Maneki-Neko, le chat heureux, porte-bonheur selon les traditions populaires japonaises


Maneki-Neko, le chat heureux, porte-bonheur selon les
traditions populaires japonaises

مانيكي ـ نيكو أو القط السعيد جالب الحظ والثروة حسب المعتقدات الشعبية في اليابان


  • Maneki-Neko (le chat porte-bonheur ; le chat heureux) :

  • Maneki-neko est un nom japonais composé de :
    • « maneki" du verbe « maneku = inviter ; faire venir ; saluer »;
    • « neko » = chat.
    • donc « maneki-neko » = « le chat qui invite ».

  • Représentation :
    Maneki-neko fait partie des figurines omniprésentes dans la culture populaire japonaise qui invitent les clients dans les boutiques ainsi que la chance et la prospérité, puis la santé dans les maisons par les énergies fécondes que de ce félin dégage pour améliorer la vie des gens qui le côtoient.

    Les Maneki-neko ce sont des figurines ou des statuettes représentant un chat paisible possédant des caractéristiques propres concernant ses attitudes et ses attributs :

    • Il s'agit souvent d'une figurine multicolore de chat en céramique, en porcelaine, en bois, en tissu ou d'autre matériel comme le papier mâché, l'argile, plâtre, pierre sculptée ou le plastique, mais parfois il s'agit d'objet de haute valeur en argent, en or ou en pierres précieuses, mais également ou peut les trouver dessiné sur toile, enseigne ou autres supports... Il existe également des Maneki-neko sous forme de tirelires, de porte-clefs...

    • Les maneki-neko portent souvent autour du cou un foulard ou une écharpe ou un collier rouge avec une clochette et une bavette décorative qui pourrait aussi être liée à celles qui ornent les statues de la divinité Jizo Bodhisattva, protectrice des enfants malades et mourants, que les parents d'enfants guéris ou morts viennent faire porter à ses statues une bavette en signe de reconnaissance.

    • Le chat est représenté assis sur les deux pattes arrière et levant une ou les deux pattes de devant au niveau des oreilles ; ce geste est interprété comme étant un appel de la part du chat au bonheur, à la chance et à la prospérité de venir.

    • Dans la tradition populaire japonaise, Maneki-neko est souvent déposé devant ou dans les vitrines ou à l'intérieur des magasins et les lieux commerciaux, près des caisses... afin d'attirer par la force d'attraction et les énergies fécondes et vitales que ce félin dégage, la fortune et la prospérité relative à l'argent en faisant venir la clientèle et en les faisant dépenser plus d'argent dans le magasin.

    • La patte gauche levée est supposée attirer la clientèle ; la patte droite levée est supposée attirer l'argent, donc le chat levant les deux pattes de devant est censé d'amener à la fois la clientèle et la fortune.

    • Certains auteurs classent les Maneki-neko en deux versions :
      • La version féminine avec la main gauche levée (Maneki-neko gaucher = hidari-kiki) afin d'inviter la clientèle ; elle est utilisée souvent dans le domaine commercial.
      • La version masculine avec la main droite levée (Maneki-neko droitier ; dextre) qui appelle la fortune ; elle est davantage utilisée au foyer.
      • Dans la réalité, à côté de ces deux versions précédentes on trouve une version mixte avec les deux pattes de devant levées.

  • Dans la version maneki-neko mécanisé, le chat balance une des deux pattes de devant en permanence en répétant le geste de bienvenue.

  • On peut trouver dans le commerce des Maneki-Neko de simple composition, mais parfois il s'agit d'un complexe de multiple Maneki-Neko de différents âges comme une famille.

  • Colorie :
    Les Maneki-neko sont le plus souvent multicolores, les couleurs les plus fréquentes :
    • Tricolore : la fourrure du chat est blanche avec des taches noires et rousses (souvent entre le jaune et le brun). Cet ensemble de trois couleurs est le plus populaire car considérée comme un puissant porte-bonheur.
      Au Japon, on appelle cette couleur mi-ke, « triple fourrure ».

    • Le blanc est la deuxième couleur utilisée pour colorier les Maneki-Neko ; il est symbole de pureté.

