mahfuz, en racontant l'histoire de son foutoua (rôle joué par Farid Chaouqi - فريد شوقي) il pénétra dans le monde des dirigeants et des responsables plitiques et décrivit leurs défaillances, leurs corruptions, leur pourissement moral et leurs soumissions à l'occupant étranger.

        • Les foutouas ont disparu des quartiers du Caire et des autres localités de l'Égypte, grâce au renforcement de la présence des forces de l'ordre gouvementales.

      • Al-Nassir Salah Al-Din (الناصر صلاح الدين) -

    • Mahfûz écrivit et participa à l'écriture de 27 scénarios de films pour le cinéma, mais à partir de 1959, il n'écrivit plus pour le cinéma, car à partir de cette date, il occupa le poste officiel de responsable de la censure au cinéma. Bien sûr Mahfûz continua à écrire des romans et des nouvelles... Ses œuvres littéraires continuèrent à être une ressource d'inspiration, et ce sont les autres scénaristes et cinéastes qui adaptèrent ses romans pour le cinéma.

      Finalement, et jusqu'à 1992, plus de la moitié de ses romans a été adaptée pour le cinéma, le plus célèbre de ces romans :
      • Al-Lissu wa Al-Kilab " Le Voleur et les Chiens - اللص والكلاب " en 1961.
        • Dans ce film on retrouve les géants du cinéma égyptien : la merveilleuse Chadia (شادية) puis Choukri Serhan - شكري سرحان (Al-Liss, le voleur) et Kamal Al-Chinaoui (كمال الشناوي), le principal Kalb (chien) du film.
      • Awlad Haritna " Les enfants de la médina - أولاد حارتنا " qui a été publié en 1959, mais interdit par l'autorité religieuse d'Al-Azhar (le roman est jugé blasphématoire) puis publié de nouveau, à Beyrouth (بيروت) en 1967.
      • Bayna Al-Qasrayn " Impasse des deux palais - بين القصرين " de Hassan al-Imam (حسن الإمام) -
      • Al-Soukariah "Le Sucrier - (السكرية) " de Hassan al-Imam (حسن الإمام) -
      • Khan al-Khalili (خان الخليلي) - 1966 - de Atef Salem (عاطف سالم) -
      • Al-Qahira talatin - 1966 - " Le Caire des années 30 - القاهرة ثلاثين " de Salah Abou Seif (صلاح أبو سيف) -
      • Al-Samman wal Jharif - 1967 - " Les cailles et l'automne - السمان والخريف " de Houssam Eddine Mustafa (حسام الدين مصطفى) -
      • Miaramar - 1969 - (ميرامار) - de Kamal al-Cheikh (كمال الشيخ) -
        Al-Sarab - 1970 - " Le Mirage - السراب " de Anwar al-Chennawi (أنور الشناوي) -
      • Ahl al-qimma - 1981 - "Les Gens du sommet - أهل القمة " de Ali Badrakhan (علي بدرخان) -
      • Al-Jou' - 1986 - "La Faim - الجوع" de Ali Bardakhan (علي بدرخان) -
      • Al-Hub fawqa hadabat al-haram - 1986 - "L'Amour au pied des Pyramides - الحب فوق هضبة الهرم " de Atef al-Tayeb (عاطف الطيب) -
      • Qalb al-Layyl - 1989 " Au coeur de la nuit - قلب الليل " de Atef al-Tayeb (عاطف الطيب) -
      • Bidaya wa-nihaya " Vienne la nuit - بداية و نهاية " -
      • Thartharah Fawq Al-Nil " Dérives sur le Nil - ثرثرة قوق النيل " -
      • Al-Tariq " La Quête - الطريق " -
      • Zuqâq al-midaq " Passage des miracles - زقاق المدق " - Égypte -
      • Bidayya wa nihayya - "Principo y fin - Dédut et fin - بداية ونهاية " de Arturo Ripstein, Mexique - 1993 -
      • Zûqaq al-midaq - 1996 " El Callejon de los milagros - زقاق المدق " de Jorge Fons del Toro, Mexique -
      • ...

    • L'œuvre cinématographique ne s'accorde pas toujours avec l'œuvre littéraire de Mahfouz, et parfois on peut constater la présence d'importante déformation avec la disparition de certains personnages ou certains événements de l'œuvre original ; malgré les inquiétudes et les protestations exprimées par les critiques, Mahfûz fut resté toujours clair, il dit que l'écrivain est responsable de ses écrits et ses œuvres littéraires, mais un fois, un œuvre littéraire est adapté pour les autres formes d'arts comme le cinéma, la radio ou la télévision, la responsabilité de cette nouvelle forme d'art appartient à son créateur, scénariste et réalisateur. Avec cet état d'esprit, quand on lui signala la sortie d'une telle ou telle adaptation d'un roman à lui pour le cinéma... sa réponse fut toujours : c'est bien qu'un nouveau œuvre-d'art voit le jour, fidèle ou pas à son roman original.

    • Mahfûz écrivit aussi six pièces de théâtre.

    • Une grande partie de son Chef-d'Œuvre littéraire (c'est-à-dire 33 romans sur environ 50 romans, nouvelles et récits) a été traduite aux autres langues vivantes (anglais, français, espagnol, allemand, italien, rousse, chinois...). Ces traductions ont été largement accélérées depuis son obtention du Prix de Nobel de la littérature en 1988. Grâce à ses traductions, Mahfûz a fait reconnaître la culture et la littérature arabes à travers le monde ; il a révélé au monde la richesse de la culture égyptienne à travers l'ensemble de son Chef-œuvre dans lequel il a toujours su de marier l'Orient et l'Occident.

    • Zuqâq al-midaq ـ زقاق المدق " Passage des miracles - " en 1947 - est le premier œuvre traduit en français, en 1970, puis joué au cinéma mexicain en 1996.

    • On le nomme aujourd'hui, le père du roman arabe (أب الرواية العربية) ; Balzac de l'Égypte (بلزاك مصر), Dickens des cafés égyptiens (ديكنز المقاهي المصرية).

    • Il existe, depuis 1996, un prix de Naguib Mahfûz (جائزة نجيب محفوظ للأدب) pour la littérature, il est organisé par l'Université Américaine au Caire. Le financement de ce prix est assuré par les revenues des travaux de traduction de ses Chef-d'œuvres.

    • Une rue au Caire porte le nom de " rue de Najib Mahfûz ".

  • Le Khan al-Khalili (سوق خان الخليلي) :
    • C'est le grand marché populaire du vieux Caire, il a été construit à l'emplacement de ville fatimides du Caire (Al-Qahira - القاهرة), là où il se trouvait leurs palais et leurs tombeaux ; la construction du marché fut commencé en (1292 ap.J.-C.), par le sultan mamluk, el-Ashraf Salah Ad-Din Khalil Ibn Qalawun (الأشرف صلاح الدين خليل بن قلوون) (d'où son nom, Khan al-Khalili - خان الخليلي ), puis fut agrandi en 1511 par le Sultan Qansuh al-Ghuri (السلطان قانصوه الغوري).
    • On trouve dans le marché les produits de l'artisanat local, de la bijouterie, des vendeurs d'étoffes et de vêtements traditionnels et modernes, des commerces de la tapisserie, des marchants des épices, des marchants de boissons traditionnelles, des restaurants et des cafés pittoresques, puis toutes sortes de souvenirs de l'Égypte destinés aux visiteurs étrangers.

Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour le : 16 janvier, 2007


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