    • Les Maneki-neko noirs sont considérés comme des protecteurs capables d'écarter les esprits maléfiques et préserver la santé et le bon être. Ils sont très populaires chez des femmes car ils sont censés éloigner les agresseurs.

      Les Maneki-neko rouges sont comme les Maneki-Neko noirs, ils protègent les personnes contre les maladies et les esprits maléfiques.

      Les Maneki-Neko dorés (ou jaunes dorés) sont associés, comme l'or, à la richesse.

      Le rose est associé à l'amour.

      Le vert : est une couleur compatible avec la réussite scolaire et universitaire.

  • Certaines figurines de Maneki-neko portent sur elles une pièce d'argent dorée, appelée koban, il s'agit d'une monnaie utilisée au Japon pendant l'ère Edo, qui veut environ mille dollars d'aujourd'hui. La présence de cette pièce de monnaie confirme le caractère pécuniaire des Maneki-neko.

  • Bakeneko ou « monstre-chat » ou « chat changé »
    Bake = transformer ; neko = chat ; bakeneko = le chat transformé

    Il est important de signaler qu'au Japon, le chat en général est considéré comme un animal de mauvaise augure, il s'agit le plus souvent du Bakeneko ou « monstre-chat » ou « chat changé », un chat classé parmi les yokai, c'est-à-dire les esprits de la forêt {comme c'est le cas de Kitsune (renards) ; Tanuki (le chien viverrin) ; Hebi (serpents) ; Mujina (blaireaux) ; Tsuchigumo et jorogumo (araignées) et Inugami (chiens)}.

    Comme tous les Yokai, les Bakeneko possèdent des pouvoirs surnaturels qu'ils acquièrent en atteignant l'une ou plusieurs de ces paramètres : un âge de treize ans, un poids de plus d'un kan (unité de poids japonaise qui correspond environ à 3,5 kg) ou une très longue queue qui peut parfois se diviser en deux, faisant alors du Bakeneko un Nekomata (des gros chats ; ceux qui vivent dans les forêts des montagnes peuvent atteindre la taille d'un lion ; ils attaquent et dévorent les humains ; ceux qui vivent dans les maisons, ce sont les vieux chats qui sont capables de se métamorphoser en humains).

  • Les Bakeneko sont connus dans les traditions populaires japonaises comme étant des chats capables de menacer les foyers des humains et de projeter sur ces maisons des boules de feu ; de marcher sur leurs pattes arrière ; de parler ; de se métamorphoser ; de dévorer son maître et se métamorphoser en humain pour prendre sa place dans la vie ; et de ressusciter les morts, d'où l'habitude populaire au Japon d'empêcher les chats de s'approcher des cadavres humains afin qui ne sautent pas sur le corps du défunt et lui rendre la vie.

    Les légendes décrivent la longueur de la queue du chat comme un facteur prédictif de son éventuelle transformation en Bakeneko d'où l'habitude répandue dans l'Extrême-Orient (Japon, Indonésie...) de leur couper la queue, mais en vérité, souvent les chats à queue tronquée qu'on peut observer dans ces pays sont porteurs d'une mutation génétique à l'origine d'une anomalie congénitale se manifestant par soit absence de queue (anourie), soit une queue courte à différents degrés (micro-ourie).

    Au Japon, les légendes sur les Bakeneko ont vu le jour au début du XVIIème où les chats ont été utilisés pour lutter contre une invasion des rats et souris menaçant l'élevage des vers à soie. À cette époque le commerce des chats était interdit ce qui a permis aux chats de se répandre partout et de créer un environnement populaire favorable nourrissant le développement des légendes sur les chats et les Bakeneko.

  • .Dans le monde bouddhique, les premiers bouddhistes admiraient la parfaite maîtrise du chat ; ils pensaient qu'il est capable de chasser les mauvais esprits nocturnes grâce à sa capacité de voir la nuit. Selon les traditions, seuls le chat et le serpent qui ne se sont pas émus de la mort de Bouddha ; ce comportement malgré sa mauvaise connotation, il peut être un signe de sagesse supérieure.

 




Auteur : Dr Aly Abbara
Mise à jour : le 24 Janvier, 2021

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Paris / France